Plusieurs écueils majeurs peuvent bloquer l’accès à la labellisation : les cinq erreurs clés à ne pas commettre selon l’Agence LUCIE.
1. Une démarche
cloisonnée, sans mobilisation collective
La RSE ne peut reposer
uniquement sur quelques personnes isolées. Un turnover élevé, l’absence
de relais en cas de départ, ou une implication limitée à un référent
unique sont des signaux d’alerte. Il n’est également pas rare que la
coordination de la démarche soit confiée à des stagiaires ou alternants : même
compétents, ils n’ont pas toujours l’historique des actions engagées ni la
vision claire de la stratégie, et leur contrat court terme pose la question du
suivi à leur départ. Le pilotage doit être collectif, structuré et inscrit
dans la durée, mobilisant l’ensemble des métiers.
2. Sous-estimation
des moyens humains et compétences
Investir dans la RSE
ne se limite pas à un budget ou à des outils. Une erreur fréquente consiste
à vouloir avancer sans mobiliser les ressources humaines et les compétences
nécessaires. Confier la démarche sans assurer de relais interne ni de transfert
de compétences, expose à la perte de dynamique dès la fin de la mission. Il
est crucial d’évaluer les moyens, notamment les personnes investies, pour
garantir la continuité et la crédibilité de la démarche.
3. Approche
opportuniste et effet « mille-feuille »
Une démarche RSE menée
uniquement pour l’image ou la communication, sans vision à long terme, ne
résiste pas à l’épreuve du temps. Par ailleurs, accumuler labels et
certifications sans convergence ni cohérence entre les référentiels crée un
effet « mille-feuille » : multiplication des démarches, dispersion des
ressources, démobilisation des équipes et perte d’efficacité globale. Ce
manque d’articulation finit par fatiguer les référents et diluer l’impact de
chaque initiative. Autre frein au progrès : vouloir traiter tous les sujets en
même temps sans prioriser les enjeux majeurs. Une approche structurée
suppose de cibler d’abord les actions à fort impact, puis de progresser
étape par étape.
4. Non-conformité
réglementaire et absence de formalisation
Le respect des
obligations légales – prévention des accidents du travail, droits humains,
dialogue social – est un prérequis absolu. Mais cela ne suffit pas : la
crédibilité de la démarche repose aussi sur la capacité à formaliser ses
actions et à produire des preuves concrètes (plans d’action, indicateurs,
comptes-rendus, documents de suivi). Les intentions ou déclarations orales ne
suffisent pas : sans traçabilité ni documentation, il est impossible d’attester
de l’engagement réel et du suivi des progrès.
5. Isolement et
absence de dialogue avec les parties prenantes
La RSE ne se construit
pas en vase clos. L’absence de dialogue, tant en interne (entre pôles,
régions, métiers) qu’en externe (parties prenantes, partenaires, clients),
prive la démarche de cohérence et de légitimité. L’écoute, la
co-construction et l’organisation d’espaces d’échange sont indispensables
pour bâtir une stratégie partagée, cohérente et adaptée aux enjeux de
l’entreprise.
Face à ces exigences, la crédibilité d’un label RSE repose aussi sur la solidité de son processus d’attribution. C’est pourquoi certains labels, à l’image de LUCIE 26 000, privilégient des audits externes et un comité de labellisation indépendant (experts bénévoles), garants d’une évaluation rigoureuse et transparente à chaque étape. L’implication d’experts variés et l’absence de liens avec les entreprises évaluées permettent ainsi d’assurer une objectivité maximale et d’éviter tout risque de complaisance.