Baromètre
national des prix de l'immobilier SeLoger / Meilleurs Agents
Après un mois d’avril
sans éclat, mai n’a pas offert le rebond attendu. Loin de la dynamique
printanière habituelle, le marché immobilier est resté atone : les prix n’ont
progressé que de
+0,1% au niveau national.
Dans les dix plus grandes villes
françaises (hors Paris), les prix sont restés inchangés. Ils ont même reculé
dans le Top 50 des villes (-0,1%). Les zones rurales s’en sortent un peu mieux
(+0,6%), mais là encore, moins bien qu’en mai 2024 (+0,7%).
1/ Un marché
dynamique... sans envolée de prix
- Seule Paris échappe à
cette torpeur printanière, avec une hausse de +0,3% en mai 2025, supérieure à
celle enregistrée à la même période en 2024 (+0,1%), 2023 (-0,2%) ou 2022
(+0,2%).
- Le nombre de
transactions réalisées sur les 12 derniers mois a de nouveau franchi le seuil
des 800 000 en février, selon les notaires.
- Côté acheteurs, les
décisions se prennent plus rapidement qu’il y a quelques mois. En moyenne, les
délais ont diminué de 4 jours en un mois dans les onze plus grandes métropoles
françaises, et de 11 jours en l’espace de trois mois.
2/ Un marché à deux
vitesses
- Dans le détail, six
des plus grandes métropoles de l’Hexagone sont orientées à la hausse depuis
trois mois quand les cinq autres le sont à la baisse avec des écarts qui
peuvent être importants.
- Avec +1,7%
d’augmentation depuis mars, Bordeaux fait ainsi figure de meneuse en matière
d’augmentation tarifaire, suivie de Montpellier (+1,4%), Marseille (+1,2%),
puis Rennes (+1%), Paris (+0,8%) et Toulouse (+0,6%).
- A l’inverse, Nice
(-1,7%) et Nantes (-1,9%) semblent pour leur part amorcer un recul durable de
leurs prix. Parmi les raisons pouvant expliquer cette tendance baissière dans
la Cité des anges : le regain d’attentisme de la part de la clientèle
internationale particulièrement présente et davantage sensible au contexte
géopolitique que les acquéreurs nationaux. À Nantes en revanche, les motifs
sont plutôt à chercher du côté d’un retour à la normale.
3/ L'évolution de taux,
clé de lecture du marché
- Bonne nouvelle : les
banques restent enclines à prêter. Même si la production annuelle actuelle de
crédits est en effet moitié moins importante qu’en janvier 2022, elle retrouve
des couleurs et continue même à progresser selon les chiffres de la Banque centrale
Européenne (+4,7% entre le 1er avril 2024 et le 1er avril 2025).
- Mais les taux
d’intérêt, eux, pourraient jouer les trouble-fête. Pour la première fois depuis
janvier 2024, les taux d’emprunts immobiliers ont augmenté en France, passant
de 3,2% en moyenne en mars à 3,35% aujourd’hui, soit à peu de chose près le
niveau de décembre 2024.
- Bilan : en l’espace de seulement trois mois, les porteurs de projets ont perdu -1,3% de leur capacité d’emprunt dans le cadre d’un prêt sur 20 ans.