L’analyse de Caroline Arnould, directrice générale de CAFPI.
Après un léger rebond
observé au printemps, les taux de crédit immobilier se sont stabilisés en mai.
Cette accalmie devrait se prolonger, dans l’attente de la décision de la Banque
Centrale Européenne le 5 juin, qui pourrait annoncer une nouvelle baisse de ses
taux directeurs. Un signal positif pour les emprunteurs, dans un contexte
économique mondial toujours incertain.
Des taux en voie de
stabilisation durables
La tendance haussière
des derniers mois semble marquer une pause. Le repli de l’OAT 10 ans, tombée à
3,20% après un pic à 3,678% début mai, contribue à cette accalmie.
Les taux obtenus par
CAFPI pour ses clients en mai en témoignent :
• 3,04 % sur 15 ans (-10 centièmes)
• 3,15 % sur 20 ans (stable)
• 3,28 % sur 25 ans (+4 centièmes)
Les primo-accédants dynamisent
le marché
La demande repart à la
hausse, portée par des mesures gouvernementales ciblées, notamment le
renforcement du PTZ. Chez CAFPI, le nombre de dossiers traités a progressé de
40% depuis janvier, et les dossiers de primo-accédants éligibles au PTZ ont
plus que doublé, passant de 3 à 7 dossiers sur les quatre premiers mois (+133%).
Un signal fort du retour des jeunes ménages sur le marché.
Des conditions
avantageuses pour les meilleurs profils
Les emprunteurs les
plus solides continuent de bénéficier de conditions particulièrement
attractives, souvent en dessous de 3%. En mai, ils ont pu obtenir :
• 2,77 % sur 10 ans (+7
centièmes)
• 2,83 % sur 15 ans (-2
centièmes)
• 2,94 % sur 20 ans (+2
centièmes)
• 3,09 % sur 25 ans (+9
centièmes)
Les banques restent
donc disposées à financer les projets, malgré les incertitudes internationales.
Le pouvoir d’achat
immobilier résiste
La stabilisation des
taux, conjuguée à une baisse des prix de l’immobilier, soutient le pouvoir
d’achat des acquéreurs. En mai, les surfaces finançables pour 1 000€ de
mensualité sur 25 ans progressent dans plusieurs villes par rapport à avril :
• +1,71 m² à Reims
• +1,14 m² à Lille
• +1 m² à Nantes
Elles restent
globalement stables à Lyon, Marseille ou Rennes.
Quelle tendance pour
les mois à venir ?
Si la BCE confirme la poursuite du cycle de baisse de ses taux, les conditions de crédit pourraient rester favorables. Reste à surveiller les tensions internationales, notamment les annonces de Donald Trump sur les tarifs douaniers, et l’évolution de l’OAT, qui pourraient provoquer de nouveaux ajustements.