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[Etudes] Retour au bureau : près de 80% des salariés annoncent être sous pression

•   Plus de trois quarts (76,1%) des salariés français déclarent avoir reçu une demande explicite de retour au bureau. Parmi eux, près d’un quart (23,9%) est désormais attendu en présentiel 5 jours par semaine, et un sur cinq (20,3%) au moins 3 jours.

•   Pourtant, les habitudes de travail ont évolué : près de 72% des répondants participent à des réunions virtuelles chaque jour. Le paradoxe ? 86% d’entre eux rencontrent encore des problèmes technologiques récurrents, entravant la fluidité des échanges.

•   Malgré ces contraintes, le travail hybride ou à distance reste largement plébiscité : 44% des salariés estiment qu’il améliore leur capacité à tenir les délais.     

 

Owl Labs, le spécialiste international des technologies hybrides collaboratives dévoile les résultats de son étude “Pulse” sur le travail hybride en France. Menée auprès de plus de 1 000 employés en France au cours du mois d’avril 2025, cette étude met la lumière sur le quotidien des travailleurs dans l’Hexagone.

 

Le grand repli de la France

 

Alors que le travail hybride et le télétravail se sont imposés depuis la pandémie, les salariés français voient peu à peu leurs acquis sociaux professionnels remis en question. Près de 3 salariés sur 4
(76%) des salariés sondés affirment être confrontés à une demande de retour en présentiel, notamment
5 jours par semaine pour 24%, et 3 jours par semaine pour 20,3%. Une évolution qui témoigne d’un besoin de surveillance accrue, encore profondément ancré dans la culture française.

 

Sans surprise, cette méfiance ne suscite pas uniquement des réactions positives. Ainsi 56,7% des personnes interrogées - notamment parmi les jeunes générations - déclarent explorer d’autres opportunités professionnelles.

 

Pourtant, les collaborateurs ont démontré leur capacité à s'adapter :  43,6% déclarent que le travail hybride ou à distance a amélioré leur capacité à respecter les délais. Bien plus encore, cette pratique s’est inscrite dans l’ADN professionnel des Français qui y sont désormais attachés, notamment parce qu’elle apporte un véritable équilibre entre la vie professionnelle et personnelle.

 

Plutôt que de simples avantages superficiels, les salariés préfèrent de véritables changements structurels. Parmi leurs principales attentes figurent des journées plus flexibles (33,1%) et des horaires aménagés (27,7%).

 

Alors que les salariés veulent plus de flexibilité

 

La demande est claire : 63% des travailleurs estiment que les employeurs devraient adopter de meilleures stratégies ou offrir plus de flexibilité pour leur permettre de gérer leurs responsabilités personnelles. Face aux déserts médicaux, à la réduction du personnel soignant et à la raréfaction des rendez-vous médicaux, les salariés sont confrontés à des difficultés croissantes et apprécient, ou demandent, d’autant plus la flexibilité.  Ils sont souvent contraints de planifier leurs rendez-vous personnels sur leur temps de travail sans pour autant que cela ne nuise à leur productivité, ni à leur efficacité. Ainsi, l’étude révèle que deux salariés sur trois, soit 66,2%, se sentent à l’aise pour prendre jusqu’à une heure pour des tâches personnelles pendant la journée de travail. Cela concerne notamment les tâches ménagères (56,2%), les rendez-vous personnels (53,6%) et enfin les rendez-vous médicaux (53,2%).

 

Si le besoin de flexibilité est grandissant, son application doit être équitable afin d’éviter des tensions néfastes au bon fonctionnement de l’organisation. Pourtant, 15,6% des sondés révèlent que la flexibilité n’est pas offerte de manière égale au sein de leur entreprise. Elle bénéficierait davantage aux cadres supérieurs (10,2%), varierait selon l’emplacement du bureau (7%) ou serait accordée de manière aléatoire (6,6%). Si les boomers et les travailleurs à distance ne se sentent pas concernés par ces incohérences, 14,2% des collaborateurs eux éprouvent désormais du ressentiment à l’égard de leur employeur à cause de ces nouvelles inégalités. Un nouveau défi donc pour les managers dans les entreprises hybrides.

 

Et la technologie dans tout ça ? L’IA est partout mais elle inquiète encore

 

Près de 3 salariés sur 4 (71,7%) participent quotidiennement à des réunions en visioconférence, pour des sessions durant en général moins d’une heure (37,3%). Cependant, malgré 5 années d’évolution post-pandémie, la technologie reste une source majeure de frustration : 86% des sondés rencontrent encore des problèmes, liés notamment à la connectivité (34,4%), aux microphones et haut-parleurs défectueux (26,4%) ou aux délais de démarrage (24,1%). Preuve que si manque de productivité il y a, cela n’est pas dû au travail hybride, mais à un manque d’infrastructure pour le favoriser. Un paradoxe à l’heure où les entreprises attendent des équipes engagées et productives.

 

Cela concerne également les innovations telles que l’IA. Alors qu’elle semble implantée, la réalité quant à son utilisation au sein des entreprises française semble plus mitigée. Un salarié sur deux (56,4 %) est encouragé à l’utiliser, tandis que 31,2% n’y ont pas encore recours sur leur lieu de travail. Pourtant, 22,2% constatent que l’IA les rend un peu plus efficaces et 16,5% qu’elle les rend nettement plus performants. Sans surprise, le soutien à l’intégration de l’IA se concentre principalement sur les jeunes générations.

 

Si elle représente une opportunité, l’intelligence artificielle n’en reste pas moins une source d’inquiétude. 36% des collaborateurs craignent son impact sur leur carrière. Leurs préoccupations s’articulent notamment autour de : remplacement par l’IA (10%), le besoin de se former pour rester compétitif (10%), la réduction des opportunités d’évolution (8,5%) ou encore le risque de licenciement (10,6%). 

 

Si le travail hybride et le télétravail ont fait leur preuve depuis la pandémie, cinq quand plus tard, on observe un recul des organisations françaises. Pensées limitantes envers un schéma efficace, managers pas assez accompagnés et soutenus dans les entreprises hybrides ou encore préjugés ayant la vie dure, freinent l’adoption de ces modèles. Cette pression pour un retour en présentiel est d’autant plus problématique que les conditions de travail ne suivent pas : espaces trop bruyants (20,8%),  manque d’ergonomie (20,7%), technologies obsolètes (18,3%), autant d’obstacles qui n’incitent pas au retour au bureau. En imposant moins de flexibilité sans améliorer l’environnement de travail, les entreprises prennent le risque de démotiver leurs équipes, nuisant à la fidélisation et, à terme, à leur propre pérennité.


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