Sur
fond de bouleversements géopolitiques, de hausse du coût de la vie et de
multiplication des catastrophes naturelles, comment l’attitude des Français à
l’égard du rôle des assureurs, des nouvelles technologies (IA, collecte de
données) et des produits et services d’assurance a-t-elle évolué ?
Guidewire annonce la publication des résultats de son étude annuelle sur l’état du secteur de l’assurance en Europe, intitulée « Baromètre Guidewire 2025 : Enquête auprès des assurés européens ».
C
e rapport couvre plusieurs angles, parmi
lesquels l’opinion et l’attitude des assurés en France, en Espagne, en
Allemagne et au Royaume-Uni à l’égard des assureurs, l’utilisation des
nouvelles technologies ou encore le rôle des assureurs en matière de risques
climatiques.
Voici les conclusions
les plus remarquables de cette étude concernant les assurés français.
Hausse du coût de la
vie : malgré une forte inquiétude, les Français font preuve de loyauté
envers leur assureur
Selon les résultats de l’enquête, une vaste majorité d’assurés français (84%) expriment leur inquiétude concernant la hausse du coût de la vie. Toutefois, il est important de noter que cette proportion est en recul de 5 points par rapport à 2024 et que, malgré cette conjoncture difficile, 51% des Français n’envisagent pas de réduire leurs dépenses en matière d’assurance au cours des 12 prochains mois
(+3 points par rapport à 2024).
De surcroît, 69%
d’entre eux n’ont pas l’intention de résilier leur police d’assurance au cours
de l’année à venir – un chiffre en hausse de 19 points par rapport à l’année
précédente. Celui-ci est d’autant plus significatif de la fidélité des Français
à leur assureur que le pouvoir d’achat global des ménages est en berne en 2025,
selon Ipsos. Par ailleurs, 36% des assurés français citent une relation de
longue date avec leur assureur comme l’une des principales raisons de leur
choix – outre le prix et la couverture –, affirmant ainsi leur loyauté envers
leur assureur.
L’opinion des assurés
français concernant les assureurs demeure quant à elle assez ambivalente. En
effet, 27% des répondants considèrent que les polices sont trop coûteuses et
que les assureurs se montrent réticents lorsqu’il s’agit de rembourser un
sinistre et 23% d’entre eux les perçoivent comme un inconvénient nécessaire.
Néanmoins, ces deux statistiques enregistrent un recul respectif de 2 et 7
points par rapport à 2024. De plus, pour la première fois depuis le lancement
de cette enquête annuelle en 2020, les assurés français qui ont une opinion
positive des assureurs (46%) sont plus nombreux que ceux qui en ont une vision
négative (45%), faisant également de la France le pays où les consommateurs ont
l’opinion la plus favorable à l’égard des assureurs après l’Allemagne.
Nouvelles technologies
: les Français sont de plus en plus favorables à l’utilisation de l’IA dans
l’assurance, mais expriment leur méfiance face à la collecte de données
Même si l’adoption de
l’IA demeure prudente en France, les Français se montrent de plus en plus
favorables à l’utilisation de la technologie par les assureurs en 2025. Ainsi,
seuls 27% des répondants en France se disent mal à l’aise à l’idée que l’IA les
aide à remplir des documents, en baisse 10 points par rapport à 2024, et seuls
30% d’entre eux sont réticents à l’idée que la technologie serve à assister un
agent humain pour répondre à leurs demandes – une proportion qui chute de 6
points par rapport à l’année précédente.
Ils sont plus nombreux
à exprimer leur malaise à l’idée que la technologie puisse fonctionner sans
intervention humaine, qu’il s’agisse de calculer les tarifs (37%) ou de traiter
un sinistre (41%). Toutefois, ces deux statistiques enregistrent une baisse
respective de 11 et 7 points par rapport à 2024, ce qui semble confirmer la
tendance en faveur du recours à l’IA dans le secteur assurantiel.
En revanche, parmi les
quatre pays sondés, c’est en France que les assurés se montrent les plus
méfiants à l’idée que les assureurs puissent collecter leurs données
personnelles pour améliorer notamment leur assurance auto ou habitation :
- 32% des assurés
français considèrent qu’il s’agirait d’une bonne chose ;
- 34% en comprennent
les raisons mais préfèreraient que les assureurs ne collectent pas leurs
données ;
- 28% d’entre eux ne
comprennent pas pourquoi ceux-ci auraient besoin de les collecter et perçoivent
cela comme une invasion de leur vie privée (+8 points par rapport à 2024).
Prévention et gestion
des risques climatiques : un sujet central pour les assurés français
Paradoxalement, malgré cette réticence, 80% des répondants français se disent favorables à des services d’assurance préventive – qui nécessitent d’avoir accès à certaines données –, en hausse de
10 points par rapport à 2024. Cela pourrait indiquer
que les consommateurs français sont bien plus à l’aise avec l’idée que les
assureurs utilisent des données publiques plutôt que personnelles afin de
personnaliser les produits et services d’assurance.
Les Français semblent
attendre davantage de services de prévention dans le domaine des risques
climatiques. Selon les résultats de l’enquête 2025, plus de deux Français sur
cinq (43%) expriment leur inquiétude à l’idée que leur habitation soit frappée
par une catastrophe naturelle, soit la plus forte proportion après l’Espagne
(63%) – mais cette différence peut s’expliquer notamment par les catastrophes
exceptionnelles auxquelles le pays a été confronté en 2024.
De plus, les assurés
français considèrent que les assureurs ont un rôle à jouer pour leur permettre
de mieux connaître et comprendre les risques et savoir s’ils ont besoin de
souscrire une police d’assurance qui couvre des dégâts liés à un événement climatique.
Ainsi, 34% d’entre eux souhaiteraient notamment avoir accès à un outil
d’évaluation des risques fondé sur leur lieu de résidence et le type de
propriété dont ils disposent, ce qui représente le plus fort taux parmi les
quatre pays à l’étude. Cela semble confirmer l’impression selon laquelle les
assurés français sont bien plus favorables à des services de prévention fondés
sur des données publiques (météorologiques, géographiques, etc.), plutôt que
privées.
« L’étude annuelle
menée par Guidewire depuis 2020 sur l’état du secteur de l’assurance permet de
fournir de précieuses informations aux assureurs IARD et aux acteurs de
l’assurtech. Elle se présente comme un véritable baromètre des opinions et des
comportements des clients finaux européens. Les conclusions du rapport 2025 ont notamment
permis de mettre en exergue plusieurs tendances positives concernant les
assurés français : un renforcement de la loyauté à l’égard de leur assureur et
une adhésion de plus en plus forte au recours à l’intelligence artificielle
dans le secteur assurantiel. Par ailleurs, l’enquête a mis au jour la
préoccupation de Français concernant les risques climatiques et le rôle qu’ils
considèrent que doivent jouer les assureurs dans la prévention de ces risques », déclare Alain
Nohra, Regional Vice President pour l’Europe du Sud chez Guidewire.
« Alors que le secteur de l’assurance Dommages reste soumis plus que jamais au défi de la croissance rentable, cette étude confirme la tendance structurelle des attentes des consommateurs vers une plus forte valeur d’usage du service d’assurance dans un contexte d’augmentation des risques et de contraction perçue du pouvoir d’achat. » explique « Il s’agit donc pour les assureurs, notamment sur le marché du Particulier, de réussir à conjuguer croissance, rentabilité et valeur d’usage, ce qui sera d’autant plus réalisable que la technologie aura été intégrée et adoptée à l’échelle par l’ensemble des collaborateurs sur l’ensemble de la chaîne de valeur, de la segmentation des risques jusqu’à la gestion des sinistres », conclut Fabrice Gardette, Responsable de l’industrie Assurance pour la France et le Benelux chez Accenture.