Le
Gouvernement a réuni le 6 mai les principales associations d’élus à l’occasion
d’une Conférence financière des territoires, afin de dresser de premiers
constats sur la situation financière 2024 et les perspectives à venir. Villes
de France y a participé dans un esprit de responsabilité et constructif et
relève le souhait du gouvernement d’un travail en amont de la préparation du
PLF 2026.
Lors de cette
rencontre, Jean-François Debat, Président délégué de Villes de France et Maire
de
Bourg-en-Bresse, a souligné que, si la situation des finances publiques de
la Nation concerne chacun, il existe des différences fondamentales entre
entités publiques : l'État finance son déficit budgétaire
(135,6 Md€ en 2025)
et refinance sa dette existante par l’emprunt, alors que les collectivités
locales n'empruntent que pour couvrir un partie minoritaire de l'investissement
(réseaux, activité économique, écoles, équipements publics etc.) et jamais pour
le fonctionnement courant. Il faut donc faire preuve de discernement dans les
efforts budgétaires à venir.
Vis-à-vis des mesures
de contraintes budgétaires qui sont envisagées par le Gouvernement,
Jean-François Debat a réaffirmé la position de Villes de France : une analyse
globale de la situation des communes et des villes n’a pas de sens car il faut
raisonner par strates de communes.
En effet, les villes
moyennes et leurs agglomérations sont d’ores-et-déjà dans des situations plus
difficiles que d’autres strates de collectivités, fragilisées par des
perspectives très incertaines à court terme, avec des charges de centralité
plus lourdes qui pèsent sur les dépenses de fonctionnement (affectées en outre
par l’inflation) et de l’impact des contraintes normatives.
Dès lors, les Maires
des Villes de France insistent sur l’importance d’opérer une distinction dans
les efforts budgétaires qui vont être demandés aux entités publiques : les
collectivités contribuent à l'effort national de redressement (+2,2 Md€ en
2025) quand leurs marges de manœuvre sont liées à des compétences ciblées
(investissements locaux, services publics de proximité). Aussi, parmi toutes
les communes et leurs groupements, une approche uniforme risquerait de
paralyser les projets territoriaux, sans avoir pour autant d’impact réel sur la
dette publique globale.
Même si les villes moyennes et leurs communautés d’agglomération conservaient en 2024 une situation financière encore maîtrisée permettant une capacité d’investissement soutenue, les Maires alertent le gouvernement : les mesures qu’il prendra en fin de compte devront être justes et supportables, pour ne pas être contreproductives et avoir un impact sur l’activité économique et les services publics.