L’Observatoire de l’Eco-anxiété (OBSECA), porté par Econoïa, en partenariat avec l’ADEME et avec le soutien d’E5t, publie ce jour la première étude sur l’impact de l’éco-anxiété sur la santé mentale des Français, donnant à voir les catégories les plus exposées.
Cette étude est la
première en France à diagnostiquer les symptômes d’éco-anxiété menaçant la
santé mentale, grâce à un outil de mesure construit scientifiquement, réalisée
auprès d’un échantillon représentatif de 998 Français âgés de 15 à 64 ans, du
26 août au 4 septembre 2024, en recourant à la méthode par quota. L’étude
dresse enfin des pistes pour prendre en charge l’éco-anxiété.
« Cette étude - qui
vise à objectiver la question de l’éco-anxiété en France - confirme
l’importance de proposer des outils pour passer à l’action au service de la
transition et lutter contre ce phénomène. » - Valérie Martin, ADEME.
« S’engager avec
sincérité dans la transition environnementale est doublement vertueux pour
prendre soin de la santé mentale des Français éco-anxieux tout en préparant
notre résilience »
–
Sylvie Chamberlin, ECONOÏA.
« Parce qu’elle menace
la santé mentale de plus de 2 millions de Français, l’éco-anxiété est un enjeu
de santé publique qu’il convient de prendre en charge pour en faire une force
positive d’adaptation aux situations environnementales à venir. » – Pierre-Éric Sutter,
ECONOÏA
La crise
environnementale impacte la santé mentale de plus en plus de Français
L’étude mesure le
niveau d’inquiétude des Français quant à la crise environnementale et ses
différentes conséquences sur la santé mentale. Cette mesure concerne
l’éco-anxiété définie comme « détresse mentale face aux enjeux environnementaux
», à ne confondre ni avec la prise de conscience des enjeux environnementaux,
c’est-à-dire « l’éco-lucidité », ni avec l’engagement dans la transition,
c’est-à-dire « l’éco-engagement ».
Même si 75% de la
population française n’est pas ou très peu ou peu éco-anxieuse, 15% des
Français, moyennement éco-anxieux, commencent à ressentir des symptômes qu’il
convient de ne pas laisser s’aggraver. Les formes les plus aiguës d’éco-anxiété
se manifestent par des ruminations permanentes quant à la crise
environnementale et à ses conséquences existentielles, des symptômes affectifs
intenses, tels que l’inquiétude, la peur et l’anxiété, le sentiment de ne pas
en faire suffisamment pour la planète et pour les cas les plus extrêmes un
isolement social, une difficulté à dormir et à vivre sereinement.
Si l’éco-anxiété n’est
pas en soi une maladie, elle peut rendre malade : 5% des Français sont
fortement éco-anxieux tandis que 5% des Français, soit environ 2,1 millions,
sont très fortement éco-anxieux au point de devoir bénéficier d’un suivi
psychologique. Avec pour 1% d’entre eux, soit environ 420 000 Français, un
risque sévère de basculer vers une psychopathologie (dépression réactionnelle
ou trouble anxieux).
L’éco-anxiété touche
toutes les catégories sociodémographiques, personne n’étant épargnée par
l’éco-anxiété, ce qui bouleverse certaines idées reçues :
• Les 25-34 sont les plus éco-anxieux, devant
les 15-24 ans et les 50-64 ans, et les retraités sont la CSP la moins
éco-anxieuse ;
• L’éco-anxiété touche un peu plus les femmes,
avec une moyenne de 10,67/39, que les hommes, dont la moyenne atteint 9,12/39 ;
• Les Bac+3 sont les plus éco-anxieux et les
sans diplômes le moins ;
• Habiter en grande agglomération et en région
parisienne accroît l’éco-anxiété.
Vers un enjeu de santé
publique
Cette étude identifie
des pistes pour prendre en charge l’éco-anxiété, aux niveaux individuel,
collectif et sociétal. L’enjeu est clé : accompagner les éco-anxieux à dépasser
la charge émotionnelle liée à leurs inquiétudes environnementales, pour ensuite
passer à l’éco-action, notamment au service de la transition environnementale
et transformer l’énergie négative de l’éco-anxiété en une énergie positive de
résilience. Les éco-anxieux sont en effet « éco-clairvoyants », conscients des
risques futurs mais aussi des actions à mener pour devenir plus résilients,
face aux crises environnementales à venir.
Les résultats de l’étude sont présentés ce jour et téléchargeables sur notre site. Des articles de vulgarisation seront progressivement diffusés sur les réseaux sociaux et un article de recherche, à destination de revues à comité de lecture scientifique, viendra présenter la validation scientifique du questionnaire.