Après une crise marquée en 2024, le
marché de l’immobilier ancien amorce ce premier trimestre 2025 une reprise
timide, freinée par des conditions de financement strictes et une demande
fragilisée. Quelle sera la trajectoire du secteur dans les prochaines années ?
Que penser du PTZ entré en vigueur au 1er avril ?
SOFIAP, filiale de La
Banque Postale et de la SNCF, partage ici son point de vue.
Une hausse des prix et
des taux
L’évolution du secteur
immobilier va dépendre des politiques monétaires et budgétaires dans un
contexte économique toujours instable. Les chiffres du 1er trimestre
2025 le confirment : la baisse des prix est bel et bien enrayée. Au cours
des trois derniers mois, les tarifs de la pierre ont, en effet, progressé de
+0,3% au niveau national. Et aucun segment du marché n’a échappé à ce
changement de tendance.
Alors que les villes du Top 10 et celles du Top 50 ont
respectivement augmenté de +0,2% et +0,3% durant cette période, Paris a, quant
à elle, grimpé de +0,7%. La plus forte hausse revenant aux villes rurales avec
+1,1%.
Tout cela dans un
contexte où les hausses de taux de crédit ont commencé. « Le cours de l’OAT,
qui fixe l’évolution des taux, est durablement au-dessus de 3,20%. Ce qui
laisse envisager des tarifs autour de 3,60%-3,70% des prêts immobiliers sur 20
ou 25 ans. », rapporte Mickaël Le Nezet, président du directoire de SOFIAP.
Une évolution du PTZ
bienvenue pour les primo accédants
Concrètement, le PTZ
peut financer jusqu'à 50% du prix d'achat pour les ménages aux revenus les plus
modestes. Ces quotités applicables, définies par décret, garantissent un
soutien proportionné aux ressources des ménages, permettant de maximiser
l'impact de cette mesure sur la relance du marché immobilier. Depuis le 1er
avril, le PTZ est possible pour les logements collectifs neufs sur l’ensemble
du territoire, avec des quotités identiques à celles existantes en 2024, soit
entre 50 et 20% en fonction des revenus et du montant de l’opération. Pour les
logements individuels neufs, pour lesquels le PTZ n’était pas ouvert en 2024,
les quotités s'établissent désormais entre 30 et 10%.
Mickaël Le Nezet poursuit : « Dans un contexte de besoin de logement (autour de 450-500 000 logements par an du fait du vieillissement de la population) et de l’évolution sociologique des familles monoparentales, ce PTZ élargi est une bonne nouvelle. Cette mesure se traduit par des gains significatifs pour les emprunteurs. »
Quelques exemples
• Un couple sans enfant à Granville (zone B1), avec 3 000 €/mois de
revenus (tranche 2), achète un appartement neuf à 150 000 €. Avec un PTZ de 60
000€ (40%), sa mensualité diminue de 125 €/mois (-15%) par rapport à un
financement bancaire classique sur 20 ans.
• Un jeune actif seul à Albi (zone B2), au
SMIC,
acquiert une maison neuve à 120 000€. Il peut dorénavant bénéficier d'un PTZ de
33 000€ (30% du montant maximal d’opération de 110 000€), réduisant sa
mensualité de 80 €/mois (-12%) par rapport à un financement bancaire classique
sur 20 ans.
• Une famille avec un enfant à Narbonne (B2), avec 3 200€/mois de
revenus (tranche 2), accède à un appartement T3 neuf à 190 000€. Un PTZ de 76
000€ (40%) permet une économie de 100€/mois (-9%) par rapport à un financement
bancaire classique sur 20 ans.
« Dans le contexte
actuel de crise du logement et de hausse des taux et des prix, la nouvelle
version du PTZ est un vrai coup de pouce pour les primo accédants. Cette
initiative va dans le sens d’un accompagnement des personnes dans l’acquisition
de leur résidence principale et est complémentaire du prêt subventionné par
l’employeur que nous proposons chez SOFIAP. A mensualité égale, 1% de taux a un
impact de près de 10% sur la capacité d’emprunt : le prêt aidé par l’entreprise
est synonyme de gain de pouvoir d’achat conséquent. Pour un emprunt de 100 000
€ sur 20 ans avec 1% pris en charge par l’employeur, le salarié bénéficiera
ainsi d’un pouvoir d’achat de 109 300€ (hors assurance). Sur 25 ans, on parle
de 111 400 €. Dans le marché immobilier chahuté que nous connaissons, il s’agit
d’une aide non négligeable pour les salariés, sans condition de zonage ou de
ressources, et qui peut s’ajouter au PTZ si le profil du salarié est éligible à
ce dispositif »,
conclut Mickaël Le Nezet.