Les dirigeants d’ETI se disent favorables au partage de la valeur.
Grant Thornton Société
d’Avocats, cabinet partenaire du groupe d’audit et de conseil Grant Thornton,
publie es résultats de son enquête sur le partage de la valeur dans
les entreprises de taille intermédiaire (ETI), réalisée par l’institut Opinionway
auprès de 100 entreprises réalisant
un CA supérieur à 50 M€.
A retenir
• Le partage de la valeur progresse dans les
ETI,
• Un dispositif avec un fort potentiel de croissance,
• La majorité des ETI lucides sur les défis liés à sa mise en œuvre.
Pour Me Caroline
Luche-Rocchia, Avocate associée chez Grant Thornton Société d’Avocats, en
charge de l’activité Droit social et Ingénierie RH : « Les ETI
françaises n’ont pas attendu la Loi sur le partage de la valeur, entrée en
vigueur depuis le 1er janvier 2025, pour percevoir les différents instruments
comme un levier de performance collectif et de fidélisation des salariés. Si la
collecte a été record en 2024, l'enthousiasme des dirigeants est aujourd’hui
mesuré, confrontés aux incertitudes liées au contexte international et
politique. Le coût du travail demeure élevé, incitant les entreprises à une
approche prudente quant à l'implantation de nouveaux dispositifs de
redistribution de la valeur. En fonction des objectifs à atteindre, les
entreprises feront le plus souvent un arbitrage entre PPV et accord
d’intéressement qui devra être négocié avant la date butoir du 30 juin pour
celles en année fiscale civile ».
Des dirigeants d’ETI sensibilisés au partage de la valeur
La réforme du partage
de la valeur, étendue depuis le 1er janvier 2025 aux entreprises de 11 à 49
salariés, s’est déjà solidement installée dans les ETI françaises. Elle
bénéficie d’un taux de sensibilisation élevé : 96% des dirigeants se déclarent
informés, dont 62% affirment bien maîtriser le sujet. Cette évolution
législative semble donc avoir trouvé un véritable écho auprès des décideurs.
Des dispositifs déjà existants dans les ETI avec un fort potentiel de croissance
Le partage des bénéfices est une pratique largement répandue dans les ETI. 97% d’entre elles ont déjà mis en place au moins un dispositif. L’intéressement domine (77%), suivi par la participation (54%) et l’abondement aux plans d’épargne (48%). Et la dynamique semble se poursuivre et s’inscrire dans la durée : 27% des entreprises prévoient de renforcer leurs dispositifs, notamment via une prime de partage de la valeur ou un abondement supplémentaire.
Un impact positif
reconnu, mais un enthousiasme mesuré
Si 91% des dirigeants
reconnaissent les effets positifs de ces dispositifs sur l’engagement des
collaborateurs, seulement 23% d’entre eux se disent pleinement convaincus.
La réforme accompagne
néanmoins une transformation progressive — mais profonde — de la culture
d’entreprise en France, où le partage de la valeur s’affirme comme un levier
stratégique de motivation et de cohésion sociale, malgré les défis concrets
liés à sa mise en œuvre.
Des freins surtout
financiers et stratégiques
Malgré cet élan,
certaines limites subsistent. Les préoccupations liées à la rentabilité
financière (59%) et aux arbitrages stratégiques (51%) sont les principaux
freins identifiés.
La complexité
administrative (45%) et les enjeux de gouvernance (41%) constituent également
des défis pour de nombreuses organisations. Elles ne sont que 3% à ne percevoir
aucun obstacle à la mise en œuvre de dispositifs de redistribution.