30% des Français renoncent à
déclarer des sinistres par pragmatisme économique.
La néo-assurance
Leocare met en évidence un comportement de plus en plus marqué chez les
Français confrontés à l’inflation.
Alors que l’on pourrait s’attendre à une
progression des fraudes, une nouvelle étude révèle une autre réalité. Souscrite
pour apporter une protection, l’assurance devient une source d’inquiétude
financière qui pousse un tiers des assurés à ne pas déclarer certains sinistres
par peur d’une majoration de leur cotisation. Mais moins déclarés, les petits
sinistres du quotidien peuvent finir par coûter plus cher aux assurés comme aux
assureurs.
Frauder : la solution
anti-crise des Français ?
Non. La grande majorité des Français (89%) déclarent n’avoir jamais fraudé. Ils ne seraient que
11% à tromper leur assurance lors d’un sinistre impliquant le logement (5%) ou un véhicule (6%).
La fraude reste une pratique minoritaire car risquée pour
l’assuré. Il encourt la résiliation de son contrat voire des poursuites
judiciaires et financières. Le délit sera inscrit dans un fichier national
limitant son accès à des assurances abordables.
Parmi les pratiques condamnables, 8% des assurés reconnaissent avoir fourni de fausses factures, et
1 Français sur 10 admet avoir souscrit une assurance après un sinistre. La
falsification des informations est aussi fréquente que l’exagération
intentionnelle des dommages. Ainsi, 11% des assurés avouent surestimer les
dégâts pour augmenter les indemnisations. Cette fraude grimpe à 20% en
Île-de-France.
Déclarer son sinistre
est un arbitrage pour près d’un Français sur deux (46%)
Dans un contexte de
baisse du pouvoir d’achat, l’assurance n’échappe pas au pragmatisme économique.
Face à l’inflation, 46% des Français évaluent les coûts et les avantages à
déclarer un sinistre à leur assurance. Un arbitrage parfois à la limite de la fraude
pour 21% des assurés qui déclarent pouvoir être tentés de surestimer le montant
des dommages.
Plutôt que de risquer
une hausse de la prime d’assurance, ils sont 30% à renoncer à déclarer un
sinistre. Ces dommages sur lesquels les Français préfèrent faire l’impasse -
quitte à assumer les coûts - sont souvent minimes. Les conducteurs évoquent ne
pas signaler un impact de gravillon sur le pare-brise (46%) ou un accrochage
avec un trottoir (59 %). Idem pour les résidents qui ne signalent pas toujours
une infiltration de pluie (49%) ou un appareil électroménager en panne (58%).
Pourtant ces aléas du quotidien peuvent empirer jusqu’à représenter des coûts
importants.
La phobie
administrative, ce mal bien Français.
Indéniablement,
l’impact sur les primes d’assurance est un facteur dissuasif à la déclaration
des sinistres. Ainsi, 66 % des assurés déclareraient plus souvent leurs
dommages si le prix de l’assurance ne dépendait pas du nombre de sinistres,
dont 26% sans hésitation. Pourtant, d’autres obstacles plus structurels
freinent les déclarations. Les démarches administratives demeurent dissuasives
pour 65% des assurés. Les délais de traitement des dossiers constituent aussi
un facteur de découragement pour un Français sur deux. Enfin, les interventions
physiques mais nécessaires à l’indemnisation restent perçues comme
contraignantes par 32% des sondés.
« Un sinistre mineur non pris en charge peut vite devenir un problème majeur, et représenter un risque pour l’assuré. À terme, ces coûts plus élevés pèsent aussi sur les assurances, qui les répercutent sur l’ensemble des contrats. Ne pas déclarer, c’est un calcul à court terme qui pénalise autant l’individu que le modèle mutualiste des assurances en France. Mieux vaut anticiper et s’assurer plutôt que faire face à des conséquences plus lourdes », souligne Christophe Dandois, co-fondateur de Leocare.