Selon la nouvelle étude
"Powering Change: A New Era for the Energy Transition" menée par le
cabinet d’avocats Ashurst et publiée pour la cinquième année consécutive, les
entreprises prennent davantage en compte deux facteurs lorsqu’elles décident
d’investir dans la transition énergétique : la compétitivité des coûts et le
retour sur investissement global pour les investisseurs. Alors que les entreprises adaptent en
permanence leurs stratégies prenant en compte ce phénomène mondial de la
transition énergétique, elles doivent élaborer un panel plus large de facteurs
destinés à soutenir leurs investissements en faveur de la transition
énergétique.
Ce rapport recueille
les avis de près de 2 000 dirigeants d’entreprise issues des pays membres du
G20. Cette édition analyse également les tendances des cinq dernières années en
matière de transition énergétique, révélant comment les perceptions de la transition
vers une énergie plus propre ont évolué depuis 2019.
Selon Mark Barges,
associé en financement au sein du groupe Projets et Energie Transition chez
Ashurst à Paris : « Il
existe une véritable prise de conscience de la part des entreprises à l’échelle
mondiale et notamment française du fait que les investissements dans la
transition énergétique ne sont désormais plus une option mais bien un pan
entier de leur stratégie de croissance. Ce n’était pas forcément aussi évident
il y a cinq ans. Le frein principal reste le coût mais aussi et surtout le
besoin de visibilité sur la rentabilité des investissements dans la transition
énergétique. »
Tom Longmuir, associé
en financement au sein du groupe Projets et Energie Transition chez Ashurst à
Paris, ajoute :
« On constate de grandes évolutions ne serait-ce que sur les derniers mois
dans la manière dont les entreprises françaises notamment appréhendent leurs
investissements dans la transition énergétique. On voit bien qu’il s’agit d’un
effort désormais collectif en témoigne par exemple le fait que cette cinquième
édition du "Powering Change: A New Era for the Energy Transition"
révèle que la pression qui pèse sur les entreprises françaises pour accélérer
leurs investissements dans la transition énergétique vient désormais en grande
partie du régulateur quand dans la première édition du rapport, elle venait
principalement des investisseurs. De même, il y a une vraie ouverture vers les
de nouvelles technologies comme les Power-to-X, ce qui marque une véritable évolution.
»
Bien que les
entreprises restent engagées dans le changement, elles adoptent une approche
plus réfléchie en matière d’investissements dans la transition énergétique. 69
% des répondants français déclarent avoir modifié leur stratégie
d’investissement au cours des 12 derniers mois en matière de transition
énergétique, contre 87 % des répondants issues des économies membres du G20.
Cette évolution des attitudes peut s’expliquer par un affinement des critères
d’investissement des dirigeants, tout en prenant en compte d’autres défis
parallèles, tels que les tensions géopolitiques et la sécurité énergétique.
L’intérêt pour les énergies renouvelables a néanmoins diminué en France. Cette année, 55 % des répondants considèrent l’investissement dans les énergies renouvelables comme essentiel à leur croissance stratégique, contre 85 % il y a cinq ans. De plus, au cours des cinq dernières années,
48% des entreprises françaises ont
réorienté leurs investissements en faveur de l’énergie solaire. Cette tendance
peut s’expliquer par le fait que plus de 80 % de l’électricité en France est
déjà décarbonée, principalement grâce à l’énergie nucléaire, rendant moins
urgent le besoin d’accroître encore la part des énergies renouvelables.
Néanmoins, l’investissement dans les énergies renouvelables en France devrait
se concentrer davantage sur l’éolien offshore et solaire qui accompagneront le
développent de nouvelle centrales nucléaire, considérés comme des moyens de
réussir la transition verte et d’assurer la souveraineté énergétique du pays.
Le succès mondial du solaire au sein des économies membres du G20 illustre
également la manière dont le soutien initié par des gouvernements peut stimuler
la croissance et entraîner une réduction des coûts technologiques réels.
Dans ce contexte, les résultats indiquent que de nombreuses entreprises s’intéressent aux technologies Power-to-X (P2X) comme étant une solution potentielle pour atteindre leurs objectifs de transition. Les entreprises du G20 témoignent d’une confiance significative dans cette technologie, bien que cet enthousiasme soit plus modéré en France : 80 % des répondants issus des économies membres du G20 prévoient d’accroître leurs investissements dans le P2X au cours des cinq prochaines années, contre
45 % des répondants français. Il est à noter que 43 % des répondants français perçoivent positivement les mesures politiques et les plans de relance économique prévus pour le développement du P2X en France au cours des cinq prochaines années. Les principaux défis identifiés par les répondants issus des économies membres du G20 pour le P2X sont le coût (56%), l’intégration aux sources d’énergie renouvelable (49 %) et le transport et le stockage (48 %). Pour les entreprises françaises, le principal obstacle est le coût de la technologie (47 %). Afin de garantir la viabilité des projets, il sera essentiel d’assurer une stabilité réglementaire, un régime de subventions clairement défini et des investissements significatifs pour exploiter pleinement le potentiel des technologies P2X.