Après le rapport Draghi et dans le sillage de la Boussole de compétitivité, présentée dès le
29 janvier, la Commission européenne a publié le 26 février 2025 deux textes importants :
- le Pacte pour une industrie propre et
- le Plan d’action pour une énergie abordable.
Dans ces deux
documents, la Commission précise la façon dont elle veut engager le « business
plan transformationnel » qui devrait permettre à l’Europe de faire face aux
défis auxquels elle est aujourd’hui confrontée.
La Commission marque
ainsi sa volonté de prendre en compte les impératifs économiques ainsi
qu’Équilibre des Énergies en avait souligné la nécessité dans son Livre blanc «
Fit for 55… et après » publié en février 2024. Equilibre des Energies se
réjouit de ce rééquilibrage de l’action européenne mais souhaite cependant que
les acquis essentiels de la précédente mandature soient préservés. Le
changement climatique reste un défi fondamental auquel il faut répondre,
quelles que soient les vicissitudes des politiques menées ailleurs dans le
monde.
« La boussole pour la
compétitivité doit continuer à indiquer la sortie des énergies fossiles », déclare Brice Lalonde,
ancien ministre, président d’Equilibre des Energies.
Équilibre des Énergies
s’inquiète de la complexité du dispositif proposé, car 40 textes sont annoncés
d’ici la fin de l’année 2026, au moment même où la Commission annonce un «
omnibus » de la simplification. Equilibre des Energies invite la Commission à
tempérer sa propension à multiplier les documents et à viser l’essentiel.
• Compétitivité oui,
mais sans nouvelles dépendances
Equilibre des Energie
prend acte de la volonté de la Commission de « faire converger l'action
climatique et la compétitivité dans le cadre général d’une stratégie de
croissance » mais regrette que la souveraineté énergétique ne soit pas placée
sur le même plan. La recherche de la compétitivité ne doit pas conduire à
s’accommoder d’un transfert d’approvisionnement en gaz depuis la Russie vers
les Etats-Unis ni d’un retour au gaz russe.
• Accélérer
l’électrification pour rester compétitif
L’électrification est
au centre de la lutte contre le changement climatique, de la recherche de la
compétitivité et de la souveraineté énergétique. Mais elle plafonne en Europe
aux environs de 23% alors qu’elle atteint déjà 28% en Chine selon l’Agence Internationale
de l’Energie. Son caractère primordial reste encore trop faiblement reconnu
dans les actes de la Commission. Equilibre des Energies souhaite que la
publication du « Plan d’action pour l’électrification » intervienne dès le
quatrième trimestre 2025, en même temps que l’acte d’accélération de la
décarbonation de l’industrie, de façon à donner plus de force et de cohérence à
l’ensemble des mesures destinées à faciliter le recours à l’électricité.
• Une Banque de la
décarbonation pour relancer l’industrie
Cette publication devrait être suivie dès début 2026 par la mise en place de la Banque de décarbonation de l’Industrie. La création de cette institution, qui pourrait être dotée d’un fonds d’intervention de
100 milliards d’euros, est certainement
l’annonce la plus positive faite par la Commission et permettrait de flécher
vers la renaissance industrielle une partie des fonds collectés par l’ETS.
• Neutralité
technologique : un impératif pour réussir la transition
Equilibre des Energies soutient pleinement cette initiative mais souhaite qu’elle s’accompagne d’une véritable neutralité technologique dans le choix des solutions de décarbonation. Equilibre des Energies note que la reconnaissance par la Commission du rôle du nucléaire est encore très hésitante et se limite à la prise en considération des petits réacteurs (SMR) et de la fusion nucléaire alors qu’il y a nécessité à mettre en œuvre des solutions éprouvées.