Le marché du carbone est devenu un instrument
essentiel dans la lutte contre le changement climatique. À partir de 2027, un
nombre croissant de consommateurs du secteur tertiaire et de petits industriels
sera soumis à ce marché. Pour le secteur tertiaire, qui consomme
majoritairement du gaz pour le chauffage, cette nouvelle réglementation
représente un coût additionnel non négligeable.
Nicolas Leclerc,
cofondateur du cabinet de conseil en énergie français OMNEGY, explique que
« les estimations
indiquent que la mise en œuvre du marché du carbone pourrait entraîner une
augmentation des factures de gaz naturel de 15 à 20%. En termes concrets, cela
pourrait se traduire par un coût additionnel d'environ 12 euros par
mégawatt-heure. Les implications financières pourraient s’avérer préoccupantes
pour de nombreuses entreprises, notamment les commerces de proximité. »
Cependant, selon lui, « cette augmentation ne devrait pas mettre en péril la majorité des activités tertiaires, mais elle doit être anticipée et considérée dans les calculs de rentabilité des projets énergétiques, tels que l'installation de pompes à chaleur. De plus, d'autres frais, comme les certificats de production de biométhane (CPB), entreront également en vigueur à partir de 2026-2027 et pourraient alourdir les factures d'ici 2030. Ainsi, l'augmentation cumulée pourrait atteindre un tiers des factures énergétiques des entreprises. Bien que ces mesures soient essentielles pour atteindre les objectifs climatiques de l'Europe, elles nécessitent une planification stratégique pour atténuer leur impact sur la viabilité économique des entreprises. Les consommateurs du secteur tertiaire doivent anticiper la hausse de leur facture et adapter leurs investissements dans la transition énergétique. »