Les dirigeants sont restés sereins au 4ème trimestre 2024.
A retenir
• 92% des ETI prévoient des augmentations de
salaire lors des 12 prochains mois
• Hausse de la confiance et des prévisions de
rentabilité dans la majorité des ETI
• Un réel "effet JO", qui a boosté la
confiance des dirigeants
• Principales préoccupations : les prix de
l’énergie, le coût du travail, la disponibilité d'employés.
171 dirigeants français d’entreprises de taille intermédiaire (ETI) ont été interrogés entre le 2 octobre et le 8 novembre 2024 dans le cadre du Rapport d’activité international (IBR - International Business Report) du Groupe Grant Thornton, une étude menée auprès de 3805 dirigeants (PDG, Directeurs généraux,
Top management…) de 31 pays
Grâce à l’effet « JO »,
la confiance des dirigeants d’ETI en l’économie française a continué sa lente
amélioration au quatrième trimestre 2024.
56% (+3%) des
dirigeants s’estiment optimistes pour ce qui concerne l’économie française pour
les 12 prochains mois. Cet indicateur redevient supérieur à celui mesuré un an
plus tôt (49%). Il n’a jamais reculé depuis 12 mois glissants et progresse
constamment depuis le début de l’année 2024
(50% au premier trimestre 2024 et
53% pour le deuxième et le troisième trimestres). Il atteint désormais un
niveau parmi les plus élevés depuis la sortie de la crise sanitaire..
Malgré une conjonction
de facteurs négatifs, tels que le poids de la dette, la dissolution et
l’instabilité, ainsi qu’une situation internationale tendue, la confiance des
dirigeants d’ETI confirme sa résilience. Le niveau se rapproche de celui
observé au sein de l’Union européenne, qui reste stable à 60% depuis les trois
derniers trimestres.
Par ailleurs, 64% des
patrons d’ETI estiment que les JO de Paris 2024 ont eu un effet positif sur
leur entreprise. De plus, 63% des entrepreneurs considèrent que cet événement
planétaire a « boosté » l’image internationale de la France.
Revenus et rentabilité
La part des entreprises
intermédiaires prévoyant une hausse de leur rentabilité a progressé au 4ème
trimestre 2024, atteignant 54% (+5%). Après le recul observé au 3ème
trimestre 2024, cet indicateur redevient majoritaire dans les ETI au Q4 2024.
En comparaison, la France affiche un résultat supérieur à celui de l’Union européenne.
Avec 51%, le chiffre de l’Union européenne est resté quasi stable depuis le 2ème trimestre 2024.
En revanche, 66% (+8%)
des ETI françaises anticipent une augmentation de leurs revenus au cours des
douze prochains mois, une nette amélioration pour l’année à venir.
Cet indicateur, qui
efface le léger recul du troisième trimestre, atteint désormais son plus haut
niveau depuis 2019. Il reste également supérieur à celui observé dans les
différents pays de l’UE (60%, stable) et dépasse pour la première fois celui de
l’ensemble des 31 pays participant à l’étude International Business Report
(64%).
Des exportations qui
rebondissent et des perspectives d’investissements toujours contrastées
À 49% (+5%), la part
des patrons d’ETI prévoyant une hausse des exportations au cours des 12
prochains mois continue de croître, marquant une remontée de 10 points depuis le
deuxième trimestre 2024. Ce niveau est désormais supérieur à celui de l’Union
européenne, qui stagne à 46% (+1%).
Concernant les
investissements, 58% des entrepreneurs (-5% par rapport au troisième trimestre
2024) envisagent d’investir dans les nouvelles technologies. Ce niveau est proche
de celui de l’Union européenne (60%). Il faut noter que l’indicateur recule
consécutivement pour la deuxième fois, tout en restant nettement plus élevé
qu’à la fin du premier semestre 2023 (42%).
Cette légère pause
pourrait s’expliquer par les efforts déjà consentis par les dirigeants tout au
long des trois premiers trimestres de 2024 pour répondre à la montée en
puissance de l’IA et aux projets de transformation numérique au sein des ETI.
Après les investissements réalisés, les entrepreneurs souhaitent en mesurer les
bénéfices.
À l’inverse, investir
en R&D semble devenir une priorité pour la majorité des entreprises
moyennes. 54% (+7%) des ETI, un niveau record, vont accroître leurs dépenses en
innovation. La
tendance est identique pour celles consacrées aux systèmes d’information : avec
56% (+2% par rapport au troisième trimestre 2024) : elles ont progressé de
façon continue tout au long de l’année 2024 (+8%).
Les investissements dans l’outil de production sont quasiment stables (48%, -1 point) au troisième trimestre 2024, tout comme ceux dans de nouveaux bâtiments (43%). Avec 46%, la part des entrepreneurs qui souhaitent investir pour former leurs collaborateurs reste stable pour le troisième trimestre consécutif.
Perspectives pour les
12 prochains mois : des salaires et des embauches en progression dans la
majorité des ETI mais des craintes pour le contexte international
92% (+4%) des ETI
françaises envisagent d’augmenter les salaires, signant ainsi leur meilleure
performance historique. Cet indicateur se maintient au-delà des 80% depuis le
premier semestre 2023.
RH/emploi : priorité à
la préservation des emplois existants
Malgré un environnement économique incertain et des prévisions de chômage en légère hausse, l’emploi reste sous tension dans les ETI, qui prévoient d’embaucher davantage. En effet, 51% (+7%) pensent augmenter le nombre de leurs salariés, un chiffre supérieur à celui de l’Union européenne depuis le début de l’année 2024. La fidélisation des collaborateurs déjà en place demeure largement majoritaire, notamment par le biais d’augmentations salariales.
Des sujets d’inquiétude
persistants pour les douze prochains mois
La majorité des
dirigeants d’ETI (58%, +2%) restent sensibles au coût de l’énergie. Ce sujet constitue
toujours l’une des principales préoccupations, en augmentation continue depuis
le deuxième trimestre 2024 (4%) par rapport au premier trimestre de 2024. Les
sujets de recrutement et de disponibilité de travailleurs qualifiés suivent de
près. Ilest considéré comme une contrainte majeure pour 50% (+4%) des personnes
interrogées.
Le coût de la
main-d’œuvre est un seujet d'inquiètude pour 49% des ETI. Le risque cyber est
jugé menaçant par 48% des patrons (+2%). À 47% (-1%), l’excès de normes et de
réglementations reste stable parmi les craintes des entrepreneurs. Les
contraintes environnementales et la pénurie de ressources progressent dans le
classement des préoccupations, atteignant 47% (+9%). La tendance est stable
pour le volume des carnets de commandes : 43% des entrepreneurs considèrent
cela comme une crainte (43%, stable) par rapport à 33% au deuxième trimestre
2024.
Les craintes liées à la situation géopolitique internationale et aux incertitudes économiques sont en nette hausse. Ces sujets inquiètent visiblement 46% (+4%) des chefs d’entreprises. Enfin, l’accès aux financements reste une préoccupation stable (33%, +1%) dans un contexte de taux d’intérêt moins élevés qu’un an plus tôt.