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[Etudes] Rapport Sumsub sur le marché des cryptoactifs

Après une année 2024 d'acculturation, 2025 sera marquée par une intensification des besoins en infrastructures

 

Sumsub, plateforme spécialisée dans la vérification d’identité, la lutte contre le blanchiment d’argent (AML) et les services de connaissance du client (KYC), publie ce jour son rapport

State of the Crypto Industry 2025. L’étude livre une analyse approfondie des grandes tendances qui redessinent l’écosystème des cryptomonnaies, s’appuyant sur des données exclusives.

 

Enseignements clés

 

●  Les plateformes de cryptoactifs enregistrent une hausse moyenne de 20% du trafic lors d’événements majeurs, tels que la réélection du président Trump ou le rallye du bitcoin en décembre 2024.

● La fraude dans le secteur des cryptoactifs progresse de 48%, la falsification de documents constituant à elle seule 31% de tous les cas détectés.

●  Alors que les entreprises du secteur anticipent un durcissement de la réglementation, seules 29% d’entre elles sont pleinement conformes à la Travel Rule.

 

Alors que le secteur des cryptoactifs traverse une phase décisive de croissance et de consolidation réglementaire, le rapport met en lumière 3 défis critiques auxquels les plateformes de cryptoactifs ont été confrontées en 2024 et seront confrontées en 2025 : renforcer la sécurité, développer les capacités de l’infrastructures technologique et s’adapter aux exigences réglementaires.

 

Le défi sécuritaire : la fraude augmente de 48 % dans le secteur des cryptoactifs

 

Les données de Sumsub révèlent que la fraude dans le secteur des cryptoactifs a bondi de 48%, représentant désormais 2,2% de l’ensemble des tentatives de vérification à l'échelle mondiale. Cette flambée met en évidence l’urgence pour les entreprises d'adopter la détection basée sur l'IA, la biométrie et la surveillance continue pour renforcer la sécurité. Le Nigeria apparaît comme le pays le plus exposé, avec un taux de fraude atteignant 8,3%.

 

Parmi les fraudes les plus répandues dans le secteur, figurent la falsification de documents (31% des entreprises interrogées), suivie du phishing (20%) et du détournement de fonds (15%). Viennent ensuite la prise de contrôle de comptes (14%) et de la vérification forcée (12%).

 

Des tendances similaires ont également été observées en Europe. Malgré un taux de fraude plus faible dans le secteur des cryptomonnaies (1,3%), le taux de tentatives de vérification frauduleuses a augmenté de 31% par rapport à l'année précédente. Et avec 1,6% des transactions identifiées comme illégitimes en 2024, la France se classe dans le Top 10 des pays européens les plus ciblés. Cette tendance à la hausse doit inciter les entreprises à se pencher sur la question de la sécurisation des échanges, alors que le secteur des cryptoactifs est appelé à s'accélérer en 2025.

 

Un défi technologique : gérer les pics de trafic sur les plateformes de cryptoactifs

 

Des innovations telles que les contrôles biométriques, l'automatisation par l'IA et la vérification sans document ont permis aux plateformes d’on-boarder avec succès 93,39% des utilisateurs, tout en réduisant le temps de vérification de 46%. Dans l'ensemble, ces avancées ont optimisé le processus d'enrôlement et réduit les abandons, souvent causés par la complexité du parcours de l'utilisateur.

 

Le rapport met en lumière des innovations notables telles que la Non-Doc Verification (vérification sans document), qui a amélioré les délais de vérification dans tous les pays où elle a été mise en œuvre, avec un gain moyen de 3,6%. Le Brésil, le Royaume-Uni et le Bangladesh figurent dans le trio de tête des pays où l'on-boarding sans document est le plus rapide (2 secondes seulement).

 

En Europe, l’instauration de la vérification sans documents a réduit les délais de l’opération à

5,7 secondes, contre 30 secondes pour la vérification traditionnelle. Cette réduction de 83,71% des délais devrait encourager les entreprises à opter pour cette avancée technologique.

 

Au niveau mondial, seules 19% des entreprises interrogées ont déjà adopté la vérification sans document. Le continent africain est l’un des plus avancés avec plus d’un quart des entreprises (27%) qui utilisent déjà ce procédé, ce qui témoigne de l'ouverture de la région aux solutions innovantes. En revanche, l’Europe se situe au bas de l’échelle avec seulement 19% des entreprises ayant mis en œuvre la vérification sans documents.

 

Les principaux problèmes d'intégration des utilisateurs que les fournisseurs de cryptoactifs s'efforcent d'atténuer sont les suivants : la lenteur des délais de vérification, identifiée par 36% des entreprises interrogées, ainsi que les faux positifs et négatifs (48%). En outre, plus de la moitié (55%) des entreprises ont exprimé leur insatisfaction concernant l'expérience globale de l'utilisateur.

 

Le défi réglementaire : comprendre les exigences de conformité à la Travel Rule

 

Selon le Crypto Industry Research Survey 2024 de Sumsub, trois entreprises sur cinq (60%) s’attendent à des régulations plus strictes, soulignant la nécessité d'une mise à niveau proactive de la conformité. L'un des points clés est la Travel Rule (recommandation 16 du GAFI), qui exhorte les SVAA à échanger des informations sur l'émetteur et le destinataire lors des transferts de cryptoactifs. Pourtant, seules 29% des entreprises du secteur s'y conforment pleinement, le manque de clarté des directives étant cité comme un obstacle majeur. Cet écart entre les exigences légales, visant à rendre les transactions cryptographiques mondiales transparentes, et leur adoption insuffisante expose de nombreuses entreprises à des risques de sanctions et d'amendes.

 

L'étude met également en évidence l'analyse de Sumsub sur les principaux hubs favorables aux cryptoactifs en 2024, caractérisés par des réglementations claires, des infrastructures solides et des environnements propices à l'innovation. À l’échelle mondiale, la législation est déjà en vigueur où le sera bientôt. L’Europe s’est très tôt saisie de ces enjeux et a déployé le règlement MiCA. Adopté en 2024, ce texte offre déjà un cadre réglementaire solide mais n’est qu’un premier pas puisque d’autres textes devraient voir le jour d’ici 2027, notamment pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

 

Cette longueur d’avance européenne pourrait bien être contestée à court terme par les Etats-Unis. L’élection de Donald Trump, fervent défenseur des cryptoactifs, pourrait accélérer la mise en place de lois favorables au développement de ce marché en Amérique du Nord.

 

Ilya Brovin, Chief Growth Officer de Sumsub, conclut : « Le paysage réglementaire évolue rapidement et les entreprises de cryptoactifs ne peuvent pas rester à la traîne. L'Europe semblait avoir une longueur d’avance avec sa réglementation complète MiCA. Mais avec l'administration Trump qui promeut les cryptoactifs et préconise un cadre pour les actifs numériques, les règles du jeu sont en train de changer. Les exigences strictes de MiCA pourraient être difficiles à respecter pour les entreprises, ce qui ouvrirait la voie à une réaffirmation des États-Unis en tant que plaque tournante de l'innovation en matière de crypto-monnaie. Autrefois considéré comme le "Far West", le secteur des cryptoactifs se trouve aujourd'hui à un point d'inflexion. Les entreprises doivent adopter une technologie d'on-boarding robuste, renforcer la sécurité pour protéger les utilisateurs contre la fraude et garantir la conformité pour éviter les pénalités et les atteintes à la réputation. »

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