L’étude
exclusive menée par Guy Hoquet l’Immobilier en janvier 2025 révèle que
bailleurs et locataires semblent majoritairement peu enclins à respecter
l’interdiction de location de logements classés G selon le Diagnostic de
Performance Énergétique (DPE), en vigueur depuis
le 1er janvier 2025.
En effet, seuls 26% des
bailleurs seraient prêts à effectuer les travaux de rénovation énergétique
nécessaires.
- Quelles sont
réellement les intentions des acteurs du marché locatif face au cadre imposé
par la loi Climat et Résilience ?
- Quelle place occupent
les logements les plus énergivores dans l’offre locative actuelle ?
- Quel rôle peuvent
jouer les professionnels de l’immobilier pour accompagner la transition
énergétique ?
Décryptage avec
l’Observatoire GH Location.
La majorité des bailleurs
n’ont pas l’intention d’effectuer des travaux dans leurs biens classés G !
• Seulement ¼ des bailleurs seraient prêts à effectuer des travaux de rénovation énergétique pour continuer de louer leurs biens classés en DPE G
• 40% décideraient de vendre leur(s) bien(s) face à cette interdiction de mise en location des logements classés G depuis le 1er janvier 2025
• L’étude révèle aussi
un manque d’information, possiblement lié au fait que le marché de la location est
très peu intermédié (seulement 30% des logements sont gérés par des
professionnels) : 1 bailleur
sur 2 seulement serait conscient des risques encourus
à mettre en location un bien classé en DPE G
• 55% des locataires
seraient prêts à louer un bien classé G, à cause des difficultés qu’ils rencontrent
actuellement pour trouver un logement. Pour autant, ¾ d’entre eux seraient
prêts à engager une action en justice contre leurs propriétaires afin de les
obliger à effectuer des travaux de rénovation énergétique.
« Le sujet de la
rénovation énergétique est perçue par les particuliers comme un défi complexe,
voire coûteux. Pourtant, c'est une étape essentielle pour améliorer le parc
immobilier en France et répondre aux enjeux environnementaux. Si une proportion
significative de bailleurs choisit de vendre ou de laisser leurs biens
inoccupés, nous risquons une tension encore plus accrue sur le marché locatif.
Cela démontre le besoin urgent de sensibilisation et d'accompagnement des
bailleurs par des professionnels formés à ces sujets », analyse Stéphane
Fritz, président de Guy Hoquet l’Immobilier.
Le retrait des biens G :
un faible impact sur l’offre locative ?
Si le volume de biens
concernés globalement est important, du côté des biens mis en location, la part
des biens classés G reste cependant relativement faible, pour atteindre 1,3% de
l’offre mise sur le marché au dernier trimestre 2024, selon l’Observatoire GH
location, qui tient compte des annonces de particuliers et de professionnels.
A noter : si l’affichage du DPE
dans les annonces immobilières est une obligation légale, environ
1/4 d’entre
elles n’étaient encore pas en conformité avec la réglementation au dernier
trimestre 2024. Toutefois, cette proportion tend à diminuer depuis début 2023.
Rappel : le non-respect de
cette obligation peut entraîner des sanctions pour les professionnels de
l'immobilier comme pour les particuliers à l’origine des annonces.
Le rôle clé des
professionnels de l’immobilier
Alors que près d’1/3
seulement des locations sont gérés par des professionnels, il n’en demeure pas
moins qu’ils ont un rôle central à jouer face aux obligations de la loi Climat
et Résilience :
• Conformité des
annonces :
s’assurer que le DPE (étiquettes énergétique et climat, coûts énergétiques,
mention des passoires thermiques) est correctement affiché dans toutes les
annonces,
• Accompagnement des
propriétaires :
conseiller sur la réalisation du DPE, les travaux de rénovation énergétique et
les aides disponibles, tout en anticipant les interdictions de location pour
les passoires thermiques,
• Information des
clients :
sensibiliser acheteurs, locataires et investisseurs sur les impacts des
performances énergétiques d’un bien (coûts, confort, réglementation),
• Adaptation des
pratiques :
mettre en avant les biens performants et intégrer les enjeux énergétiques dans
la valorisation des biens.
Les professionnels de
l’immobilier sont des conseillers clés pour garantir l’application de la loi
Climat et Résilience et accélérer la transition énergétique du secteur.
Un levier pour la
rénovation énergétique
Cette mesure
d’interdiction de mise en location des biens classés G s’applique aux nouveaux
baux ou au renouvellement des baux existants depuis le 1er janvier 2025.
Objectif : inciter à
la rénovation énergétique pour réduire l’impact écologique des bâtiments,
responsables de 25% des émissions de gaz à effet de serre en France.
Pour les propriétaires, cette interdiction de
mise en location des biens classés G représente un défi mais aussi une
opportunité : valoriser leur patrimoine via des travaux éligibles à des aides
comme MaPrimeRénov’.
Pour les locataires, cela promet des logements plus économes en énergie, un atout en période de hausse des coûts.