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[Etudes] La pratique sportive des Franciliens

L'Institut Paris Région publie la Note rapide n°1019

 

Horaires atypiques, pénibilité physique et télétravail : ces conditions d’emploi influent-elles sur la pratique sportive des franciliens ? 

 

• 67% des Franciliens en emploi font du sport au moins une heure par semaine, contre 64% de l’ensemble des Franciliens âgés de 18 à 75 ans

• 74% des Franciliens en horaires atypiques réguliers font du sport au moins une heure par semaine, contre 64% des Franciliens en horaires classiques

 

La majorité des Franciliens pratiquent régulièrement un sport. Or, peu d’analyses ont été réalisées sur le lien entre les conditions d’emploi et la pratique sportive. L’édition 2023 de l’enquête sur la pratique sportive des Franciliens (EPSF), réalisée par l’Institut Paris Région, apporte pour la première fois un éclairage sur ce lien entre pratique sportive et organisations spécifiques du travail, avec des résultats inattendus.


Pas d’incompatibilité entre organisations du travail contraignantes et sport

 

Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, occuper un emploi ayant certaines contraintes horaires ou physiques n’est pas, pour la majorité des personnes, un frein à la pratique sportive.

•   Les personnes occupant un emploi avec des horaires atypiques ont des niveaux de pratique sportive régulière de 10 points supérieurs aux actifs en emploi avec des horaires de travail classiques (74%, contre 64%).

•   Le taux de pratique sportive régulière atteint 82% pour les personnes en horaires alternants. Le différentiel est un peu moindre pour celles ne connaissant pas leurs horaires de travail d’une semaine sur l’autre, mais leur niveau de pratique sportive reste plus élevé (69%).

•   Les personnes occupant un métier pénible font aussi plus fréquemment du sport que l’ensemble des personnes en emploi, et ce, pour la majorité des profils sociodémographiques : 74% font du sport au moins une heure par semaine, ce qui indique une certaine conscience des bienfaits de l’activité physique pour se maintenir en bonne santé et se prémunir de certaines blessures.

 

Des pratiquants qui trouvent une offre adaptée

 

L’un des premiers éléments pouvant expliquer ces taux de pratique plus importants chez les actifs en emploi avec des conditions de travail spécifiques est qu’ils ont trouvé une organisation leur permettant d’avoir un temps consacré au sport, et des offres sportives adaptées à leurs besoins. 31% des personnes en horaires atypiques pratiquent en club, soit huit points de plus que celles en horaires classiques (23%). Ce taux atteint 41% pour les personnes en horaires alternants. Cette plus forte présence de la pratique en club est à rapprocher de l’existence d’associations sportives dans les entreprises employant des actifs en horaires spécifiques.

 

Des modalités de pratique singulières

 

Afin de combiner sport et certaines contraintes professionnelles, les personnes ayant des horaires de travail atypiques ou alternants, ou un métier pénible, ont adapté leurs modalités de pratique, notamment leur temps et leurs lieux de pratique. Elles s’adonnent plus souvent que les autres à leurs activités sportives en journée et moins le week-end ou le soir, à des moments où les espaces sportifs sont moins fréquentés, ce qui leur permet de le faire dans de meilleures conditions ou d’avoir accès plus facilement à certains sports.

 

Des actions mises en place par les employeurs favorisant la pratique sur le lieu de travail

 

Les personnes ayant des horaires spécifiques ou un métier pénible pratiquent plus souvent sur leur lieu de travail (31% à 53%, selon les conditions de travail) ou à proximité (34% à 51%), alors que le lieu de travail n’est un espace de pratique sportive que pour 8% des travailleurs avec des horaires classiques et 12% à proximité du lieu de travail.

 

Le télétravail, une organisation favorisant la pratique sportive

 

46% des Franciliens en emploi télétravaillent régulièrement, le plus souvent à leur domicile ou à proximité. 72% des télétravailleurs réguliers font du sport au moins une fois par semaine, soit 11 points de plus que ceux qui ne télétravaillent pas. La pratique sportive des télétravailleurs réguliers est plus élevée, quel que soit le profil de la personne et quel que soit le cadre de pratique.

 

•   86% des Franciliens qui télétravaillent régulièrement déclarent avoir plus de temps pour eux depuis qu’ils télétravaillent. 41% d’entre eux profitent de ce temps en plus pour pratiquer une activité physique et sportive. Il s’agit de la troisième activité citée, derrière les tâches ménagères (58%) et le repos (44%) ; loin devant la télévision (22%), le bricolage-jardinage (19%) et les activités artistiques ou créatives (15%).

 

•   Pour 39% des télétravailleurs, c’est le télétravail qui leur a permis d’augmenter leur pratique sportive. Pour 48% d’entre eux, le télétravail n’a pas eu d’impact et pour 13% il a eu un impact négatif.

 

•   Concernant les déplacements à pied ou à vélo, le télétravail ne conduit pas systématiquement à plus de sédentarité. Pour 58% des télétravailleurs réguliers, le télétravail a eu un impact sur leurs déplacements actifs : 28% ont vu leurs déplacements à pied ou à vélo augmenter, mais 30% les ont vu diminuer.

 

L’enseignement principal de cette enquête réside certainement dans l’attention à porter à l’articulation des temps et des agendas, en particulier dans une région très peuplée, où la pression sur les équipements et installations sportifs est élevée.

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