Connexion
/ Inscription
Mon espace
Etudes & Enquêtes
ABONNÉS
Partager par Linked-In
Partager par Xing
Partager par Facebook
Partager par email
Suivez-nous sur feedly

[Etude] Les français et le bilan de compétences - Première cause : la souffrance au travail

Enquête Même Pas Cap!

Plus de 60% des répondants ont fait appel au bilan de compétences pour cause de souffrance au travail : burn-out, lassitude, harcèlement…

Même Pas Cap!, la 1ere plateforme 100% digitale dédiée au bilan de compétences (meilleure notation CPF), publie les résultats du second volet de son enquête nationale 100% dédiée au Bilan de Compétences.

Forte de 8 000 personnes accompagnées depuis sa création en 2018, la startup Même Pas Cap! a mené l’enquête du 28 décembre 2023 au 7 janvier 202 auprès de 4 4990 destinataires ayant terminé leur BDC chez MPC!

Occasion de comprendre les motivations, les attentes et les résultats du recours au bilan de compétences d’une part et de préciser deux nouvelles orientations : l’impact éventuel d’un reste à charge obligatoire discuté au gouvernement et de l’urgence d’intégrer le bilan de compétence dans la stratégie de formation de toute organisation.

Alors que 44% des collaborateurs sont en détresse psychologique (baromètre 11 Empreinte humaine - mars 2023) et que la quête de sens est devenue un pilier du parcours professionnel, le recours aux bilans de compétences explose : une tendance confirmée avec un recours au bilan de compétences doublé ces deux dernières années.

Pour Yves Trocheris, CEO et fondateur de Même Pas Cap! : « La bonne nouvelle est qu’une révolution s’opère dans le monde du travail et de plus en plus d’actifs se questionnent sur leur rapport au travail. Le sens a pris toute sa place et nous ne pouvons que nous en réjouir pour une société plus alignée professionnellement. Cependant, à la vue des résultats de cette seconde enquête nationale, nous tirons la sonnette d’alarme ! Plus de 60% personnes ayant réalisé un bilan de compétences ont été motivées à cause de la souffrance au travail (burn-out, lassitude, harcèlement…), en progression par rapport à l’année dernière ! Il est urgent d’agir au niveau individuel, collectif et étatique ! »

Principaux enseignements de l’enquête

  • 87% des répondants sont en poste au moment où ils décident de faire un bilan de compétences
  • 60,8% ont eu recours au bilan de compétences pour des raisons de souffrance au travail, 61,4% pour trouver plus de sens
  • 80,2% affirment que le bilan de compétences a eu un impact sur leur situation professionnelle
  • 44,7% ont changé de métier à l’issue du bilan de compétences, 30% ont changé de secteur d’activité, 20,2% ont évolué professionnellement
  • 60,6% n’ont pas parlé de leur bilan de compétences à leur employeur, 43,2% d’entre eux n’en n’ont pas parlé par peur de leur réaction
  • 88,9% des répondants affirment que le bilan de compétences devrait être systématiquement proposé dans le parcours professionnel
  • 89,3% ont financé le bilan de compétences grâce au CPF
  • Pour 51% des répondants, 50€ est le montant maximum qu’ils pourraient payer si un reste à charge obligatoire était décidé

Pourquoi les actifs réalisent un bilan de compétences ?

Alors qu’ils sont 87% à être en poste au moment où ils décident de réaliser un bilan de compétences :

  • 61,4% recherchent plus de sens dans leur vie (vs.63% en 2022)
  • 60,8% sont en situation de souffrance professionnelle : burn-out, lassitude, harcèlement… (vs. 60% en 2022)
  • 50,5% sont en recherche d’un meilleur équilibre de vie pro/perso (vs.50% en 2022)
  • 46,8% ont entamé la démarche pour en apprendre davantage sur eux-mêmes
  • La recherche d’un meilleur salaire est cette année encore en queue de peloton, avec 12,4% des répondants (vs. 10% en 2022)

Yves Trocheris poursuit : « Si l’on pouvait encore relier en 2022 la souffrance aux changements organisationnels liés au Covid, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Cette souffrance est malheureusement ancrée au cœur du réacteur des organisations et les salariés en sont les premières victimes. Alors bien sûr, le bilan de compétences permet de trouver sa voie, d’identifier un job qui fasse sens pour soi, d’évoluer avec plus d’alignement et de travailler sur les facteurs de souffrance. Mais si rien n’est fait au niveau organisationnel - rappelons que l’entreprise a pour obligation de prendre soin des salariés - on risque de voir le nombre de burn out exploser en 2024 ou voir des actifs sortir du système de l’emploi pour se protéger. Les entreprises doivent se saisir du sujet en intégrant le bilan de compétences dans leur stratégie de formation et le gouvernement doit faciliter son recours ! »

Comment financent-ils le bilan de compétences ?

  • 89,3% ont financé le bilan de compétences grâce au CPF
  • 4,5% l’ont financé via leurs propres deniers
  • 3,3% ont bénéficié d’un financement de leur employeur
  • S’ils sont 71,6% à accepter un éventuel reste à charge obligatoire, pour 51% des répondants, 50€ est le montant maximum qu’ils pourraient payer si cela se confirmait

Pour Yves Trocheris : « Quant au reste à charge obligatoire - de quelques dizaines d’euros - discuté depuis des mois au sein du gouvernement, là aussi il est urgent d’alerter les instances. Ils sont plus de 50% à affirmer qu’ils ne pourraient pas réaliser un bilan de compétences si le reste à charge était supérieur à 50 euros. Ce qui veut dire que 50% resteraient en situation de souffrance au travail ou de perte de sens. »

Quel impact sur le parcours professionnel ?

Quand on parle de bilan de compétences (qui demande du temps, un investissement financier et de l’engagement), on veut surtout comprendre ce que ça change, quel est son impact direct.

« Lorsque l’on débute un bilan de compétences, nous échangeons souvent sur ce qu’est le sens. Pour certains il s’agit de gagner plus, de travailler moins ou plus, de faire un travail utile, de participer au changement, de travailler de n’importe où… et être aligné avec son sens dans son job est ce qui permet l’épanouissement et ce, quel que soit son âge ou son ancienneté », précise Yves Trocheris.

  • 80,2% des répondants confirment que le bilan de compétences a eu un impact sur leur situation professionnelle (vs. 73,7% en 2022)
  • Cet impact a été immédiat pour 34,2% des répondants, 6 mois après pour 37,3% d’entre eux et à un an et plus pour 28,5%
  • 44,7% ont changé de métier à l’issue du bilan de compétences ; 27,8% ont effectué le changement de métier au sein d’une autre entreprise
  • 30,7% ont changé de secteur d’activité
  • 21,2% ont décidé de changer de statut (entrepreneur, salarié, indépendant/freelance, libéral...)
  • 20,2% ont connu une évolution professionnelle (vs. 17,5% en 2022)
  • 9,1% ont gagné un meilleur salaire

Quel impact sur le parcours de vie ?

  • 72,4% précisent que le bilan de compétences a eu un impact sur la connaissance qu’ils ont d’eux-mêmes (vs. 73,1% en 2022)
  • 85,8% ont renforcé leur confiance en soi ou en estime personnelle suite à ce bilan
  • 40,6% se réjouissent d’un meilleur épanouissement, d’une quête de sens assouvie
  • 34,8% ont gagné un meilleur équilibre de vie pro / vie perso (vs. 33,9% en 2022)

Un outil démocratisé mais tabou, qui devrait être intégré dans la politique de formation

  • 87% des sondés ont effectué leur bilan de compétences alors qu’ils étaient en poste (vs 83,4% en 2022).
  • Le bilan de compétences reste tabou envers sa hiérarchie : 60,6% des sondés (vs. 76,4% en 2022) n’ont pas parlé de leur démarche à leur employeur parce qu’ils avaient peur de sa réaction (43,2% vs 29,9% en 2022).
  • 55,7% des sondés n’auraient pas été à l’aise de demander un bilan de compétences à leur employeur
  • Cependant, 88,9% estiment que le bilan de compétences devrait être un outil systématiquement proposé dans le parcours professionnel
  • 91,3% des sondés sont “primo-accédants” au bilan de compétences (vs. 89,4% en 2022). Ils sont plus de 50% à estimer qu’un bilan de compétences, outil partenaire de son parcours professionnel, devrait être réalisé tous les 5 à 10 ans.

Yves Trocheris conclut : « Ces chiffres n’ont pas réellement évolué depuis notre dernière édition : le bilan de compétences reste pour les actifs un tabou au sein de l’organisation. Ce qui a évolué cependant c’est le facteur “peur” ; le dialogue et la confiance semblent rompus. Cela nous interroge : ils sont 90% à souhaiter voir le bilan de compétences intégré dans le parcours de formation mais en même temps, ils n’osent pas parler de leur projet d’en réaliser un à leur employeur. Cela révèle une certaine dichotomie entre le salarié qui attend de son entreprise de participer à son épanouissement professionnel et le “secret”. »

Intégrer le bilan de compétences dans le parcours professionnel proposé par les entreprises (au même titre que d’autres formations) aurait, selon Même Pas Cap! plusieurs bénéfices pour les salariés et les entreprises :

  1. pour les salariés : permet de redevenir acteur de son parcours professionnel et de trouver sa bonne place au bon moment et être à l’écoute de son changement,
  2. pour les entreprises : être dans une dynamique de confiance, au service du bien-être de ses collaborateurs. En permettant à chaque salarié d’être à la bonne place au bon moment, l’engagement est renforcé, la santé mentale valorisée et la rétention accentuée. Un cercle vertueux au service de la performance.

Lire la suite...


Articles en relation