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[Tribune] Noël, un cadeau empoisonné pour la planète

Entre les cadeaux, les repas et les voyages, Noël est l’un des événements les plus carbonés. Il est évalué à 11.8 millions de tonnes de CO2e pour les 29,5 millions de ménages en France. Des alternatives éco-responsables existent permettant à tous de devenir le Père Noël de la planète. Greenly, le spécialiste du bilan carbone, s’est penché sur le sujet.

A l’heure de la transition écologique, il est possible de décarboner Noël qui pèse, d’après Greenly 400 kgCO2e en moyenne par foyer français, soit 4% des émissions totales annuelles d’un Français. Pour rappel, l’empreinte carbone moyenne annuelle d’un Français est estimée à 9,7 tCO2e. A titre de comparaison, c’est 14 fois plus émissif qu’une soirée classique. Cependant, cette empreinte peut être facilement réduite par quelques gestes simples, sans perdre l'esprit de Noël qui permet au Père Noël de venir distribuer des cadeaux tout en restant vertueux et éco-responsable. En effet, les cadeaux représentent à eux seuls 58.9% des émissions (250 kgCO2e/foyer), suivi du repas (23.5%, 100 kgCO2e/foyer), puis des déplacements (11,9%, 49 kgCO2e/foyer), et enfin des décorations, sapins compris (5,7%, 22 kgCO2e/foyer).

Pas un cadeau pour la planète

En prenant en compte l’ensemble du cycle de vie des produits achetés (fabrication, transport, usage, etc.), les cadeaux pèsent à eux seuls 250 kgCO2e/foyer. Avec un budget moyen de  250 € pour ce poste de dépense, les Français offrent 6 cadeaux.

Les produits high-techs représentent un tiers des cadeaux offerts. Les achats neufs des smartphones (85 kg CO2e), tablettes (113 kg CO2e pour un iPad au cours de sa vie), ordinateurs (322 kg CO2e pour un laptop Dell pendant 4 ans), pèsent lourdement sur l'avenir de la planète. Le secteur informatique représente, à l’échelle mondiale, 4% des émissions de CO2e, et doit augmenter dans les années à venir. Pour réduire de façon significative cette empreinte, des alternatives permettent d’agir sur la planète.

Le Père Noël peut compter sur le reconditionnement avec Back Market par exemple qui permet, sur un smartphone reconditionné de réduire l’empreinte carbone jusqu’à 91% comparé à celui sortant d’une usine.

La seconde main pour les jouets, livres, vélos et vêtements, a un impact positif sur la planète, tout en soutenant une filière en pleine croissance. Les économies de CO2 réalisées lors d’un achat d’un jouet d’occasion dépend de la première vie du jouet (approche par amortissement). Par exemple, si un jouet a une durée de vie de 10 ans et que sa première vie a duré 5 ans, il est considéré que ce jouet permet d'économiser 50% des émissions par rapport au même jouet neuf. “En revanche, si on l'achète d'occasion au bout de 10 ans, on peut considérer que l'achat n'émet pratiquement pas de CO2, si l’on inclut le transport du jouet d’occasion” estime Tommy Catherine, expert climat chez Greenly.

Pour les jouets neufs, des fabricants proposent aujourd’hui des jouets en bois issus de forêts durablement gérées et sans composants nocifs pour les enfants et la planète. Non seulement ce type de jouet émet peu de gaz à effet de serre, estimé à 72 kgCO2e pour un train/figurine en bois fabriqué à la main et peints avec des teintures naturelles, contrairement à son équivalent en plastique (souvent PVC), dont l’impact peut être jusqu’à 3.9 fois plus important.

La lourde assiette carbonée

D’un budget moyen de 130 € par foyer, le repas de Noël est estimé à 100 kgCO2e par ménage, pour cause, les produits les plus consommés sont issus de l’élevage (foie gras, fruits de mer, saumon, dinde, etc.). Pour réduire la facture carbone, le menu flexitarien permet de réduire les émissions de l’ordre de 37%, voire de 75% pour un menu végétarien.

Le menu classique de la dinde (5,47 kgCO2e/kg), du foie gras (13,7 kgCO2e/kg) et des fruits de mer (5,18 kg CO2e/kg) peut être remplacé par une terrine de légumes (1,5 kgCO2e/kg, soit environ 10 fois moins émissif que le foie gras classique), des entrées composées de caviar de légumes, tapenade d’olives, cakes à base de légumes, etc.

Mutualiser les déplacements

D’après l’étude réalisée par Greenly, les quelque 29,5 millions de foyers (estimés) en France vont émettre au total 11,8 millions de tonnes CO2e. Cette valeur est une moyenne entre les Français qui se déplacent, et ceux qui restent chez eux. L’utilisation de la voiture individuelle pour rejoindre sa famille est le principal poste d’émissions. Privilégier un déplacement plus vertueux réduit drastiquement les émissions : autopartage, bus ou encore le train.

« Le Père Noël se déplace avec des rennes dans un traîneau en bois, il donne l’exemple d’un déplacement vertueux ».

Rallonger la durée de vie des décorations et du sapin

Chaque année, les tendances sur la décoration changent et poussent les Français à renouveler boules, guirlandes, etc. Réutiliser ses décorations de Noël engendre chaque année une réduction de 29% des émissions liées aux décorations et sapin de Noël.

Le cycle de vie d’un sapin pèse en moyenne 68% des émissions liées aux décorations. Plutôt que de jeter le sapin, il est possible de le replanter, que ce soit dans un jardin privatif ou un espace vert. Ce geste permet de réduire de 78% les émissions liées aux sapins, tout en favorisant un captage de CO2e supplémentaire si l'arbre continue de grandir. De plus en plus de villes permettent de collecter les sapins pour leur donner une seconde vie.

 

Pour Alexis Normand, CEO et cofondateur de Greenly : « Noël est l'occasion de se retrouver avec ses proches, et cela inclut notre planète. Les Français sont de plus en plus sensibles aux enjeux environnementaux avec le réchauffement climatique mais certains d’entre nous manquent encore cruellement d’informations sur les alternatives existantes. Le Père Noël peut continuer de distribuer ses cadeaux tout en devenant lui aussi un éco-citoyen. »

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