Une planète, une
chance : Protéger, agir et unir nos voix pour restaurer l’environnement
À l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement le 5 Juin, l’ONG World Vision souhaite interpeller sur l’urgence écologique et rappeler combien les enjeux environnementaux sont indissociables du bien-être des enfants et des populations vulnérables.
Instituée par l’Organisation des Nations Unies lors de la Conférence de Stockholm en 1972, la Journée mondiale de l’environnement est célébrée dans le but de sensibiliser et mobiliser les citoyens, les gouvernements et les entreprises autour des grands enjeux écologiques de notre époque.
2025 : l’humanité face
au piège du plastique
La thématique retenue
cette année – #Combattre la pollution plastique – met en lumière un fléau qui,
silencieusement, envahit chaque recoin de la planète, du sommet des montagnes
aux abysses océaniques, en passant par nos corps. La production mondiale de
plastique a atteint près de 460 millions de tonnes en 2023, selon l’OCDE, et
pourrait doubler d’ici 2050 si aucune mesure drastique n’est prise. Or,
seulement 9% de ces plastiques sont recyclés efficacement à l’échelle mondiale.
Le reste est incinéré (environ 19%), mis en décharge (50%), ou finit son
parcours dans la nature.
Chaque minute,
l’équivalent d’un camion-poubelle de plastique est déversé dans les océans. Les
conséquences sont dramatiques : plus de 100 000 mammifères marins et un million
d’oiseaux meurent chaque année à cause des déchets plastiques.
Les filets de pêche
abandonnés, appelés « filets fantômes », représentent à eux seuls près de 46%
du plastique flottant dans le gyre du Pacifique Nord.
La menace est aussi
invisible qu’omniprésente. En 2024, une étude publiée dans Environmental
Science & Technology estimait qu’un adulte pourrait ingérer jusqu’à 50 000
particules plastiques par an, par l’alimentation, l’eau et l’air. Au-delà de la
santé humaine, les conséquences socio-économiques sont majeures : la pollution
plastique coûte aux économies maritimes mondiales plus de 13 milliards de
dollars par an, selon le Programme des Nations unies pour l'environnement, en
raison de la dégradation des écosystèmes, de la baisse du tourisme, de l’impact
sur la pêche et de la perte de biodiversité.
Face à ce constat
accablant, 2025 s’inscrit comme une année charnière. Un traité mondial
juridiquement contraignant pour mettre fin à la pollution plastique est en
cours de négociation sous l’égide des Nations Unies. L’accord, attendu d’ici
fin 2025, vise à réduire la production de plastique vierge, à bannir les
plastiques à usage unique les plus nuisibles, et à renforcer les
infrastructures de collecte et de recyclage, notamment dans les pays du Sud,
qui subissent de plein fouet l’exportation de déchets plastiques par les pays
industrialisés.
La lutte contre la
pollution plastique ne peut réussir sans une transformation systémique :
repenser les modèles de production, adopter des alternatives durables, et
responsabiliser les producteurs via des mécanismes de responsabilité élargie.
Il s’agit également de soutenir l’innovation, de financer les solutions
locales, et d’impliquer les citoyens à tous les niveaux, depuis les choix de
consommation jusqu’au plaidoyer politique.
Enfants et populations
vulnérables : premières victimes du dérèglement climatique
Les conséquences du
changement climatique se font sentir avec une intensité croissante, affectant
de manière disproportionnée les enfants et les populations les plus
vulnérables. En 2024, plus d’un milliard d’enfants vivaient dans des zones à
risque climatique élevé.
En Somalie, la
sécheresse prolongée – accentuée par le phénomène El Niño – a entraîné une
crise alimentaire majeure, forçant plus de 1,4 million de personnes, dont une
majorité d’enfants, à se déplacer. En Asie du Sud, les inondations en Inde et
au Bangladesh ont submergé des villages entiers, perturbant l’accès à l’eau
potable et aux structures éducatives.
Les ouragans de
catégorie 5 se sont multipliés dans les Caraïbes, tandis que les vagues de
chaleur extrême en Europe ont battu des records historiques : près de 62 000
décès liés à la chaleur ont été enregistrés sur le continent en 2024.
Ces dérèglements
mettent en péril les droits fondamentaux des enfants, notamment leur droit
à la
santé, à l’éducation et à la sécurité.
La Régénération
Naturelle Assistée : faire repousser l’espoir, un arbre à la fois
Dans les régions du
monde les plus exposées aux effets du changement climatique, des solutions
simples, peu coûteuses et profondément durables peuvent transformer des
paysages dévastés en terres vivantes. C’est le cas de la Régénération Naturelle
Assistée (RNA) ou Farmer Managed Natural Regeneration, une technique
agroforestière innovante que World Vision déploie depuis plusieurs décennies,
avec des résultats spectaculaires. Développée et popularisée par Tony Rinaudo,
agronome australien, la RNA permet de restaurer la végétation dans les zones
arides, sans avoir à replanter de nouveaux arbres.
Son principe repose sur
l'identification et la protection des systèmes racinaires existants, enfouis
sous terre mais encore vivants, souvent issus d’anciens arbres abattus. En
sélectionnant les jeunes rejets qui poussent naturellement, en les taillant pour
favoriser leur croissance, et en les protégeant du bétail et de l’exploitation,
les communautés permettent aux arbres de repousser à partir de leurs racines
profondes. Cette pratique favorise une repousse rapide, naturelle et adaptée
aux conditions locales, sans dépendre de semis importés ou d’infrastructures
lourdes.
District de Talensi au Ghana – évolution du paysage avant et après la mise en place de la RNA
Depuis les années 1980,
cette méthode a permis de restaurer plus de 6 millions d’hectares de terres
dégradées au Niger, où plus de 200 millions d’arbres ont été régénérés,
transformant des régions entières autrefois désertifiées en paysages fertiles.
Outre le reboisement, la RNA améliore les rendements agricoles, favorise
l’humidité des sols, enrichit la biodiversité locale et réduit l’érosion.
La RNA bénéficie aussi
d’un impact social profond : elle renforce l’autonomie des communautés rurales,
mobilise les agriculteurs dans des actions concrètes, et constitue un levier de
résilience face à la sécheresse. En Éthiopie, au Ghana ou encore au Kenya, des
milliers de villages ont adopté cette technique, réduisant leur dépendance à
l’aide extérieure.
Pour son action
pionnière, Tony Rinaudo a reçu en 2018 le prestigieux Right Livelihood Award
l’équivalent du prix Nobel alternatif. Aujourd’hui, World Vision poursuit
activement le déploiement de cette méthode dans ses programmes, convaincue que
la lutte contre le dérèglement climatique passe aussi par des solutions
locales, reproductibles et porteuses d’espoir.
Des solutions locales
aux engagements globaux : l’action environnementale de World Vision
La RNA illustre
l'approche de World Vision : des solutions simples, durables et communautaires
pour restaurer les écosystèmes et renforcer la résilience des populations.
Cette philosophie guide l'ensemble des initiatives environnementales de l'ONG,
qui s'étendent bien au-delà de la RNA pour répondre aux multiples défis posés
par le changement climatique.
En 2023, World Vision a formé 88 000 agriculteurs aux pratiques de la RNA, contribuant à la régénération de 15 millions d'hectares de terres dégradées dans 26 pays.
Ces efforts s'inscrivent dans une stratégie plus large visant à améliorer la gestion des ressources naturelles et à promouvoir des pratiques agricoles durables.
• Par exemple, au Kenya, le programme IMARA a
été mis en place pour accroître la résilience des ménages face aux chocs
climatiques. Ce programme intègre la gestion intégrée des ressources
naturelles, la résolution des conflits liés à l'utilisation des terres, et le
soutien aux activités économiques durables.
• Au Bangladesh, World Vision a lancé
l'initiative des "villages éco-friendly", où les communautés adoptent
des pratiques telles que la permaculture, le compostage, l'utilisation de
biopesticides, et la culture en jardins flottants pour s'adapter aux conditions
climatiques changeantes.
• En Ouganda, l'ONG travaille à la régénération de
terres arides pour lutter contre la désertification et améliorer la sécurité
alimentaire des populations vulnérables.
Un avenir encore
possible, porté par l’action collective
Ces actions de terrain
sont autant de preuves qu’un autre avenir est possible. Malgré les constats
alarmants, des millions d’acteurs, d’ONG, de collectivités et de citoyens
agissent déjà chaque jour pour inverser la tendance. Grâce à leur engagement,
des écosystèmes se restaurent, des enfants respirent un air plus sain, des
communautés retrouvent des moyens de subsistance.
En 2024, le Programme
des Nations Unies pour l’Environnement signalait que les efforts mondiaux
pourraient permettre de réduire la pollution plastique de 80% d’ici 2040 si
les engagements actuels sont tenus et renforcés. Les énergies renouvelables
représentent désormais plus de 30% de la production mondiale d’électricité, et
dans plusieurs pays du Sud, des programmes communautaires de régénération
écologique comme ceux de World Vision montrent une voie concrète vers un avenir
plus équilibré.
En cette Journée mondiale de l’environnement, l’heure n’est plus à la résignation mais à l’amplification de ce qui fonctionne. World Vision rappelle que l’urgence est là, mais l’espoir aussi – enraciné, vivant, en croissance.