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Intelligence artificielle : ce qui nous attend au cours des 10 prochaines années

Billet mensuel du docteur Leber, fondateur d’Acatis, Société de gestion indépendante allemande.

La visite d’une conférence sur l’intelligence artificielle à Londres nous a donné une idée de ce qui nous attend au cours des 10 prochaines années. Nous y avons surtout vu des fournisseurs de données car les vrais gestionnaires en intelligence artificielle sont encore rares. Parmi les intervenants, un seul analyste quantitatif classique, tous les autres provenaient de secteurs de travail atypiques.

Nous souhaitons partager avec vous quelques citations et réflexions de la conférence londonienne :

« Le traitement de l’information est l’enjeu du futur. » Les volumes de données qui sont saisis sont époustouflants. Il existe par exemple une entreprise (Orbital Insight) qui suit par satellite tous les navires sur toutes les mers du monde. Les amarrages lui permettent de déterminer la nature des chargements et l’ombre du bateau d’estimer le poids de la cargaison (p/ex. : « 203 t de charbon chargées »). Les flux de marchandises peuvent ainsi être calculés à l’échelle mondiale. Bien sûr, cette entreprise observe également combien de voitures sont garées devant des supermarchés et en déduit le nombre de clients en vue de prévisions boursières. Les millions de capteurs reliés à la technologie de saisie de l’intelligence artificielle permettent l’établissement d’immenses séries de données qui sont commercialisées. Ces données doivent être analysées. C’est ce que fait une entreprise avec les informations Twitter. Si, par exemple, quatre ou cinq messages faisant état d’une fumée aux alentours d’un bâtiment sont transmis en l’espace de quelques secondes, cela pourrait être annonciateur d’un attentat. L’avance par rapport aux médias conventionnels est d’environ 20 minutes.

« Toutes les informations du monde entier sont là… il faut juste les trouver. » Pour l’heure, nous n’en exploitons qu’une infime partie. Un rapport annuel ne représente pas grand-chose par rapport aux millions de données produites par une entreprise et leurs innombrables sources : téléphones mobiles des employés ou des clients, commentaires des utilisateurs sur Internet, camions arrivant aux entrepôts, températures des machines, nombre de sacs papier commandés, etc. Une infime partie est saisie aujourd’hui et encore moins exploitée.

« Si le monde des textes est un océan, nous n’avons pour l’heure analysé que les 3 premiers mètres à la surface de l’eau. » Nous n’en sommes qu’aux balbutiements, tant en termes de quantité des textes interprétés que sur le plan de la méthodologie. En particulier en ce qui concerne les textes, nous avons à peine dépassé le niveau de la recherche intelligente par mots-clés. Egalement du point de vue des volumes de textes traités, nous en sommes encore à un minimum par rapport aux volumes produits. L’homme est toujours et encore invité à mettre les choses dans leur contexte.

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« Les gérants discrétionnaires sont ignorants. » Les participants à la conférence se sont entendus sur le fait que les gestionnaires de fonds qualitatifs n’ont aucune idée de la violence avec laquelle cette nouvelle réalité va les frapper. Aucun être humain ne peut traiter une telle masse d’informations. Le traitement des informations sera l’enjeu d’une compétition dans laquelle l’être humain est irrémédiablement en situation d’infériorité.

« Nous devons voir comment intégrer l’homme dans le processus.» Les processus traditionnels ne fonctionneront plus car l’être humain est trop limité dans ses capacités et inapte à gérer des machines omniscientes. Il dérange ! A-t-il encore un rôle à jouer ? Sûrement, mais dans des domaines que la machine ne peut pas saisir. L’arrogance, la nervosité ou encore la réputation d’un PDG ne peuvent, pour l’heure, pas être appréhendées mécaniquement. Et pourtant, ces informations jouent un rôle important.

« Si j’étais un gestionnaire de hedge funds, je souhaiterais un monde plein d’ETF. » La conformité croissante, qui est l’œuvre des investisseurs d’indices, crée simultanément des opportunités démesurées pour les individualistes. Les investisseurs de l’univers quantitatif font face aux investisseurs d’indices et aux stock-pickers. Armés des moyens offerts par l’intelligence artificielle, les stock-pickers ont un bel avenir devant eux dans le combat des systèmes.

http://www.acatis.de


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