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COP 21 et COP 22 : des questions en suspens

Par Elisa Vergine, Senior ESG Analyst et Quentin Stevenart, ESG Analyst chez Candriam Investors Group

La Conférence des parties (COP) tenue en décembre 2015 à Paris a clairement défini les orientations de la lutte contre un problème environnemental clé : comment réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de limiter le réchauffement climatique et le contenir à moins de 2°C au-dessus des niveaux pré-industriels.

La conférence s’est révélée être une réussite : le 4 octobre 2016, le double seuil requis pour la ratification de l’accord était atteint (minimum de 55 pays émettant plus de 55% du CO2 mondial) et un 1 plus tard, celui-ci entrait en vigueur. Jamais un accord aussi ambitieux n’avait été entériné dans un délai aussi court. Ambitieux, cet accord l’était certainement puisqu'il a réuni pas moins de 195 pays, dont la Chine et les États-Unis, qui sont les deux principaux émetteurs de CO2. Le secteur privé, dont la participation est essentielle afin d'atteindre les objectifs fixés, s’est montré plus présent que jamais, et tant les entreprises que les gouvernements se sont engagés à réduire leur empreinte de carbone et à adopter les énergies renouvelables.

La COP 21 a confirmé l’objectif fixé à Copenhague en 2009, à savoir lever au moins 100 Mds€ d’ici à 2020 afin d'aider les pays en développement à faire face aux mesures de limitation des effets du changement climatique et d'adaptation à ce dernier, une décision cruciale afin de nourrir la confiance requise pour l’action future.

Néanmoins, les engagements pris lors de la COP 21 par la fixation de contributions nationales n’ont pas suffi à atteindre l'objectif global de lutte contre le changement climatique. Pour combler le retard, les signataires doivent soumettre tous les cinq ans un nouveau plan fixant à chaque fois des objectifs plus ambitieux.

Si la réunion de Paris s’est concentrée sur les décisions à prendre, celle de Marrakech a déterminé la feuille de route la plus crédible pour réaliser des progrès dans l’application des décisions prises. Mais ce plan d'actions, bien qu’absolument nécessaire, s’est avéré trop ambitieux pour être réalisé en une seule étape. La COP 22 a néanmoins fixé à 2018 la date limite pour la fixation des règles de mise en œuvre de l’accord de Paris, qui devront couvrir les mécanismes de contrôle du respect des engagements pris, le financement public, mais aussi la répartition de cette charge financière entre pays développés et en développement.

Le résultat de la présidentielle américaine a de toute évidence assombri la tenue de la COP 22. Les délégués se sont montrés préoccupés par les perspectives politiques en matière d’immigration, de commerce international, de défense et bien entendu, de protection de l’environnement. Il est difficile de prédire ce que le Président élu Donald Trump va effectivement faire mais ses principales nominations n’augurent jusqu’ici rien de bon en ce qui concerne les engagements pris par les États-Unis dans la lutte contre le changement climatique.

Le gouvernement Trump pourrait potentiellement stopper tout soutien fédéral aux programmes pour le climat, annuler le CPP (Clean Power Plan), qui fixe une limite nationale à la pollution au carbone des centrales électriques, assouplir la réglementation de l’agence américaine pour la protection de l’environnement (EPA, Environmental Protection Agency) et annuler purement et simplement l’accord de Paris. De telles mesures risquent par ailleurs d’entamer la détermination d'autres pays.

Un retrait des États-Unis des accords de la COP 21 risque toutefois d’être compliqué. Toute sortie nécessitera quatre années au minimum. En effet, l’intention de se retirer ne peut être annoncée que 3 ans après la ratification, et le processus de retrait nécessiterait quant à lui une année entière.

Les défis cruciaux débattus lors des conférences COP 21 et COP 22 font partie intégrante de la philosophie d'investissement de Candriam, comme en attestent nos 20 années d’expérience en tant qu'investisseur responsable. Faire preuve de responsabilité éthique vis-à-vis des générations actuelles et futures à travers la limitation du changement climatique et l’adaptation à ce dernier est une question incontournable pour chaque investisseur. Il est par ailleurs clair que les risques et opportunités liés aux problèmes environnementaux représentent de réels risques et opportunités sur le plan financier.

L’efficacité énergétique constitue le meilleur exemple de ce double intérêt éco-financier. La demande de technologies bas carbone est appelée à augmenter, et ces dernières vont devoir financer leur croissance. Chez Candriam, notre longue expérience d'investisseurs responsables nous permet d’appuyer cette transition de manière judicieuse et transparente, grâce à nos décisions d'investissement. Ceci vaut naturellement aussi pour la lutte contre le changement climatique, à laquelle nous souhaitons résolument contribuer.

Plus d’informations : http://www.candriam.com

 

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