Par Igor Ivanoff,
Responsable du développement commercial FAPES Diffusion.
Souvent perçu
uniquement comme un instrument de préparation à la retraite, le Plan d’Épargne
Retraite (PER) recèle un potentiel patrimonial bien plus large. S’il permet de
se constituer un complément de revenu pour demain, il offre aussi des atouts
encore trop méconnus en matière de transmission.
Dans un contexte où la
confiance dans le système de retraite s’effrite et où les retraités peinent à
maintenir leur pouvoir d’achat, le PER offre une réponse pragmatique et
lisible. Selon une étude réalisée par Silver Alliance, un collectif
d’entreprises dédiés au bien-être des seniors et CSA Research, les Français de
plus de 65 ans estiment qu’il leur manquerait 531 euros en moyenne pour vivre
une retraite confortable (438 euros pour une personne seule et 597 euros pour
un couple). Face à ce constat, il est indispensable d’encourager les personnes
en activité de se constituer un complément de retraite en souscrivant dès que
possible un Plan d’épargne retraite (PER).
Créé en 2019, le PER
est un contrat d’épargne multi-support de long terme qui présente plusieurs
avantages. Il permet notamment de diversifier le capital investi sur les
principales classes d’actifs disponibles (actions, obligations, monétaire) tout
en optimisant le couple rendement/risque.
Pas besoin d’être un expert des marchés financiers : des modes de gestion pilotée à horizon permettent d’ajuster automatiquement la répartition de votre épargne selon votre profil et votre âge. Une règle simple s’impose : plus on avance en âge, plus le capital accumulé sera sécurisé. Le PER offre également un avantage fiscal immédiat.
Les versements sont déductibles du revenu imposable.
Vous épargnez donc pour demain tout en réduisant votre impôt aujourd’hui. Il
est important de rappeler qu’avec le PER, vous avez le choix : soit déduire vos
versements pour payer moins d’impôt, mais avec une imposition du capital lors
du rachat. Soit ne pas déduire vos versements et récupérer votre épargne sans
être imposé.
A la sortie, le PER
offre une grande souplesse : le capital accumulé peut être récupéré en une
ou plusieurs fois, ou bien converti en rente viagère qui vous sera versée
jusqu’à votre décès. Un mixte des deux solutions est également possible !
Quelle que soit la solution retenue à la sortie, le capital récupéré sera
soumis à l’impôt sur le revenu (IR) tandis que les gains générés seront imposés
au prélèvement forfaitaire unique (PFU). Cette imposition reste, dans la
plupart des cas, avantageuse pour l’épargnant, car la tranche marginale
d’imposition (TMI) au moment des versements est généralement plus élevée que
celle applicable lors de la sortie à la retraite.
Une fiscalité
différente de l’assurance-vie mais deux placements complémentaires
Si les avantages du PER
sont bien connus pour la préparation de la retraite, ce produit d’épargne
constitue également un outil performant pour la transmission de patrimoine.
Ainsi, lors de la succession, les héritiers sont exonérés des prélèvements
sociaux sur les montants versés, contrairement à l’assurance-vie. En outre, le
PER offre la possibilité de choisir un ou plusieurs bénéficiaires en cas de
décès. Il n’est pas soumis aux règles du rapport successoral ni à celles de la
réduction successorale.
Si le décès survient
avant la liquidation du PER, le capital accumulé est versé aux bénéficiaires
désignés. En revanche, si le PER a déjà été transformé en rente viagère, les
paiements cessent, sauf si une rente réversible a été prévue pour un ou plusieurs
bénéficiaires.
Sur le plan fiscal, l’âge du décès du souscripteur d’un PER entre en ligne de compte contrairement à l’assurance-vie où c’est l’âge au moment du versement des primes qui est retenu. Si le décès intervient avant 70 ans, un abattement de 152 500 euros par bénéficiaire s’applique. Au-delà, des prélèvements de 20% seront appliquées jusqu’à 700 000 euros et de 31,25% au-delà. Si le décès intervient après 70 ans, l’abattement global est réduit à 30 500 euros par bénéficiaire. Au-delà, l’ensemble des versements sera intégré à la succession, contrairement à l’assurance-vie. Les intérêts générés par les versements seront, quant à eux, exonérés et les prélèvements sociaux ne seront pas appliqués. Ainsi, le PER et l’assurance-vie constituent deux dispositifs complémentaires pour optimiser à la fois la préparation de sa retraite et la transmission de son patrimoine.


