…Les
entreprises européennes économisent 11 milliards d'euros grâce à leurs actions
en faveur de la réduction des émissions de carbone
Alors que les
négociations sur le financement climatique se poursuivent à la COP30 à Belém,
une nouvelle analyse du CDP révèle que les entreprises européennes sont bien
positionnées pour attirer les financements nécessaires à la mise en œuvre
d’initiatives de transition crédibles et au renforcement de la résilience.
Les entreprises
européennes qui publient leurs données via le CDP, la principale plateforme
indépendante de divulgation d’informations environnementales, ont déclaré avoir
réalisé plus de 11 milliards d’euros d’économies annuelles grâce à des
initiatives bas carbone en 2024. Ces économies proviennent d'initiatives, comme
l'amélioration de l'efficacité énergétique tout au long de la chaîne
d'approvisionnement, démontrant que la réduction des émissions a un impact
direct sur les résultats financiers.
S’appuyant sur les
données de près de 12 000 entreprises, le nouveau rapport du CDP « From Plans
to Capital : Unlocking Credible Transition Finance at Scale » (« Des plans au
capital : débloquer des financements de transition crédibles à grande échelle
») révèle que les entreprises européennes sont en position de leader au niveau
mondial pour attirer les investissements nécessaires au financement de la
transition vers des modèles économiques plus durables et compétitifs. L’analyse
montre que les entreprises de l’UE alignent 23% de leurs dépenses
d’investissement sur leurs stratégies de transition, soit quatre fois plus que
les entreprises américaines (5%) et chinoises (6%), et bien au-dessus de la
moyenne mondiale de 11%.
Le rapport montre que
les données nécessaires pour combler cet écart existent déjà, et que les
institutions financières les utilisent désormais pour orienter les capitaux
vers des efforts de transition crédibles.
Pourtant, alors que 76%
des entreprises européennes ont mis en place des initiatives de réduction des
émissions, et 72% à l'échelle mondiale, l'analyse révèle un écart critique
entre le niveau d'engagement des entreprises et le financement des plans de
transition qui les aident à atteindre ces objectifs. Cela représente une
opportunité majeure pour les entreprises et les investisseurs de relier
ambition et financement afin de transformer leurs plans en résultats tangibles.
L’ambition paie, mais
elle doit être financée
L’intérêt économique
des plans de transition climatique crédibles se renforce. Les entreprises
disposant de tels plans sont presque deux fois plus susceptibles que leurs
pairs d’identifier des opportunités de croissance et d’économies à court terme
(51% contre 28%), montrant que la transition crée déjà de la valeur pour celles
qui agissent.
Pourtant, le
financement mondial ne suit pas. Les investissements dans la transition ont
atteint 1 700 milliards d’euros en 2024, soit seulement un tiers des 4 900
milliards d’euros nécessaires chaque année d’ici à 2030 pour rester sur la
trajectoire du net zéro.
Des données qui
orientent les financements
L’analyse du CDP révèle également comment les entreprises décrivent les conditions nécessaires à la réussite de leurs plans de transition. À l’échelle mondiale, 94% des entreprises disposant d’un plan de transition identifient au moins cinq catégories de dépendances, notamment la technologie (83%), les infrastructures (67%) et les politiques et réglementations favorables (67%). Ces informations montrent clairement aux décideurs politiques les domaines dans lesquels la clarté réglementaire et les incitations à l’investissement peuvent transformer la préparation en actions concrètes.
« Les décideurs peuvent utiliser ces données pour voir où les entreprises sont prêtes, où se situent les blocages, et comment les politiques publiques peuvent débloquer des financements privés, explique
Amir Sokolowski, Directeur Climat, CDP. La transparence des
données permet de meilleures décisions, en orientant les capitaux vers des
plans crédibles et une décarbonisation réelle. »
Les institutions
financières passent à la vitesse supérieure
La dynamique s'accélère
également dans le secteur financier. En 2024, 544 institutions financières
représentant 124 000 milliards d’euros d’actifs ont publié leurs données via le
CDP, et environ la moitié publient désormais leurs propres plans de transition.
Plus de la moitié utilisent déjà les données des plans de transition des
entreprises pour éclairer leurs décisions en matière d’investissement et de
prêts.
Amir Sokolowski ajoute : « Les fondements du
financement de la transition sont désormais en place : les données existent,
les plans sont là ; mais trop peu de capitaux circulent encore dans le système.
Les institutions financières n’ont plus besoin d’attendre des données
parfaites. Elles doivent désormais s'attacher à aligner leurs investissements
sur des plans de transition crédibles. »
Sherry Madera,
Directrice générale du CDP, déclare : « La transition vers une économie
positive pour la planète ne se fera pas sans financement ; et le financement ne
viendra pas sans confiance. Nous constatons que le marché fait preuve d'une
grande ambition. Nous devons maintenant tirer parti de la puissance des données
pour stimuler les flux financiers qui soutiennent l'action. La COP30 doit
marquer le passage de l’ambition à la mise en œuvre, en plaçant des données
crédibles et de haute qualité au cœur du financement de la transition. »
De la préparation au
changement d’échelle
Le rapport révèle
également que les entreprises européennes disposant de plans de transition sont
mieux préparées aux impacts physiques du changement climatique : 71% évaluent
les risques physiques aigus et chroniques (contre 45% pour celles sans plan).
51% utilisent des scénarios climatiques physiques pour orienter leur stratégie.
La gestion des risques physiques est la première étape vers une planification
de transition intégrant l’adaptation. Les institutions financières doivent
utiliser ces données, ainsi que des données élargies liées à la nature, pour
favoriser des flux financiers de transition plus résilients.
Le CDP appelle les décideurs politiques, investisseurs et entreprises à collaborer pour accélérer ce qui fonctionne déjà, en utilisant les données divulguées comme base de l’allocation de capital, de la gestion des risques et de la croissance résiliente.


