Etude
exclusive Meilleurtaux / YouGov France.
Sujet récurrent des débats français, et encore évoqué comme source potentielle de revenus pour l’Etat dans les discussions actuelles sur le budget 2026, la taxation des héritages est un sujet qui passionne, voir divise les Français.
L’étude YouGov
France pour le groupe Meilleurtaux montre une opposition très forte et
généralisée à la taxation de l’héritage, même de la part des plus modestes non
touché par la fiscalité. Pour les plus aisés, de nombreuses solutions existent
pour préparer, dès son vivant une succession fiscalement douce.
Les plus modestes, plus
grands soutiens à une baisse des droits de succession
74% des Français
estiment qu’il faut baisser les droits de succession. Dans le détail, deux
tendances sont évocatrices. Plus le répondant est âgé, plus il adhère à l’idée
de baisser ces frais : les 18-24 ans sont ainsi 60% à soutenir une baisse,
contre 79% pour les plus de 55 ans. Mais de manière plus surprenante, les CSP
-, a priori les moins concernés par les successions de gros montants, sont plus
enclins à voir baisser ces droits (79%) que les CSP + (67%).
« Ce chiffre contre
intuitif montre que même les Français les plus modestes considèrent que
l’héritage ne tombe pas du ciel. Ils sont, plus encore que les plus aisés,
attachés à la transmission du « fruit du travail d’une vie », qu’importe si ce
fruit reste modeste », analyse Thomas Vandeville, Président de Meilleurtaux.
87% des successions
sans droits à payer
Pourtant, la grande
majorité des Français ne verront pas leur héritage taxé : 87% des
héritages sont en effet inférieurs à 100 000 euros, montants synonymes, en
ligne directe, d’absence totale de droits à payer. Énormément de Français sont
donc pour baisser des droits de succession… qu’ils ne paieront jamais.
La forte méconnaissance
du fonctionnement de cet impôt peut expliquer ce résultat. L’étude
Meilleurtaux/YouGov montre en effet que dans un cas sur deux, les Français se
trompent sur les montants à payer, les surestimant largement.
« D’autre part, c’est
sans doute le principe même de ces droits, qui s’appliquent sur un pécule déjà
largement taxé lors de sa constitution, qui est totalement rejeté par les
Français. On voit d’ailleurs qu’après explication des vrais montants en jeu l’opposition
reste massive : 44% d’entre eux veulent toujours les diminuer, 30%
supplémentaires concèdent quelques adaptations du barème pour des cas
particuliers, et seuls 9% sont favorable à une hausse des droits à payer », souligne Thomas
Vandeville, de Meilleurtaux.
Pour les autres, une
préparation indispensable du vivant
Pour les 13% de
successions supérieures à 100 000 euros, en revanche, l’addition des droits de
succession peut rapidement grimper. Aidée par la hausse des prix de
l’immobilier et des lois défavorables adoptées au début des années 2010, le
montant des recettes de droits de succession a plus que doublé entre 2011 (7
milliards d’euros) et 2023 (16,6 milliards d’euros). La France est d’ailleurs
le pays de l’OCDE où ces droits pèsent le plus lourd dans le PIB (0,74%).
« Les successions de gros montants, et plus encore les successions en ligne indirectes - qui touche notamment les familles recomposées - peuvent rapidement se voir appliquer des droits très élevés, entre 45% et 60% selon les montants et les liens de parenté. Pourtant, il est très facile d’éviter de tel taux, de nombreuses solutions pouvant être organisées du vivant : assurance vie bien sûr, au régime fiscal très favorable, mais aussi démembrement de la résidence principale ou donations du vivant par exemple », conclut Thomas Vandeville.


