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[Expertises] Plus de 3/4 des migrations de plateformes ratent leurs objectifs

CloudBees, l’un des leaders mondiaux des solutions DevOps pour les grandes entreprises, publie les conclusions de son premier DevOps Migration Index, une étude menée auprès de décideurs IT et sécurité.

Le constat est peu réjouissant avec des migrations “big bang” qui coûtent plus cher que prévu, livrent rarement la valeur promise et complexifient la gouvernance à l’ère de l’IA.

 

- 57% des entreprises ont dépensé plus d’1 M$ en migrations sur l’année écoulée

- Le coût moyen d’un projet “big bang” est estimé à 1,5 M$, avec un dépassement de 27% (400 k$)

- Près de 77% des organisations ont dépassé leur budget de >10%, et 61% ont subi >100 k$ de coûts additionnels.

- Environ 60% des migrations ont retardé des sorties de produits et allongé les cycles de vente.

- 70% constatent plus de burnout pendant les migrations imposées

 

Des investissements lourds pour une valeur qui tarde

 

Dans les faits, la valeur promise par les changements de plateforme tarde à se matérialiser. Environ 60% des migrations se soldent par des opportunités de chiffre d’affaires manquées en raison de lancements reportés, de cycles de vente rallongés ou encore de budgets marketing replanifiés. Ces effets visibles se cachent des coûts d’alternative élevés comme le fait que les équipes soient détournées des roadmaps de produits, que les priorités techniques soient bousculées, ou que les dépendances soient requalifiées en urgence.

 

Le résultat est que seules 25% des organisations déclarent avoir atteint la valeur attendue dans l’année suivant la bascule, et à peine 6 % constatent une amélioration du temps moyen de résolution (MTTR) qui est pourtant l’un des indicateurs phares de la performance opérationnelle. Autrement dit, beaucoup paient comptant la promesse d’un meilleur avenir sans que les bénéfices ne se fassent sentir au même rythme que le business.

 

Les raisons du déraillement

L’étude met en avant trois causes récurrentes à l’augmentation du coût des projets. La première est tout simplement la sous-estimation de la perturbation opérationnelle. En effet, 65% des leaders DevOps reconnaissent avoir minoré l’ampleur de l’effort nécessaire pour intégrer la migration dans le quotidien des équipes. Leurs capacités se retrouvent sollicitées pour des tâches de reprise technique, d’harmonisation des environnements et de recalage des processus.

 

La deuxième raison est la prolifération d’outils qui suit souvent une bascule. 74% des répondants disent ainsi avoir observé davantage d’accumulation d’outils avec des buts similaires voire identiques, et 68% estiment que la promesse de consolidation annoncée a finalement conduit à réduire la productivité en raison de la multiplicité des consoles, d’intégrations fragiles et de courbes d’apprentissage rallongées.

 

Enfin, la troisième raison évoquée concerne le scepticisme du leadership. En effet, seuls 63% déclarent qu’ils adopteraient la même approche, ce qui signifie qu’ils sont plus d’un tiers à éprouver des regrets, signe que les objectifs, le cadencement et les critères de succès ont été insuffisamment verrouillés.

 

IA d’un côté, réalité DevSecOps de l’autre

L’IA promet des gains rapides, mais dans un contexte de migration, son introduction trop hâtive peut créer de nouveaux angles morts. 70% des organisations indiquent que des outils d’IA sont poussés dans les pipelines sans que ne soit effectuée une revue de sécurité systématique. Or, au moment où les socles évoluent, l’IA ajoute des dépendances et des modèles d’exécution supplémentaires à contrôler.

 

75% des répondants jugent plus difficile de maintenir les intégrations de sécurité après migration et 40% disent avoir découvert de nouveaux angles morts. Cette combinaison d’une modernisation d’infrastructure avec l’expérimentation de l’IA élargit les risques de conformité et appelle à la mise en œuvre d’une gouvernance plus stricte basée sur des politiques d’usage, un inventaire des modèles et des connecteurs, des revues de menace adaptées, et surtout une observabilité bout-en-bout pour tracer qui fait quoi, où et quand.

 

L’alternative gagnante : intégrer plutôt que remplacer

Pour moderniser la manière de développer, il semble plus pragmatique d’opter pour l’intégration progressive. Plutôt que de tout détruire pour rebâtir, il s’agit de connecter, standardiser et instrumenter les outils existants, puis de remplacer au cas par cas ce qui n’apporte plus de valeur.

 

Une fois de plus, les données sont claires : 92% des organisations ayant choisi une approche basée sur l’intégration plutôt que le remplacement, rapportent une efficacité de livraison supérieure. Les décideurs sont également 92% à donner la priorité à des parcours de modernisation sans disruption de plateforme et 84% affirment que l’analytique temps réel a été plus simple à adopter sans replatforming. Cette approche par paliers réduit la friction, accélère l’apprentissage, et permet de démontrer la valeur à chaque étape, tout en gardant le contrôle sur la sécurité et la conformité.

 

« Cette étude envoie un signal clair : les migrations qui consistent à détruire l’existant pour le remplacer créent souvent plus de dettes que de valeur. Une modernisation pilotée par l’intégration, appuyée par des mesures en temps réel et une gouvernance DevSecOps robuste, permet d’aller plus vite sans casser ce qui fonctionne déjà. », conclut François Dechery, Co-fondateur de CloudBees.

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