Une étude menée par Fidelity International,
en partenariat avec le National Innovation Centre for Ageing (NICA), révèle que
deux personnes sur cinq (42%) âgées de 50 ans et plus ont épargné pour une
retraite plus courte d’au moins dix ans par rapport à leur espérance de vie
moyenne à l’échelle mondiale.
Ce
nouveau rapport, intitulé « La révolution de la longévité : se préparer à une
nouvelle réalité », souligne l’urgence de repenser la manière dont les
individus se préparent à un allongement de leur espérance de vie. S’appuyant
sur une étude mondiale auprès de 11 800 participants âgés de 50 ans et plus, le
rapport met en évidence le fossé croissant entre l’allongement de la vie et la
préparation financière de la retraite.
L’écart
de dix ans a été établi en comparant la durée pendant laquelle les personnes
pensent que leur épargne retraite subsistera par rapport à l’espérance de vie
moyenne dans leur pays. Si, à l’échelle mondiale, 42% des répondants présentent
un déficit de préparation d’au moins dix ans, cette proportion grimpe à 70% en
France.
Avec l’allongement de l’espérance de vie, le défi s’amplifie. D’ici 2050, on estime que 3,67 millions de personnes dans le monde atteindront 100 ans. Si l’on prend comme référence une durée vie de 100 ans, 81% des personnes de 50 ans et plus seraient insuffisamment préparées d’au moins une décennie — et cette proportion s’élève à 93% en France.
Selon Jean-Denis
Bachot, Directeur de la région Ouest chez Fidelity International : « Les gens vivent
désormais plus longtemps, mais beaucoup se préparent encore à vivre une
retraite semblable à celle de leurs parents ou grands-parents. Ce décalage
entre l’espérance de vie et l’horizon d’épargne risque de laisser beaucoup de
personnes insuffisamment préparées. Avec une planification adaptée, des vies
plus longues peuvent être une réalité positive, mais cela exige un changement
d’état d’esprit et d’agir plus tôt ».
L’optimisme
progresse avec l’espérance de vie
Malgré
les lacunes constatées dans la préparation, l’étude révèle un sentiment
d’optimisme croissant face à la retraite. Deux retraités sur trois (68%) se
disent positifs quant à leur avenir financier, contre 56% des personnes non
encore retraitées — signe que la confiance s’affirme souvent avec le passage à
la retraite. En France, 75% des retraités se déclarent optimistes, contre 43%
des pré-retraités.
Cet optimisme se reflète aussi dans l’évolution des attitudes vis-à-vis du travail et du vieillissement. Sept pré-retraités sur dix (70%) envisagent de continuer à travailler, sous une forme ou une autre (bénévolat ou emploi rémunéré), principalement pour rester en forme et intellectuellement stimulés (38%), plutôt que par nécessité financière (26%).
Les
quatre piliers de la préparation à la longévité
La
stabilité financière, la santé physique, le bien-être émotionnel et les liens
sociaux constituent les quatre piliers essentiels d’une préparation réussie à
une vie plus longue.
Les
personnes ayant planifié leur retraite — en élaborant un budget ou en
identifiant des sources de revenus — se sentent significativement mieux
préparées à la vie après le travail sur chacun de ces plans.
Cette
préparation ne renforce pas seulement la sécurité financière à long terme :
elle soutient aussi les autres déterminants du bien-être global à un âge
avancé.
Jean-Denis
Bachot ajoute :
« Lorsque la situation financière est solide, les gens peuvent investir dans
leur santé, maintenir leurs liens sociaux et aborder la retraite avec
confiance. À l’inverse, lorsque ce socle est fragile, c’est toute la structure
qui s’érode ».
Les
facteurs clés pour une retraite réussie et durable
Le
rapport identifie cinq leviers essentiels pour permettre aux individus de
s’épanouir dans une retraite plus longue :
1. Prévenir l’anxiété financière plus tôt – Un accompagnement et
une éducation financière précoces réduisent le stress et renforcent la
confiance à long terme.
2. Encourager l’innovation technologique – Les plateformes
numériques et les outils d’intelligence artificielle peuvent aider chacun à
mieux planifier sa retraite, tout en comblant les lacunes en matière
d’éducation financière.
3. Donner la priorité à la santé et aux soins – Anticiper les
besoins en matière de santé et de dépendance est essentiel pour préserver
l’autonomie et la qualité de vie.
4. Renforcer la confiance dans les systèmes
publics et les institutions – Une communication claire et des politiques cohérentes
sont indispensables pour instaurer la confiance dans les dispositifs de
retraite.
5. Soutenir le bien-être global – Agir
simultanément sur les quatre piliers — financier, physique, émotionnel et social —
permet de vivre plus longtemps, en meilleure santé et plus connecté.
Jean-Denis Bachot conclut : « Une vie plus longue doit être une perspective enthousiasmante, pas une source d’inquiétude. Nous avons l’opportunité de créer les conditions d’une retraite plus épanouissante. Ceux qui sauront intégrer la longévité dans leurs politiques et leurs pratiques contribueront à bâtir une société plus riche, plus saine et plus solidaire. »


