À l’occasion d’Halloween, ACASI, cabinet d'expertise comptable en ligne 100 % dédié aux indépendants, a interrogé 5 002 Français afin de découvrir leurs « peurs » financières.
Un sondage mené auprès de 1 489 personnes indépendantes et 3 513 personnes salariées en entreprises.
Les indépendants et les salariés ont-ils les
mêmes peurs financières ?
La réponse est :
pas du tout !
En effet, 82 % des indépendants redoutent avant toute chose « une chute du chiffre d’affaires » quand
77 % des salariés craignent « l’inflation et la perte de leur
pouvoir d’achat ».
L’ennemi n°2 est le « manque
de prospects ou de clients » pour 74 % des freelances et la « perte
d’un emploi » pour 73 % des salariés.
Enfin, la troisième
plus grande peur pour 62 % des salariés est d’avoir « une retraite
insuffisante » quand 71 % des indépendants redoutent « les factures
impayées et les retards de paiement ».
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Quelles
sont les plus grandes peurs financières des Français ? |
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Classement |
Indépendants |
Salariés |
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N°1 |
Chute du chiffre
d’affaires |
82 % |
Inflation / perte de
pouvoir d’achat |
77 % |
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N°2 |
Pipeline vide /
manque de prospects |
74 % |
Perdre mon emploi
(licenciement / fin de CDD) |
73 % |
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N°3 |
Factures impayées /
retards de paiement |
71 % |
Retraite insuffisante
à terme |
62 % |
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N°4 |
Panne/burnout (plus
de vie privée) |
63 % |
Baisse de salaire /
suppression de primes (variable, bonus) |
55 % |
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N°5 |
Perte d’un client
clé / résiliation brutale |
48 % |
Cybersécurité :
fraude bancaire / vol de données |
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1 - Du côté des salariés
Découvert : la moitié des salariés tient quand l’autre vacille
C’est une bonne chose :
près de 51 % des salariés ne finissent jamais à découvert.
Mais 49 % y basculent
au moins une fois l’an. Ainsi, le stress financier chronique touche près d’1
salarié sur 3 (29 %) régulièrement ou souvent.
Et plus grave, 11 %
franchissent la ligne rouge plus de six mois par an.
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À quelle
fréquence terminez-vous le mois à découvert ? |
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Réponses |
Pourcentages |
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Jamais |
51 % |
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Parfois (1–2
mois/an) |
23 % |
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Régulièrement (3–6
mois/an) |
18 % |
|
Souvent (>6
mois/an) |
11 % |
Perte de revenu : des salariés prêts… mais très
vulnérables
S’ils se retrouvent
sans salaire pendant plus d’1 mois, presque la moitié des Français arrivent à
s’en sortir. En effet, 45 % des salariés se déclarent « totalement prêts » en
cas de perte de revenu.
Mais de ce fait, plus
de 55 % ne sont pas pleinement couverts. Dans le détail, 31 % le sont « moyennement »
et 24 % « pas du tout ».
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En cas
de perte de revenu (ex. 1 mois sans salaire), à quel point vous
sentiriez-vous prêt(e) financièrement ? |
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Réponses |
Pourcentages |
|
Pas du tout |
24 % |
|
Moyennement |
31 % |
|
Totalement |
45 % |
Des salariés très stressés en cas d’imprévu
Le constat est plus
fort encore en cas de dépense imprévue. Ainsi, près d’1 salarié sur 2 (43 %)
avoue une angoisse très élevée face à un montant de 1 000 € imprévus.
Au total, 78 % (43 % +
35 %) seraient en tension et bien loin de la sérénité financière.
Entre inflation et fins
de mois serrées, le moindre accroc révèle une fragilité de trésorerie
systémique importante pour les salariés.
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Face à
une dépense imprévue de 1 000 €, votre niveau d’angoisse serait… |
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Réponses |
Pourcentages |
|
Très élevé |
43 % |
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Moyennement élevé |
35 % |
|
Pas du tout élevé |
22 % |
Plan social : l’angoisse gagne les nuits
Près de 93 % des
salariés ne dorment pas bien rien qu’à l’idée d’une restructuration : 55%
« moyennement », 38 % « totalement ».
Seuls 7 % dorment sur
leurs deux oreilles. Cette crainte est révélatrice d’un climat d’incertitude
fort, et qui a des répercussions directes sur la santé mentale et le travail en
général.
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L’éventualité
d’une restructuration / plan social vous empêche-t-elle de dormir ? |
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Réponses |
Pourcentages |
|
Pas du tout |
7 % |
|
Moyennement |
55 % |
|
Totalement |
38 % |
Des salariés sans filet de sécurité
À la question « Avez-vous une épargne de précaution suffisante (3–6 mois de dépenses) ? », plus de
66 % des salariés avouent n’avoir aucun filet de sécurité.
Seuls 16 % atteignent
le seuil recommandé supérieur à 3 mois. Dans le détail : 9 % ont entre 3–6
mois et 7 % plus de 6 mois. Enfin, 18 % disposent d’un coussin partiel
(inférieur à 3 mois) ce qui est insuffisant au premier choc. Ainsi, 84 % sont
sous la barre des bonnes pratiques et très vulnérables.
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Avez-vous
une épargne de précaution suffisante (3–6 mois de dépenses) ? |
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Réponses |
Pourcentages |
|
Oui, ≥ 6 mois |
7 % |
|
Oui, 3–6 mois |
9 % |
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Partielle (< 3
mois) |
18 % |
|
Aucune / Je ne sais
pas |
66 % |
Retraites : la confiance s’effondre
Les salariés voient
difficilement leurs vieux jours en rose.
En effet, près de 62 %
ne sont pas du tout confiants. Ainsi, seulement une très faible minorité
de 9 % de salariés se disent « totalement » sereins quant à leurs vieux jours.
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À quel
point êtes-vous confiant(e) dans votre retraite future (niveau de vie, durée)
? |
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|
Réponses |
Pourcentages |
|
Pas du tout |
62 % |
|
Moyennement |
29 % |
|
Totalement |
9 % |
2 - Du côté des indépendants
63 % des indépendants
touchés par les impayés
Si 37 % des freelances
n’y sont jamais confrontés, la majorité des indépendants (63 %) avoue subir des
retards ou des défauts de paiement.
Dans le détail, un
tiers (34 %) est touché « parfois » ce qui peut monter jusqu’à 10 % du CA.
Plus alarmant, près de
3 sur 10 (29 %) y font face « régulièrement » ou « souvent ».
Dans 8 % des cas,
l’ardoise dépasse 30 % du chiffre d’affaires, ce qui représente un vrai choc de
trésorerie.
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Les
indépendants font-ils face à des impayés ? |
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Réponses |
Pourcentages |
|
Pas du tout / Jamais |
37 % |
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Parfois (≤ 10% de
mon CA) |
34 % |
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Régulièrement
(10–30% de mon CA) |
21 % |
|
Souvent (> 30% de
mon CA) |
8 % |
Seul 1 indépendant sur
4 n’est pas du tout préparé au contrôle fiscal
Contrairement aux idées
reçues, les indépendants sont majoritairement assez sereins (ou inconscients ?)
face au spectre du contrôle fiscal. Ainsi, la majorité (57 %) se dit « plutôt »
prête, ce qui dénote quand même une préparation incomplète à ce genre d’épreuve
et 25 % « pas du tout » prêts.
Seuls 18 % se déclarent
être « totalement prêts » à l’exercice.
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En cas
de contrôle fiscal demain, seriez-vous prêt(e) ? |
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Réponses |
Pourcentages |
|
Pas du tout |
25 % |
|
Plutôt |
57 % |
|
Totalement prêt(e) |
18 % |
L’URSSAF : 1 indépendant sur 3 en fait des cauchemars
S’ils ne sont pas tous préparés au redressement fiscal, tous les indépendants ne cèdent pas pour autant à la panique. En effet, 37 % n’y pensent « pas du tout / jamais » et 31 % se disent « plutôt » sereins, signe d’une vigilance maîtrisée plutôt que d’une profonde angoisse. Il ne reste qu’un noyau dur de
32 % qui sont «
extrêmement / très souvent » empêchés de dormir par les risques de
redressement.
En clair : deux tiers
gardent la tête froide, mais un tiers vit sous pression.
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Les
risques de redressement (URSSAF/fiscal) t’empêchent-ils de dormir ? |
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|
Réponses |
Pourcentages |
|
Pas du tout / Jamais |
37 % |
|
Plutôt |
31 % |
|
Extrêmement / Très
souvent |
32 % |
Un mois sans CA, c’est
stressant ?
Pas dans tous les cas !
En effet, 24 % n’éprouvent apparemment aucune angoisse et 41 % avouent être
seulement « plutôt » inquiets.
De l’autre côté, 35 %
se disent « extrêmement / très souvent » angoissés dès un premier mois sans
chiffre
d’affaires.
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Quel est
votre niveau d’angoisse face à un mois “sans entrée de CA” ? |
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Réponses |
Pourcentages |
|
Pas du tout / Jamais |
24 % |
|
Plutôt |
41 % |
|
Extrêmement / Très
souvent |
35 % |
Une vie privée… de tout ?
Près de 6 indépendants
sur 10, soit 59 %, confessent « travailler (trop) tout le temps ». La frontière
entre vie professionnelle et privée a donc sauté depuis longtemps.
Seuls 27 % affirment
savoir encore maîtriser leur équilibre et 14 % se battent encore pour y
parvenir de temps en temps.
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La
frontière vie pro/vie perso s’est-elle “évaporée” depuis que tu es à ton
compte ? |
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Réponses |
Pourcentages |
|
Non, je maîtrise |
27 % |
|
Ça dépend des
périodes |
14 % |
|
Oui, clairement (je
travaille (trop) tout le temps) |
59 % |
Comment réduire les
peurs des indépendants et des salariés ?
Pour les freelances, la
sérénité passe par la priorité absolue au cash garanti. Ainsi, l’acompte
systématique est plébiscité par 87 % des indépendants et arrive en tête des
mesures les plus efficaces pour réduire leurs peurs financières.
Côté salariés, 84 %
aimeraient bénéficier d’une mutuelle renforcée et d’une meilleure prise en
charge des soins.
En numéro 2, 72 % des
indépendants rêvent d’une assurance pour les impayés ou d’une protection
juridique, quand les salariés optent pour une revalorisation salariale indexée
à 77 %.
Enfin, à la troisième
place du podium, 53 % des freelances voudraient des procédures de recouvrement
cadrées et 59 % des salariés une assurance en cas de perte d’emploi ou des
compléments de revenus.
En conclusion, les indépendants
auraient besoin de pare-feu financiers pour vivre plus sereinement alors que
les salariés réclament des avantages pour augmenter leur pouvoir d’achat.
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Quelles
mesures seraient les plus efficaces pour réduire vos peurs ? |
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Classement |
Indépendants |
Salariés |
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N°1 |
Acompte systématique
(30–50%) |
87 % |
Mutuelle renforcée
& meilleure prise en charge des soins |
84 % |
|
N°2 |
Assurance impayés ou
protection juridique |
72 % |
Revalorisation salariale
indexée (inflation / revues annuelles claires) |
77 % |
|
N°3 |
Procédure de
recouvrement cadrée (amiable → mise en demeure) |
53 % |
59 % |
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