Etude Macif
La
méditation, un nouveau levier de sécurité routière : son efficacité sur
l’attention des conducteurs démontrée par une étude scientifique inédite,
première mondiale par son envergure et sa méthodologie
On sait que nos
capacités d’attention sont interrogées par la numérisation grandissante de
notre quotidien (écrans, téléphonie mobile, réseaux sociaux, etc.) qui peut
conduire à une « surcharge mentale » voire à des addictions (70% des jeunes
déclarent avoir « perdu le contrôle » du fait des écrans lors des 12 derniers
mois). L’attention est notamment un facteur clé de la sécurité routière. Près
de deux tiers des jeunes de 16 à 30 ans avouent avoir déjà joué à des jeux
vidéo ou consulté les réseaux sociaux en se déplaçant en voiture, à moto, à
scooter ou à vélo. En 2024, le défaut « d’attention » a été à l’origine de 24%
des accidents corporels sur la route et il a coûté la vie à 419 personnes en
France.
Acteur majeur de
l’assurance automobile et de la prévention en France, la Macif veut ouvrir de
nouvelles voies dans cette bataille pour l’attention. Elle a initié et mené la
réalisation d’une étude scientifique inédite sur l’impact de la méditation sur
la conduite, en construisant un protocole innovant avec l’institut Resolvadis
et le Dr Jean Gérard Bloch (fondateur de l’IFPCM.
Cette étude constitue
une première mondiale par son envergure et sa méthodologie.
Les résultats
démontrent que la pratique de la méditation améliore significativement, sans
effort perçu, l’attention, la réactivité et la vision périphérique des
conducteurs, ouvrant de nouvelles perspectives pour la sécurité routière.
L’étude démontre que la
pratique de courts exercices favorise la constance de la concentration, la
qualité de compréhension de l’information, la vitesse de réaction et qu’elle
contribue directement à réduire les risques d’accident.
• Après seulement 6 semaines de pratique, un
conducteur gagne environ un dixième de seconde de réactivité lors d’un freinage
d’urgence, soit 3m à 110 km/h. Face à un danger imprévu, le freinage est donc
plus rapide et les réflexes sont renforcés. Ces mètres gagnés peuvent être des
vies sauvées.
• La méditation renforce la vision
périphérique. Elle permet d’élargir le champ de vision, facilitant la détection
des dangers venant des côtés. Elle améliore aussi la gestion d’opérations
multiples ou complexes sur la route.
• Même une pratique courte (10 minutes par
jour) a montré des effets positifs, suggérant un « effet dose » prometteur :
plus on médite, plus l’attention progresse.
Parce qu’elle agit sur
la fatigue attentionnelle, la méditation favorise aussi, au-delà des effets
mesurés, un meilleur partage de la route. En élargissant le champ visuel et en
rendant le conducteur plus attentif aux signaux de son environnement, elle facilite
la détection des autres usagers et l’anticipation de leurs comportements. Cette
vigilance accrue ne se traduit pas seulement par une diminution des accidents,
mais aussi par une conduite plus apaisée. Ces bénéfices sont liés à ceux
démontrés, par ailleurs, par la méditation : une meilleure maitrise des
émotions, une capacité accrue à prendre du recul, etc., ce qui est
particulièrement précieux dans des environnements complexes comme la ville, où
cohabitent automobilistes, deux-roues motorisés, cyclistes, trottinettes et
piétons.
Une étude scientifique
pionnière et rigoureuse
Concernant l’impact de
la méditation de pleine conscience sur la qualité de l’attention au volant,
cette étude est une première mondiale du point de vue de son envergure et de sa
méthodologie. Elle a été conduite en simulateur de conduite, un outil reconnu
depuis les années 1990 pour sa capacité à reproduire fidèlement les sensations
et réactions de la conduite réelle tout en offrant des mesures précises et
objectives.
188 conducteurs
volontaires, âgés de 20 à 35 ans, tous novices en méditation, ont été répartis
en trois groupes : deux groupes pratiquant la méditation pendant six semaines
(l’un encadré par un instructeur via le programme MBSI de façon quotidienne
pendant 20 minutes, l’autre en autonomie avec l’application Petit Bambou, en
moyenne 4 fois par semaine pendant 11 minutes), et un groupe témoin sans
pratique. Tous ont passé des tests normalisés de réactivité et de vision
périphérique en début et en fin d’expérimentation, complétés par des
questionnaires homologués (MAAS et FFMQ).
L’étude a donné des
résultats significatifs : les cohortes ayant pratiqué la méditation ont montré
une amélioration nette de leurs performances, alors que le groupe témoin n’a
enregistré aucun progrès.
Avec cette étude, la
Macif ouvre un nouveau champ de recherches pratiques, en cohérence avec son
engagement de prévention et de responsabilité pour la sécurité routière. Elle
invite d’autres partenaires (entreprises, institutions, scientifiques) à approfondir
cette voie de recherches pratiques pour une meilleure attention et une plus
grande culture consciente du risque. Par cette pratique de retour à soi, à son
corps, à son esprit, la Macif souhaite aider ses sociétaires et plus largement
la société à ne pas « perdre le contrôle ».
Fidèle à ses valeurs de
solidarité et d’utilité collective, la Macif mène depuis plus de 20 ans des
actions de prévention auprès de ses sociétaires, d’entreprises et du grand
public, dans les domaines de la sécurité routière, des accidents de la vie courante,
et des risques professionnels. Chaque année, ce sont plus de 2 000 actions de
prévention déployées et plus de 90 000 personnes sensibilisées sur l’ensemble
du territoire.
Marie-Pierre Janvrin,
Responsable de la Prévention, Macif, rappelle : « À la Macif, nous
plaçons la prévention au cœur de notre mission mutualiste. Cette étude illustre
notre volonté d’innover pour prévenir les risques routiers. Ces exercices
simples et rapides de méditation ouvrent des perspectives inédites pour
renforcer l’attention et la sécurité des conducteurs. Agir en faveur de la
sécurité routière, c’est aussi agir pour une société plus sûre et responsable.
»
Alban Gonord, Directeur
de l'Engagement Macif, poursuit : « Au milieu de la sursollicitation des
écrans, des usages excessifs des réseaux sociaux, cette étude prouve que la
méditation est un levier simple et précis pour reprendre le contrôle de son
corps, de son esprit. Elle vient confirmer notre intuition qu’en renforçant la
présence et l’attention des conducteurs, en aidant à une pleine conscience des
situations et des risques, on peut agir à la fois sur la sécurité et sur le
comportement au volant ».
Caroline Riveau, Directrice d’études Resolvadis, conclut : « C’est la première étude de cette envergure à explorer l’impact de la pratique de la méditation sur l’attention au volant. Nos travaux montrent que cette pratique peut améliorer l’attention et la vigilance au volant. Les résultats obtenus ouvrent la voie à une publication scientifique et marquent une avancée majeure dans l’exploration de nouvelles pistes pour la sécurité routière. »


