Etude exclusive MoneyVox / Yougov France.
Déjà évoquée lors de la
dernière campagne présidentielle, la taxation des héritages ressurgit dans le
débat public en cette période de discussion du budget 2026. MoneyVox, site
spécialisé sur les questions d’argent, a souhaité en savoir plus sur le déroulement
réel des successions, la fiscalité qui s’y applique et le niveau de
connaissance et de soutien de cet impôt par les Français.
L’étude
MoneyVox/Yougov France montre des droits de succession largement surestimés et
incompris des Français, malgré un niveau réel relativement faible pour la
plupart d’entre eux.
Des droits à payer dans
moins d’une succession sur deux
Parmi les 41% des
Français ayant déjà été concernés par une succession, les droits de succession
sont les seconds frais payés le plus fréquemment, dans 46% des cas, contre 62%
pour les frais de notaire. La taxe foncière (19%) et les frais bancaires (18%),
sont cités dans un second temps.
« Les diplômés d’études
supérieures (52%) et les habitants d’Ile-de-France (51%) sont les seuls
concernés majoritairement par les droits de succession. Parce que les plus
diplômés sont souvent issus d’un milieu aisé, et car les patrimoines sont plus
élevés en région parisienne du fait des prix de l’immobilier et des niveaux de
salaires.
», analyse Maxime Chipoy, Président de MoneyVox.
Des délais raisonnables
dans la plupart des cas
70% des successions se
règlent en moins d’un an, dont 34% en moins de 6 mois. Le règlement des
successions est, assez logiquement, plus long chez les CSP+.
Maxime Chipoy rappelle : « 19% des successions mettent entre 1 et 5 ans à se régler chez les Français les plus favorisés, contre 14% pour les catégories les plus modestes.
Le fait sans doute
d’un patrimoine du défunt plus complexe ou long à liquider. A noter que 6% des
successions mettent plus de 5 ans à se régler !
Une confusion et une
surestimation générale !
Plus du tiers (41%) des
Français ayant été concernés par une succession ne savent pas combien ils ont
payé comme droits de succession.
Pour les autres, 25%
estiment avoir payé moins de 20% de droits sur le montant de l’héritage, et 18%
des concernés, de 20 à 40%. « Une très large surestimation, car d’après la
Cour des comptes même les successions supérieures à 1 million d’euro entraînent
moins de 15% d’impôts. De même, 2% des concernés estiment avoir payé plus de
80% d’impôts, un chiffre impossible à atteindre, la fiscalité ne dépassant pas
45% en ligne directe, et 60% quand il n’y a aucun lien de parenté ! » s’étonne
Maxime Chipoy, Président de MoneyVox.
Autres illustrations de
la surestimation générale sur ces droits :
• 56% des Français
pensent qu’une succession de 400 000€ au bénéfice de 4 enfants et 5 petits
enfants est redevable de droits de succession, alors que ce n’est pas le cas.
L’erreur concerne tout le monde, à l’exception des retraités, un peu mieux
informés (38%).
• 46% des Français
pensent que dans un couple marié ou pacsé disposant d'un patrimoine d'un
million d'euros, le conjoint survivant devra s'acquitter de droits de
succession. Ce qui encore faux : dans ce cas, aucun droit n’est dû au Trésor
public ! Moins d’un tiers des Français ont la bonne réponse.
Les trois quarts des
Français pour une baisse, le chiffre descend à 44% après rappel des règles !
74% des Français
estiment qu’il faut baisser les droits de succession, le chiffre grimpe à 79%
pour les plus modestes - a priori les moins concernés par le sujet et les plus
à même de bénéficier de la redistribution du fruit de ces droits ! Seuls 12%
des Français sont favorables à une augmentation de la fiscalité des
successions.
Après explications sur
le fonctionnement réel de ces droits, le souhait de baisse diminue à 44%, 31%
plaidant pour une adaptation pour les cas particuliers.
« On nage donc en plein paradoxe. Les droits de succession sont sans doute l’impôt le plus détesté par les Français, alors qu’il est en général bien plus favorable que le reste des impôts en France : d’après la Cour des comptes, leur taux effectif moyen n’est que de 5 à 10%. Mais cet impôt apparaît comme le dernier clou d’une fiscalité « du vivant » jugée très lourde, et d’autant moins apprécié qu’il est prélevé dans un moment de deuil. » conclut Maxime Chipoy, de MoneyVox.


