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[Etudes] Export : une baisse marquée, perte de confiance face aux US, impact important de l’instabilité politique française

5ème édition du Baromètre Export des PME réalisée par Opinionway pour Capital Export/Rexecode.

 

Les principaux enseignements du sondage

 

•   L’export est en recul de -7% en moyenne et même de -14% pour les PME faiblement exportatrices. L’industrie est le secteur le plus impacté -50%


•   Les freins : les coûts logistiques +20%, les délais de paiement des clients étrangers +20%...


•   Confiance en l’avenir pour 54% des dirigeants mais réalistes face aux difficultés structurelles.


•   Changement de stratégie à l’export : plus d’Europe (+5%), moins d’Etats-Unis (-25% repli sur soi


•   Craintes sur de nouvelles barrières douanières (53%), 51% des dirigeants appellent à des barrières européennes


•   L’instabilité politique française impacte l’export. 45% des dirigeants de PME estiment qu’elle pèse négativement sur leur stratégie internationale, dont 10% de manière importante.


•   3 mesures à prendre : plus de M&A pour conquérir de nouveaux marchés (+7%), plus de nearshoring pour sécuriser sa production (pour 38% des entreprises exerçant une activité à l’international), plus d’intelligence artificielle pour plus de productivité

 

Pour la 5ème année, Opinionway a interrogé pour Capital Export/Rexecode par téléphone plus de

300 dirigeants d’entreprise dont le chiffre d’affaires est compris entre 10 et 100 millions d’euros. La répartition géographique est équilibrée (Ile-de-France 27%, Nord 40%, Sud 33%). Les interviews ont été réalisées du 18 août au 5 septembre 2025.

 

Jean-Mathieu Sahy, Président-fondateur de Capital Export déclare : « 2025 marque clairement un changement de paradigme auprès des PME françaises. L’Export bien que souhaité marque un sérieux recul face à une perte forte de confiance en l’avenir, face aux barrières douanières et à l’instabilité politique française qui impacte 10% des PME françaises interrogées. Des stratégies de repli sur soi, de nearshoring sont mises en place pour attendre de jours meilleurs. Pour autant, certaines PME au contraire profitent de ces crises pour saisir des opportunités et aller conquérir de nouveaux marchés via notamment l’acquisition d’entreprises étrangères qui leur permettent d’accélérer fortement leur développement dans ces pays. A nos politiques en France et en Europe d’envoyer des signaux positifs d’encouragement à l’export »

 


L’activité internationale des entreprises recule


• 14% du chiffre d’affaires à l’Export (-7% sur un an). L’année 2025 marque une inflexion significative dans l’internationalisation des entreprises françaises dont le chiffre d’affaires est compris entre 10 et 100 millions d’euros. Seules 37% de ces entreprises déclarent réaliser une part de leur activité à l’international, niveau le plus bas depuis le début du baromètre. Cette proportion, en recul de 20 points par rapport à 2024, marque une contraction nette de l’ouverture à l’international des entreprises françaises. En moyenne pour 2025, les entreprises ont réalisé 14% de leur chiffre d’affaires avec l’export, contre 21% en 2024 (-7 points), ce qui confirme cette tendance au repli.



 

 

• Les PME faiblement exportatrices se replient fortement (-14%) davantage. Ce recul est transversal mais son intensité varie. Il touche particulièrement les entreprises faiblement internationalisées : la part d’entreprises réalisant entre 1 et 50% de leur CA à l’international recule de 14 points (passant de 40% en 2024 à 26% cette année) tandis que la proportion d’entreprises réalisant plus de 50% de leur chiffre d’affaires à l’international recule de manière plus modérée, de 7 points (de 17% à 10%).

 

• L’export plus impacté dans l’industrie (-50%). Il est en partie dû à un net fléchissement de l’activité à l’international du secteur de l’industrie : 68% des entreprises industrielles exerçaient une activité à l’étranger en 2024 ; elles ne sont plus que 35% en 2025 (-33 points par rapport à 2024 et -41points par rapport à 2023), soit une chute de près de 50% en un an. Le secteur du commerce et des transports subit une baisse de son activité internationale moins marquée, de 55% à 43% (-12 points) et le secteur des services reste en retrait à 20% contre 30% l’an dernier (-10 points).

 

 


•   Les freins au développement international s’intensifient de manière généralisée et atteignent tous leur niveau le plus haut depuis 2022 :

-    les coûts logistiques demeurent la première préoccupation des dirigeants d’entreprises exportatrices (57%, +20 points),

-    les délais ou risques de paiement des clients étrangers qui progressent fortement (47%, +20 points)

-    l’offre insuffisamment compétitive devient une inquiétude majeure (45%, +20 points)

-    le manque d’agressivité commerciale (44%, +24 points).

 

•   Mais les motifs d’espoir pour davantage d’export restent forts :

-    Confiance en l’avenir pour 54% des dirigeants mais réalistes face aux difficultés structurelles. Malgré ce contexte difficile, la confiance des dirigeants dans les perspectives de développement international reste équilibrée. A court terme (d’ici fin 2026), la moitié des dirigeants se déclare confiants (50%). Cette confiance s’améliore légèrement à moyen terme (2027-2029) : 54% des dirigeants se montent confiants contre 44% qui expriment des réserves, ce qui montre que les dirigeants voient des difficultés structurelles au-delà de la conjoncture défavorable

-    Les ambitions de développement international demeurent solides : 55% des entreprises présentes à l’étranger souhaitent renforcer leur activité internationale (-2 points). Les motivations principales de cette stratégie à l’international sont l’exploitation des opportunités commerciales (23%) et l’augmentation du chiffre d’affaires (21%), puis, de manière plus secondaire, l’exploitation de nouveaux débouchés face à la saturation des marchés locaux (11%).

-    Les PME non exportatrices en attente. Parmi les entreprises non exportatrices (57% de l’échantillon), 84% n’envisagent pas de développement à l’international (-9 points). Le reste des entreprises (15%, +8 points) constituent toutefois un réservoir potentiel d’entreprises prêtes à se développer à l’étranger si les conditions de marché s’améliorent.

 

 

Changement de stratégie à l’export : plus d’Europe, moins d’Etats-Unis et repli sur soi


•   Cap sur l’Europe (+5). L’Europe occidentale confirme son statut de zone prioritaire : 74% des entreprises implantées à l’étranger y réalisent une partie de leur activité et 64% souhaiteraient s’y développer (+5 points). Entre 18 et 19% des activités des entreprises françaises concernées sont réalisées en Afrique, en Amérique du Nord et/ou en Asie et entre 8 et 10% des projets de développement.

 

•  Désamour des Etats-Unis (-23% d’intention de s’y développer). Les changements politiques aux Etats-Unis ont entraîné un net recul de l’attractivité de l’Amérique du Nord pour les entreprises françaises : plus d’un quart d’entre elles ne souhaite pas s’y développer (28%), soit une hausse de 23 points par rapport à l’an passé. Cela profite essentiellement à l’Asie, car, si 42% des entreprises françaises ne souhaitent pas s’y implanter, cette proportion est en recul de 10 points.

 

Craintes sur les nouvelles barrières douanières et favorables à des mesures réciproques en Europe pour 51% des dirigeants. Plus d’une entreprise sur deux (53%) redoute l’apparition de nouvelles barrières douanières dans les cinq prochaines années, crainte en forte hausse cette année (+21 points). L’annonce récente des nouveaux droits de douane aux Etats-Unis illustre cette tension : les dirigeants se montrent partagés, 51% sont favorables à des mesures équivalentes de l’Union européenne, tandis que 46% s’y opposent.

 

•   Les 3 leviers pour renforcer l’avenir de l’Europe

-       Le renforcement des capacités industrielles et technologiques européennes recueille le plus large consensus (84% le jugent efficace, dont 40% très efficace).

-       Le développement de concurrents aux géants technologiques américains est en seconde position (65%).

-       L’augmentation des aides aux entreprises européennes (61%)

•   Enfin, l’instabilité politique française impacte l’export. 45% des dirigeants de PME estiment qu’elle pèse négativement sur leur stratégie internationale, dont 10% de manière importante.

 

Trois mesures prises pour faire face aux défis actuels

 

•   Plus d’implantation directe et de recours au M&A. La création de filiales commerciales concerne désormais 24% des entreprises (+3 points). L’implantation de bureaux commerciaux se stabilise à 23%, pendant que le rachat d’entreprises étrangères connaît une progression notable (20%, +7 points), atteignant son plus haut niveau depuis 5 ans.

 

•   Nearshoring c’est-à-dire le rapatriement ou la relocalisation des activités de production et d’approvisionnement dans des zones plus proches. Près d’un tiers (32%) des entreprises exportatrices déclarent avoir déjà mis en place une telle stratégie et 6% l’envisagent à court terme, soit, au total, 38% des entreprises exerçant une activité à l’international.

 

•   Plus d’intelligence artificielle qui s’impose progressivement dans les activités internationales. Plus d’un tiers des dirigeants (35%) l’utilise pour traduire des documents. Un quart y ont recours pour la cybersécurité (28%), l’analyse des tendances du marché (24%) et la surveillance concurrentielle (23%). Les usages opérationnels progressent aussi, qu’il s’agisse de l’automatisation des processus administratifs (20%), la prospection commerciale (19%) ou le service client (19%). Les usages stratégiques comme l’optimisation logistique (14%), les ressources humaines (11%) et la prise de décision stratégique (11%), restent néanmoins plus limités.



 

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