L’analyse
de Fidel Martin, Président d’Exoé.
Aujourd’hui, le monde
de la finance est riche en innovations et en concepts captivants : intelligence
artificielle, blockchain, tokenisation… Chaque conférence, chaque article ou
newsletter met en avant ces sujets comme s’ils pouvaient à eux seuls transformer
la performance des marchés. Et pourtant, derrière ces promesses fascinantes, un
élément fondamental demeure : l’exécution des ordres reste au cœur de la
performance financière.
Les sociétés de gestion
peuvent concevoir des stratégies brillantes, investir dans les technologies les
plus innovantes et viser des rendements ambitieux. Mais si chaque transaction
n’est pas réalisée avec précision, rapidité et efficacité, la performance
théorique se transforme rapidement en opportunité manquée. Dans un
environnement où les microsecondes peuvent faire la différence, soigner
l’exécution, c’est protéger la performance et la confiance des clients.
1. Les mots à la mode : fascinants, mais
au service de l’efficacité
Il est indéniable que
l’IA, la blockchain et la tokenisation ouvrent des perspectives incroyables.
L’IA peut enrichir l’analyse de marché, la blockchain renforcer la
transparence, et la tokenisation rendre certains actifs plus liquides et
accessibles. Ces innovations captivent et nourrissent de nombreux débats, et
c’est une excellente chose.
Cependant, il est
important de se demander comment ces outils contribuent concrètement à
améliorer le quotidien opérationnel des sociétés de gestion. Trop souvent, la
nouveauté peut détourner l’attention de l’essentiel : la précision et la
rapidité des transactions. Les mots à la mode ne remplacent pas la maîtrise des
processus, mais ils peuvent la compléter et l’enrichir.
L’histoire récente le
montre : dans les années 2000, la finance algorithmique a suscité un grand
enthousiasme. Mais derrière les algorithmes se cachait une complexité qui
n’était pas toujours parfaitement maîtrisée, et certaines initiatives ont
généré des résultats souvent mitigés. L’innovation est précieuse, mais elle
doit servir l’efficacité opérationnelle et non la remplacer.
2. L’exécution : un levier concret et
mesurable
Contrairement aux
concepts abstraits et aux promesses technologiques, l’exécution est
immédiatement tangible et directement impactante. Elle détermine la qualité des
transactions, le coût réel des opérations et, in fine, la performance d’un
portefeuille.
Des études récentes montrent que des écarts de quelques centièmes
de pourcent peuvent représenter des millions d’euros perdus ou gagnés selon la
taille du portefeuille.
Si l’exécution n’est pas glamour et ne fait pas la une des magazines, elle est pourtant indispensable.
Les investisseurs le savent : une société capable de gérer ses
ordres avec précision et rapidité inspire confiance et crédibilité. Une erreur,
un retard ou une inefficacité, même minime, peut affecter la réputation d’une
société et avoir des conséquences sur ses clients et partenaires.
L’exécution est donc
bien plus qu’un simple détail technique : c’est un levier de performance
concret, souvent invisible mais déterminant. C’est le terrain où se joue aussi
la compétitivité dans la finance.
3. Redonner du sens à la compétitivité
Être compétitif en 2025 ne se limite pas à adopter chaque nouvelle technologie qui fait la une.
La
compétitivité repose sur l’équilibre entre technologie, expertise et rigueur
opérationnelle. Les sociétés qui réussissent savent intégrer les innovations dans
des processus solides et maîtrisés, afin que l’exécution devienne un véritable
catalyseur de performance.
Elle transforme les
idées en résultats, les stratégies en rendements et la vision en impact concret
sur le marché. Elle est également un facteur clé de résilience face aux
changements rapides et aux exigences réglementaires croissantes. Une société
qui maîtrise ses processus peut innover avec confiance, sans compromettre la
sécurité ou la performance de ses portefeuilles.
En conclusion, la finance de demain ne sera pas seulement celle qui adopte les mots à la mode, mais celle qui réussira à allier innovation et efficacité opérationnelle. Dans un univers saturé de promesses numériques, l’exécution reste l’une des seules garanties d’une performance durable.


