« Small Modular Reactors » : KPMG décrypte l’enjeu de ces
réacteurs nucléaires innovants dans la transition vers une économie bas carbone
KPMG a réalisé une
étude sur le financement du nucléaire innovant en France, basée sur une série
d’entretiens approfondis avec les start-ups lauréates de l’Appel à Projets
(AAP) « Réacteurs Nucléaires Innovants » opéré par Bpifrance avec le soutien du
CEA.
· Les « Small Modular
Reactors » - SMR - ont vocation à enrichir l’offre nucléaire afin de soutenir
la transition vers une économie bas carbone sans se substituer aux centrales
nucléaires traditionnelles ;
· Trois ans après le
lancement de l’Appel à Projets « Réacteurs Nucléaires Innovants » opéré par
Bpifrance avec le soutien du CEA, il apparaît que l’écosystème des financements
privés est encore peu mature sur ce secteur ;
· En donnant au secteur
du nucléaire innovant les moyens de gravir les dernières marches vers
l’industrialisation, la France a l’opportunité de consolider une filière
d’excellence à rayonnement international.
Enrichir l’offre
nucléaire française afin de soutenir la transition vers une économie bas
carbone
Contrairement aux
réacteurs nucléaires traditionnels, de forte puissance et dédiés à la
production électrique pour le réseau national, ces petits réacteurs ont pour
objectif de répondre à une demande plus locale et spécifique, en fournissant
soit de l’électricité, soit de la chaleur, voire les deux. Leur faible
puissance devrait faciliter leur intégration dans des réseaux électriques de
taille réduite, situés près de sites industriels ou dans des zones isolées.
Les « Small Modular
Reactors » s’annoncent comme des solutions économiquement attractives par leur
design modulaire et standardisé réduisant les délais de construction,
l’intégration de systèmes de sûreté passifs modernes, leur apport en
flexibilité et leur facilité de raccordement à différents types de réseaux.
Ces caractéristiques
pourraient permettre d’installer des unités nucléaires sur de nouveaux sites,
plus petits ou isolés, tout en accélérant la transition de secteurs difficiles
à décarboner : chaleur industrielle, chauffage urbain, usine de
dessalement, etc.
La France a
l’opportunité de consolider une filière d’excellence à rayonnement
international
Trois ans après le
lancement de l’Appel à Projets « Réacteurs Nucléaires Innovants » opéré par
Bpifrance avec le soutien du CEA, il apparaît que l’écosystème des financements
privés est encore peu mature sur ce segment compliquant ainsi l’obtention de fonds
pour les start-ups, alors que ceux-ci sont essentiels pour ces dernières afin
d’accéder aux fonds publics.
Différents acteurs de
la filière nucléaire innovant coexistent, avec plusieurs temporalités de
développement technologique. Cela implique un besoin de différenciation du
soutien public, avec un accompagnement adapté à chaque projet.
Selon Valérie Besson, Associée KPMG en France, Responsable France du secteur des Énergies, Ressources Naturelles et Chimie, Responsable Monde Audit du secteur ENRC : « Dans un contexte de transition énergétique mondiale et de réaffirmation de la souveraineté industrielle en Europe, le nucléaire innovant peut devenir l’un des piliers technologiques majeurs de la décarbonation. Si l’appel à projets France 2030 a pu être un bon catalyseur pour les start-ups visant une mise sur le marché à court et moyen termes, l’accompagnement des technologies prometteuses nécessitant un temps long de développement reste à confirmer. En donnant à ce segment les moyens de gravir les dernières marches vers l’industrialisation, la France a l’opportunité de consolider une filière d’excellence à rayonnement international. »


