Les
Métiers de la Couverture et de la Plomberie-Chauffage de la CAPEB, aux côtés de
Propellet, du SER et du Syndicat Français des Chaudiéristes Biomasse, alertent
le Premier ministre sur les graves conséquences de l’exclusion des chaudières
biomasse du dispositif MaPrimeRénov’.
Cette décision,
incompréhensible pour les professionnels comme pour les ménages, va à
l’encontre des besoins des Français, des objectifs de transition énergétique et
des impératifs économiques. Alors que le bois demeure l’énergie la plus
abordable, elle prive de nombreuses familles, notamment dans les territoires
ruraux, d’une solution durable et accessible.
Les signataires
rappellent qu’un véritable mix énergétique est indispensable pour prendre en
compte les réalités locales. Ils dénoncent la politique de « stop and go »
menée par les pouvoirs publics sur les énergies renouvelables, qui fragilise
des entreprises investies et formées pour répondre aux enjeux de la transition.
Ils demandent en
conséquence la suppression rapide de cette mesure réglementaire.
Lettre ouverte des
acteurs de la rénovation énergétique et du bâtiment au Premier ministre.
Monsieur le Premier
ministre,
L’ensemble des acteurs
de la rénovation énergétique et du bâtiment exprime sa plus vive opposition à
la suppression de l’aide aux ménages pour l’acquisition de chaudières biomasse
dans le cadre des mono gestes du dispositif MaPrimeRénov. Cette évolution,
introduite par le décret et l’arrêté publiés le
9 septembre dernier, est
contraire à toute logique de transition énergétique, de soutien au pouvoir
d’achat des Français les plus modestes et de mix énergétique adapté aux
territoires.
En effet, les
chaudières bois participent efficacement à la décarbonation et s’avèrent une
solution pragmatique et adaptée dans de de nombreuses zones géographiques,
particulièrement rurales ou éloignées des réseaux des centres urbains.
C’est pourquoi, dans le
cadre du plan de résilience économique et sociale présenté en mars 2022, l’Etat
avait accordé une majoration exceptionnelle de 1 000 euros à l’aide
MaPrimeRénov’ soutenant l’installation de systèmes de chauffage fonctionnant
aux énergies renouvelables, notamment les chaudières biomasse.
L’actuelle mesure de
suppression totale et arbitraire d’aide constitue donc un revirement
parfaitement incompréhensible et entraînera des conséquences néfastes pour
l’ensemble de la filière. Elle a d’ailleurs été très largement rejetée par les
membres du Conseil National de l’Habitat le 5 septembre dernier.
Le marché de la
chaudière biomasse, déjà fragilisé par la crise énergétique, a connu une
diminution de son chiffre d’affaires de 80% et a déjà été durement affecté par
la décision du précédent gouvernement de diviser par trois les bonifications
des certificats d’économie d’énergie leur étant accordées dans le cadre du Coup
de Pouce Chauffage, sans aucune logique budgétaire. Cette décision avait
pourtant elle aussi été rejetée très largement par le Conseil Supérieur de
l’Energie le 24 juillet dernier.
L’enjeu budgétaire du
moment est fort et appelle à la responsabilité collective. Pour autant, la
suppression de MaPrimeRenov’ pour les chaudières au bois, dont vous n’ignorez
pas qu’elle a généré un fort émoi des élus et des professionnels, représenterait
une économie très faible, d’environ 20 millions d’euros, au regard des travaux
générés par de telles primes (environ 100 millions) et des rentrées fiscales
associées.
En plus d’envoyer un
signal négatif, cette mesure condamne économiquement toute une filière, éloigne
les Français d’une énergie reconnue comme étant la moins chère (trois fois
moins que l’électricité), freine la transition des énergies carbonées vers les
énergies les moins carbonées (le bois-énergie est la première énergie
renouvelable de France). Par ailleurs, il convient de rappeler que ce geste de
rénovation constitue une étape dans le cadre d’un parcours de rénovation
énergétique par gestes plus ambitieux que la filière appelle de ses vœux.
Aussi, nous vous
demandons solennellement la suppression rapide de cette mesure réglementaire et
appelons à inscrire la politique de rénovation énergétique dans un cadre
durable, lisible et stable, garant de la confiance des ménages et de la
mobilisation des professionnels. Les dirigeants politiques doivent plus que
jamais faire preuve de responsabilité vis-à-vis des acteurs économiques du
pays.
Notre collectif se
tient à votre disposition et celle de vos équipes pour vous apporter tout
complément.
Dans l’attente d’une réponse de votre part que nous espérons favorable, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de notre très haute considération.


