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[Expertises] Apport-cession : trois erreurs qui peuvent coûter très cher aux dirigeants

Par Malek Ziane, fondateur de Noun Partners, cabinet de gestion de patrimoine

 

De plus en plus de dirigeants et actionnaires se tournent vers l’apport-cession, séduits par la perspective d’optimiser la fiscalité de la cession de leur entreprise. Mais derrière son image d’outil « clé en main », cette opération recèle de nombreux pièges qui, mal anticipés, peuvent transformer une opportunité en véritable risque patrimonial.

 

Le premier écueil réside dans le moment choisi. L’administration fiscale peut requalifier une opération si l’intention de céder est jugée trop manifeste au moment de l’apport. Un apport réalisé à la veille d’une cession déjà négociée peut ainsi conduire à la perte du report d’imposition, avec un rappel fiscal immédiat. Pour sécuriser le dispositif, l’anticipation est essentielle : la création et la structuration de la société holding doivent intervenir plusieurs mois avant toute opération de vente, avec une documentation stratégique robuste.

 

Autre point critique : la nature et le rôle de la société mère. Une simple société passive, qui se limite à détenir des titres sans réelle implication, ne permet pas de bénéficier du régime de faveur. À l’inverse, une structure « animatrice » doit démontrer son rôle actif dans la gestion, la stratégie et le suivi des participations, y compris après la cession. Cette distinction, souvent négligée, peut avoir des conséquences lourdes en cas de contrôle fiscal.

 

Enfin, la réussite de l’opération dépend du remploi du produit de la cession, qui doit intervenir dans un délai de deux ans. Trop d’entrepreneurs découvrent tardivement la complexité des investissements éligibles : certaines solutions de placement, séduisantes sur le papier, sont en réalité exclues du dispositif et peuvent faire tomber le report d’imposition. Là encore, la clé réside dans une approche sur-mesure, combinant diversification, ancrage dans l’économie réelle et calendrier précis dès le départ.

 

« L’apport-cession n’est pas seulement un montage fiscal, c’est une opération patrimoniale stratégique qui doit s’inscrire dans une vision à long terme, commente Malek Ziane, fondateur de Noun Partners. Un moment mal choisi, une holding mal calibrée ou un remploi imprécis peuvent anéantir les bénéfices attendus. Notre rôle est de bâtir une ingénierie complète, qui articule droit, fiscalité et patrimoine, pour sécuriser durablement ces opérations. »

 

Dans un environnement économique incertain, chaque décision engage bien plus que la fiscalité immédiate. C’est pourquoi Noun Partners insiste : l’apport-cession ne doit jamais être abordée comme une simple formalité, mais comme une stratégie de long terme, pensée et structurée avec précision.

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