Vacances terminées, boîte mail saturée, réunions qui
s’enchaînent… La reprise du travail peut générer une forme de tension
silencieuse. Pour beaucoup, le retour de congés rime avec charge mentale,
fatigue, voire découragement.
Pourtant, bien préparer
cette transition est essentiel pour préserver sa santé mentale et éviter de
retomber immédiatement dans un état de surmenage.
Christophe Nguyen,
psychologue du travail et président du cabinet Empreinte Humaine, livre des
conseils pratiques pour reprendre sereinement.
1. Accepter la phase de
réadaptation
« Ne pas se sentir à
100% dès les premiers jours, c’est normal », rappelle Christophe Nguyen.
Le cerveau a besoin de
quelques jours pour retrouver son rythme de travail. Il est contre-productif de
chercher à “rattraper” tout ce qui a été mis en pause pendant les congés. Il
vaut mieux prioriser, s’organiser, et accepter un retour progressif à son rythme
de croisière.
2. Revoir son rapport
au temps
Le stress de la rentrée vient souvent d’une mauvaise gestion du temps – ou plutôt d’une pression à tout faire tout de suite.
« Il faut se poser une
vraie question : suis-je en train de subir mon agenda, ou de le piloter ? »
Reprendre, c’est aussi
l’occasion de se réapproprier son temps, de ne pas remplir chaque créneau, de
préserver des espaces de respiration (pause déjeuner, micro-coupures, départ à
heure raisonnable…).
3. Ne pas nier
l’éventuelle perte de sens
Certaines personnes
ressentent, au retour de vacances, une démotivation profonde.
« Ce sentiment n’est
pas une faiblesse mais un signal. Il peut indiquer que le travail n’a plus de
sens, que la surcharge est devenue chronique ou que les conditions de travail
se sont dégradées »
Plutôt que de le
balayer, mieux vaut l’écouter, et éventuellement en parler avec un manager, un
RH ou un professionnel.
4. Recréer du lien avec
ses collègues
Reprendre, ce n’est pas seulement rouvrir sa boîte mail. C’est aussi reconnecter avec le collectif de travail. Prendre un café, partager un moment informel, discuter des vacances ou de projets à venir…
Ces petits rituels renforcent le sentiment d’appartenance
et facilitent la reprise en douceur.
5. Éviter les
injonctions à la productivité immédiate
La rentrée est souvent
perçue comme une « nouvelle année », avec son lot de bonnes résolutions.
Mais vouloir tout
changer d’un coup (être ultra-efficace, mieux s’organiser, prendre sur soi, etc.)
peut devenir anxiogène.
« Il est plus sain de
choisir un ou deux axes d’amélioration concrets, atteignables, et de s’y tenir
sur la durée »
6. Du côté des
entreprises : faciliter la transition
La qualité de la
reprise ne dépend pas uniquement des individus. Les managers et les
organisations ont un rôle clé à jouer.
« Une rentrée réussie,
c’est aussi une reprise qui ne met pas immédiatement les équipes sous pression
»
Éviter les réunions inutiles, aménager les charges dès les premiers jours, et prendre le temps d’un bilan collectif sont autant de leviers pour favoriser un climat serein.


