Beeldi, leader dans la centralisation, la gestion et l'analyse de données bâtimentaires, publie les résultats du « Baromètre de l’état des équipements du parc immobilier français ».
Réalisé en
partenariat avec le SYPEMI, Syndicat Professionnel des activités
multitechniques, multiservices et de Facility Management et l’APROMA,
Association des Property Managers, ce baromètre fait ressortir les principaux
points suivants :
● 72% des
gestionnaires immobiliers interrogés estiment qu’ils doivent progresser sur la
connaissance de leur parc immobilier et 64% des professionnels du secteur
reconnaissent ne pas disposer des outils adéquats pour élaborer des Plans
Pluriannuels de Travaux (PPAT).
● Les durées de vie
réelles des équipements (climatiseurs, chaudières, ascenseurs, groupes froids…)
peuvent varier largement et sont peu prévisibles par rapport aux durées de vie
conventionnelles des référentiels du secteur ;
● La transition des
équipements vers des équipements bas-carbone est lente malgré les
réglementations et l'émergence de nouvelles solutions technologiques comme les
pompes à chaleur (PAC) et fluides réfrigérants alternatifs.
Méthodologie : Ce
baromètre a été réalisé entre le 01/06/24 et le 01/06/25 grâce à l'analyse
approfondie de la base de données Beeldi, enrichie par des enquêtes et
interviews auprès des experts (Facility Manager, Property Manager, Asset
Managers, foncières et assimilés) du secteur immobilier français. Il couvre
plus de 90 000 bâtiments représentant au total 80 millions de mètres carrés et
1,6 million d’équipements.
Une prise de conscience
des gestionnaires sur la nécessité de centraliser davantage de données sur leur
parc immobilier
72% des gestionnaires
interrogés estiment qu’ils doivent progresser sur la connaissance de leur parc
immobilier. Ce manque de connaissance s’explique principalement par un manque
d’interopérabilité des outils utilisés, une dispersion des informations entre
prestataires et une hétérogénéité des données disponibles. Dans un contexte où
la valorisation des actifs est de plus en plus liée à l’optimisation de la
performance opérationnelle, la donnée devient clé pour optimiser la gestion
technique, les arbitrages d’investissement, et limiter les risques
réglementaires.
Face à cette situation,
les professionnels amorcent une transformation de leurs pratiques :
structuration des bases de données techniques, choix de référentiels et
d’outils interopérables, le tout dans l’objectif de renforcer la collaboration
et les synergies entre les différents métiers.
La conformité
réglementaire des biens immobiliers, qui représente le critère prioritaire
d’investissement des propriétaires, doit être pleinement garantie. Sur ce plan,
46,2% des gestionnaires se disent relativement confiants, mais une proportion
significative (30,8%) exprime aussi la nécessité de progresser quant à leur
capacité à assurer la conformité totale de leurs installations.
Les principaux
obstacles évoqués sont la complexité réglementaire, la difficulté à gérer les
différents prestataires, le caractère chronophage des procédures et la
multiplicité des outils utilisés.
Mieux anticiper
l’obsolescence des équipements pour investir au bon moment
Le baromètre révèle des écarts entre les durées de vie conventionnelles de certains équipements telles que les centrales de traitement d’air (CTA) et les climatiseurs, et les durées de vie observées concrètement à partir de données terrain. Par exemple, les climatiseurs, censés être remplacés après
15 ou 10 ans selon les
référentiels, montrent une obsolescence réelle significative seulement à partir
de 25 ans. Cela s’explique notamment par le remplacement de certaines pièces
détachées qui permet d'allonger considérablement la durée de vie d'un
climatiseur, d’après les experts avec qui nous avons échangé.
Les gestionnaires
immobiliers s’appuient sur les durées de vie conventionnelles, telles que
proposées par des référentiels comme ceux du SYPEMI ou du Moniteur. Ils
remontent néanmoins la nécessité de croiser ces indicateurs avec d’autres
facteurs essentiels, tels que les défauts observés sur le terrain, l’intensité
d’usage des équipements ou encore leurs objectifs environnementaux. En effet,
selon les écarts types entre nos données d’obsolescence et les durées de vie
conventionnelle du SYPEMI, nous constatons que l’âge ne peut pas être le seul
critère de remplacement, car les dates d’obsolescence peuvent varier largement
et sont peu prédictibles.
« L’optimisation des Capex est un des défis
les plus importants du secteur. Les arbitrages sur les chantiers et travaux
doivent être basés sur des données exhaustives, fiables et traçables. Une
approche trop uniforme mène régulièrement à des décisions d’investissement mal
adaptées, provoquant soit des remplacements prématurés, soit des interventions
tardives, entraînant dans les deux cas des surcoûts financiers importants et
des perturbations dans l'exploitation des bâtiments », précise Csongor
Csukas, Président de l’APROMA.
Vers une planification
des travaux plus fiable et outillée
Autre constat, 64% des
professionnels du secteur reconnaissent ne pas disposer des outils adéquats
pour élaborer des Plans Pluriannuels de Travaux (PPAT).
Derrière ce chiffre se
dessine une volonté partagée d’améliorer les processus internes : fiabiliser
les données, automatiser les tâches clés et fluidifier les échanges entre
pairs.
Aujourd’hui, de
nombreuses démarches sont en cours pour faire évoluer les outils et construire
des plans travaux plus robustes, plus lisibles et mieux alignés avec les enjeux
de performance et de valorisation du patrimoine.
« Ce baromètre montre
clairement qu’il faut davantage fiabiliser la donnée pour piloter efficacement
les patrimoines immobiliers et ne pas devoir prendre des décisions techniques à
l’aveugle »,
explique Éric Lefiot, Président du SYPEMI.
Transition écologique :
en marche, mais à un rythme encore trop lent
Enfin, si les
gestionnaires de bâtiments déclarent positionner l’efficacité énergétique au
centre de leurs préoccupations, le baromètre met en évidence la lenteur de
l’adaptation aux nouvelles normes environnementales.
Bien que l’utilisation
du fluide frigorigène R410A diminue progressivement (- 45 points en 5 ans), il
est remplacé par des alternatives transitoires comme le R32 (représentant 37%
en 2022), qui sera lui-même bientôt interdit. Les fluides à faible potentiel de
réchauffement global (GWP) restent encore marginaux (5%), ce qui souligne un
retard dans l’adoption de solutions pérennes conformes aux exigences à long
terme.
Par ailleurs, nous observons une décarbonation progressive des systèmes de chauffage. La tendance générale montre une baisse progressive de l'utilisation des chaudières au gaz et au fioul (-23 points en
16 ans) : des chaudières énergivores, tandis que les
pompes à chaleur (PAC), connaissent une croissance significative (+15 points en
16 ans), s'affirmant comme un choix de chauffage de plus en plus populaire dans
les installations plus récentes et une bonne alternative à moindre impact
carbone.
Kévin Le Port, CEO de Beeldi, conclut : « Ce baromètre confirme ce que nous observons chaque jour sur le terrain : les gestionnaires immobiliers manquent de données détaillées fiables et centralisées pour piloter efficacement leurs bâtiments. Nous sommes convaincus que la transformation numérique du secteur passe par une meilleure visibilité sur l’état réel des équipements, condition indispensable pour optimiser les investissements, garantir la conformité et accélérer la transition écologique. »


