Les experts d’OMNEGY, cabinet français de conseil en énergie,
analysent l’évolution de la consommation énergétique en France en cette période
caniculaire, et soulèvent de nouveaux enjeux clés dans le paysage énergétique
français.
Entre le 24 juin et le
1er juillet, la consommation en France a été de 4% supérieure aux normales de
consommation, s’expliquant par des températures entre 3 et 8 degrés au-dessus
des normales de saison. Lors des pics de chaleur (30/06 à 18h & le 01/07 à
15h), la consommation électrique était de 12 à 15% au-dessus des normales de
consommation.

« Cela oblige les centrales françaises à produire davantage (en complément vient aussi le solaire), mais également à solliciter des centrales à gaz. Dans le même temps, cela contraint à importer plus d’électricité en provenance de l’étranger. La France était importatrice nette d’électricité le 28 juin entre
10 et 15h et de
même le 29 juin entre 11 et 15h », explique Edouard Lotz, analyste chez
Omnegy.

Sur ce graphique,
présentant l’évolution de la consommation en fonction des températures, il
apparaît qu'à partir du moment où la température moyenne en France dépassait
les 23-24 degrés, la consommation électrique a mécaniquement augmenté. A partir
d’un certain niveau de température, la pression sur le réseau électrique et les
moyens de production vont donc s’accroître. Lorsqu’il fait en moyenne 20°, la
consommation va s’établir légèrement au-dessus de 40 GW, aux environs de 25°,
c’est 45 GW et lorsque l’on dépasse les 27°, elle tend à se rapprocher des 50
GW de demande (chiffres valant pour la période actuelle 2025).
Des répercussions sur le nucléaire ?
Au-delà du problème que
cela peut poser sur la pérennité du réseau électrique, une question se pose sur
la température des fleuves et rivières utilisées pour refroidir les réacteurs.
Actuellement, les centrales situées dans le sud voient la température des eaux
monter en flèche : Golfech étant déjà à la limite critique pour avoir le droit
d’utiliser l’eau provenant de la Garonne, qui se situe à 27,80°, contre un
maximum établi à 28°), ce qui devrait amener l’ASN à se prononcer sur le
relèvement, ou non, du niveau de température acceptable.


