Alors que la finance durable traverse une crise de confiance inédite, marquée par une décollecte de 1,2 milliard de dollars en Europe au premier trimestre 2025, Greenly, l’expert de la comptabilité carbone, a réuni plus de 80 professionnels de la finance autour d’un constat clair : malgré les tensions géopolitiques et les interrogations sur les critères ESG, il est impératif d’avancer, de se réinventer, mais surtout de ne pas renoncer.
Le 3 juin, la soirée
« Finance durable : entre mutations et solutions », structurée autour de deux
tables rondes, a réuni dix experts de la finance durable. Leur ambition :
transformer les doutes en leviers d’action, dans un contexte de recomposition
profonde du secteur.
Des convictions, pas de
la conformité
Lors de la première
table ronde, Imène Maharzi (Indefi), Alix Faure (Sienna), Ladislas Smia (MBO+),
Samuel Cohen (Finance Innovation) et Yves Desjardins (Schroders) ont appelé à
dépasser une vision uniquement réglementaire de l’ESG. Face aux nouvelles priorités
géopolitiques, comme le réarmement européen ou le retour annoncé de Donald
Trump, la finance durable ne doit pas être reléguée, mais réaffirmée comme une
boussole stratégique de long terme.
Cela implique notamment
de créer et financer des fonds thématiques adaptés aux nouveaux enjeux, comme
cela a été fait avec le lancement de fonds dédiés à la transition énergétique,
à la biodiversité ou encore à la souveraineté alimentaire et même à la défense,
considérée par certains comme compatible avec une stratégie durable dans le
contexte géopolitique actuel. Il s’agit aussi de réinvestir localement avec
impact, en ciblant des projets à fort ancrage territorial, à l’image de
l’élevage durable de saumon en Normandie, pour renforcer la résilience des
territoires face aux crises climatiques et sociales.
Plusieurs intervenants
ont également souligné l’importance de renforcer les politiques d’engagement
auprès des entreprises, en plaidant pour une approche plus exigeante et
stratégique de l’engagement actionnarial afin d’accompagner la transformation
des modèles économiques sur le long terme. Le soutien aux PME industrielles
européennes, notamment dans des secteurs clés comme la défense ou
l’alimentation, a été identifié comme un levier essentiel pour conjuguer
durabilité, souveraineté et emploi local. Enfin, les participants ont insisté
sur la nécessité de décloisonner la durabilité au sein des sociétés de gestion,
en intégrant pleinement les fonctions ESG au cœur des décisions
d’investissement, plutôt que de les cantonner à des équipes spécialisées et périphériques.
« L’ère de la
conformité est révolue, nous entrons dans l’ère des convictions », a affirmé Imène
Maharzi.
Les données ESG : un
levier en construction
La seconde table ronde
a réuni Mathilde Krief, Nadja Bresous Mehigan, Dominica Adam, Emmanuel
Parmentier et Émilie Fleury-Caduc (Greenly) autour d’un enjeu structurant : les
données ESG. Une meilleure standardisation a été plaidée, notamment dans les
domaines encore émergents comme la biodiversité ou les risques physiques. Face
à une réglementation en suspens, c’est aux entreprises elles-mêmes de prendre
des engagements concrets.
« Les données ESG
sont essentielles pour orienter les décisions d’investissement, mais leur
qualité reste un défi majeur », a rappelé Mathilde Krief.
Greenly : continuer à
agir, avec ambition et précision
Grâce à sa suite
Greenly for Finance, la climate tech accompagne les institutions financières
dans leur transition écologique en alliant technologie (plateforme de mesure
automatisée, outils de reporting SFDR, PAI, taxonomie, ACV comparatives) et
expertise humaine sectorielle. L’objectif : décarboner les portefeuilles de
manière optimale, sans sacrifier la performance.
Pour Émilie Fleury-Caduc, Directrice de la Finance Durable chez Greenly : « Le backlash que connaît aujourd’hui la finance durable ne doit pas être un frein. Il est le signe que notre action dérange, et donc qu’elle compte. Chez Greenly, nous faisons le pari d’une finance engagée, pilotée par la donnée, et au service de la transformation. »