Le point de vue d’Edouard
de Foucault chez Colibri.
Complexe et changeante,
la supply chain s’apparente à la fois à une terre de risques et d’opportunités
pour les entreprises.
Afin d’en faire un véritable levier de performance, la
première étape indispensable consiste donc à savoir où l’on se situe au niveau
de son optimisation. Nous allons définir les 5 niveaux de maturité de la supply
chain.
Niveau n°1 : la supply
chain est peu ou pas prise en compte
L’entreprise n’aborde
jamais les enjeux relatifs à la supply chain ? Elle n’a pas défini d’objectifs
communs ? ne dispose pas d’outils pour la planification, d’analyse et de
reporting S&OP ? Dans ce cas-là elle se trouve sûrement au premier niveau
de maturité de la supply. Concrètement,
cela signifie que la supply chain dans son ensemble n’est tout simplement pas
prise en compte. Chaque service s’organise de son côté, et ce souvent
difficilement, par manque de processus définis.
Niveau n° 2 : les
acteurs de la supply chain cherchent à mesurer son efficacité à l’échelle
locale
L’entreprise a pour
objectif de mesurer ses leviers de rentabilité ? Elle est dans l’optique de
challenger ses différents services ? La supply chain constitue un vrai défi
pour son organisation et elle cherche à l’optimiser. Grâce à des outils de mesure — reporting,
indicateurs, Excel — elle dispose de données permettant d’estimer
individuellement l’efficacité de chaque service. Néanmoins, si cette phase est essentielle à
l’optimisation de la supply chain, elle reste réductrice, car les processus
sont uniquement réactifs, et non proactifs. La prochaine étape consiste donc à
se munir d’outils permettant d’anticiper les leviers de performance ainsi que
les obstacles à la productivité, plutôt que de simplement les constater après
coup.
Niveau n° 3 : les
processus sont suffisamment solides pour implémenter des outils d’analyse
Ce qui nous amène au
troisième niveau de la supply chain. Ici, on passe un nouveau cap : Les
processus sont clairement établis, ce qui permet d’utiliser des outils
performants pour les optimiser. Ainsi, l’entreprise est en mesure de :
• Prendre des décisions plus éclairées : les logiciels
utilisés analysent les données et suggèrent les actions à effectuer en fonction
de l’activité et du contexte. Il est possible de produire au bon moment,
acheter au meilleur prix, ou encore, prendre rapidement en compte les
contraintes.
• Gagner du temps : grâce à ces outils,
les décisions évidentes sont prises automatiquement, ce qui libère du temps
pour les choix qui nécessitent plus de réflexion.
A ce troisième niveau
de maturité, l’on dispose déjà d’un grand nombre d’éléments nécessaires à
l’optimisation de la supply chain. Seul problème, les équipes travaillent
encore avec une organisation en silo, c’est-à-dire que chaque service œuvre et
optimise sa spécialité sans se soucier des autres. Pour maximiser l’efficacité
de sa supply chain, il convient de repenser son fonctionnement à l’échelle de
l’entreprise, ce qui implique que tous les acteurs de celle-ci travaillent main
dans la main.
Niveau n° 4 : toutes
les décisions supply sont prises et mises en commun
Rassembler tous les
intervenants (commerce, finance, marketing, appro, production...) pour des
prises de décision communes, c’est justement ce que permet de faire le niveau
quatre de la supply chain. Ici, les choix sont effectués de manière transverse
grâce à des échanges en interne, et planifiées grâce à un processus S&OP.
Ce mode opératoire permet d’accroître l’efficacité globale de la supply chain
plutôt que d’optimiser localement chaque service. Pour atteindre ce niveau-là,
l’entreprise n’a pas d’autre choix que d’investir dans des outils performants.
Deux points cruciaux sont à prendre en compte : L’organisme doit disposer d’un
ERP et d’un outil de type S&OP.
Niveau n° 5 : la supply
chain est étendue aux collaborateurs externes
Ici l’entreprise
maîtrise ses processus internes au point de pouvoir étendre sa supply chain aux
collaborateurs externes. Pour cela, il s’agit de jouer sur 2 niveaux :
• La prévision côté client : Les clients transmettent
leurs prévisions et s’engagent, partiellement ou sur une certaine période, à
s’aligner sur celles-ci lors de leurs commandes. Ces informations permettent de
prendre des décisions plus adaptées à la demande.
• Les données transmises par les
fournisseurs.
Grâce à des outils numériques, les fournisseurs transmettent et mettent à jour
les commandes. Cela aide à s’organiser plus efficacement et à rebondir plus
rapidement en cas de changement.
Ce niveau de maturité est
rarement atteint ou seulement de manière partielle.
Pour atteindre ces
objectifs et pour progresser en termes de maturité, Il est également nécessaire
de bénéficier de l’engagement et l’implication de sponsors dans l’entreprise !
Le projet doit être soutenu, sinon il risque de s’essouffler rapidement. L’entreprise
doit également pouvoir s’appuyer sur des équipes qui connaissent les meilleures
pratiques afin ne pas progresser à l’aveugle.


