Face à la multiplication des vagues de chaleur, la précarité énergétique estivale revient au premier plan.
La nouvelle étude de la
Fondation pour le Logement en fournit une démonstration éclatante : la crise du
confort d’été est désormais un enjeu de santé publique qui exige des réponses
rapides et structurées.
La situation est
alarmante : plus de 80% des logements des français risquent de se transformer
en “bouilloires thermiques” sous l’effet de la hausse annoncée des températures.
Depuis les années 1990,
la température annuelle moyenne en France a déjà progressé de +1,7 °C, et Météo
France anticipe +2,7 °C d’ici 2050.
Les départements les
plus exposés – Vaucluse, Gard et Lot – verraient même leur nombre de journées
très chaudes multiplié par deux, atteignant ainsi 12 jours en moyenne d’ici
2050, selon les prévisions de Météo France Climadiag.
Or le parc résidentiel
demeure très mal armé : près de 80% des DPE renseignant l’indicateur « confort
d’été » sont classés en « insuffisant » ou « moyen » ; et plus d’un logement
sur 3 affichent un niveau insuffisant.
Dans les territoires
les plus menacés par la chaleur à l’horizon 2050, trois logements sur quatre
présentent déjà un indicateur « insuffisant » ou « moyen », ce qui place leurs
occupants en première ligne de la précarité énergétique estivale.

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TOP 10 départements les plus à risque
de "logements bouilloires" |
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N° dépt |
Département |
|
84 |
VAUCLUSE |
|
30 |
GARD |
|
46 |
LOT |
|
82 |
TARN-ET-GARONNE |
|
13 |
BOUCHES-DU-RHONE |
|
32 |
GERS |
|
81 |
TARN |
|
83 |
VAR |
|
34 |
HERAULT |
|
47 |
LOT-ET-GARONNE |
|
TOP 10 départements les moins à risque
de "logements bouilloires" |
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N° dépt |
Département |
|
50 |
MANCHE |
|
29 |
FINISTERE |
|
76 |
SEINE-MARITIME |
|
6 |
ALPES-MARITIMES |
|
62 |
PAS-DE-CALAIS |
|
22 |
COTES-D'ARMOR |
|
14 |
CALVADOS |
|
80 |
SOMME |
|
88 |
VOSGES |
|
5 |
HAUTES-ALPES |
Classement
des départements selon leur indice de risque par département calculé par Hello
Watt et correspondant à : proportion actuelle de logements à confort d’été «
moyen » ou « insuffisant » dans le DPE × nombre de journées très chaudes
projetées en 2050
Sources
:
Calcul Hello Watt sur la base des données DPE ADEME (juillet 2021 à octobre
2024) et données prévisionnelles 2050 climadiag Météo France pour 32 000
communes en France.
Un indicateur de
confort d’été encore insuffisant pour mesurer un risque majeur
A ce jour, le confort
d’été reste un indicateur marginal dans l’évaluation énergétique des logements.
S’il est bien mentionné, il n’est pas intégré dans le calcul de la note et
reste une simple indication. Ce manque de considération conduit à le négliger
dans les décisions de vente, de location ou de rénovation.
Sa fiabilité est, en
outre, très contestée : les algorithmes sont incomplets, certains logements ne
sont pas évalués et la méthodologie néglige des paramètres essentiels, comme la
localisation ou l’inertie thermique. D’après l’étude Pouget Consultants-Ignes
(juillet 2024), une révision de l’indicateur ferait basculer 90% du parc en «
insuffisant » ou « moyen ».
Cette lacune est
d’autant plus problématique que certains logements, pourtant bien classés au
DPE sur le plan hivernal, offrent un confort d’été médiocre. Des bâtiments très
performants en isolation thermique peuvent ainsi se transformer en véritables
“bouilloires thermiques” en été.
Le confort d’été doit
devenir un pilier du diagnostic énergétique. Hello Watt formule plusieurs
recommandations à l’attention des particuliers, mais aussi des pouvoirs
publics.
Pour les particuliers,
3 leviers concrets :
1. Isoler murs et toits
avec des matériaux biosourcés à fort déphasage thermique - c’est-à-dire
capables de retarder la pénétration de la chaleur dans la paroi . Ces travaux,
correctement réalisés, demeurent la solution la plus efficace. Un matériau
inadapté peut, en plein été, transformer un logement en fournaise et s’avérer
plus préjudiciable que l’absence d’isolation.
Pour l’isolation des
murs, Hello Watt recommande la laine de bois, un matériau biosourcé qui retarde
l’entrée de la chaleur d’environ huit heures, soit deux fois plus que le
polystyrène expansé.
Pour le toit, nous
préconisons une isolation en Nita-Cotton offrant une durée de déphasage de 5
heures.
2. Installer des
occultations extérieures sur les fenêtres. Une fenêtre équipée de volets réduit
les apports solaires de 85%. C’est la technique la plus simple, la moins
énergivore et la moins chère pour abaisser de 2 à 5°C la température
intérieure. C’est pourquoi Hello Watt intègre systématiquement des volets à nos
offres de remplacement de menuiseries.
3. Recourir à un
système de climatisation réversible pour rafraîchir le logement en été, et le
chauffer en hiver ; les pompes à chaleur air-air, également installées par
Hello Watt, sont très indiquées pour cet usage. Leur fonctionnement est simple
: elle capte les calories extérieures et les restitue via les unités
intérieures sous forme de chaleur ou fraicheur, assurant confort et sobriété.

Auprès des pouvoirs
publics, Hello Watt recommande plusieurs évolutions des dispositifs existants :
● inscrire les
occultations et les revêtements réfléchissants dans MaPrimeRénov’ ;
● augmenter le soutien
aux isolants à fort déphasage ;
● réformer le DPE :
rendre l’indicateur de confort d’été plus fiable, l’intégrer à la note globale
en faire un critère d’information obligatoire.
Selon Pierre-François Morin,
Directeur de l’activité rénovation énergétique d’Hello Watt :
« Un logement peut
afficher un B au DPE et pourtant devenir invivable en été. Cela crée une vraie
incompréhension chez les particuliers, qui finissent par ne plus faire
confiance à l’outil. Il est urgent de rendre le DPE plus lisible, plus fiable,
et surtout plus cohérent avec les enjeux climatiques actuels. Mais au-delà du
constat, il existe déjà des solutions concrètes pour améliorer le confort d’été
: isoler sa toiture, installer des volets adaptés, renforcer l’inertie des murs
ou encore opter pour une pompe à chaleur réversible. Ce sont des leviers
simples, efficaces, que nous proposons au quotidien chez Hello Watt.
Le confort
d’été ne doit plus être un critère secondaire dans la rénovation énergétique. »
Alors que le ministère
du Logement s’apprête à publier de premières propositions cet été pour faire
évoluer le DPE, Hello Watt plaide pour une réforme ambitieuse, fondée sur des
données précises, une réelle prise en compte des spécificités régionales, et un
accompagnement renforcé des ménages.
Adapter les logements aux chaleurs extrêmes ne relève plus d’un simple enjeu de confort, mais d’une urgence de santé publique et d’un impératif énergétique.


