Présentation
du 10ème baromètre de l’AFFO en partenariat avec EY
En 2025, les family
Offices et les familles qu’ils accompagnent affichent une volonté croissante de
rester des investisseurs engagés et actifs. Elles souhaitent renforcer leur
rôle dans la transformation des entreprises, notamment à travers le private equity,
l’investissement local ou encore leur implication dans la gouvernance des
sociétés. Cette dynamique traduit un désir d’ancrer davantage leurs choix
d’investissement dans l’économie réelle, en soutenant des projets porteurs de
sens et de valeur sur le long terme.
Un regain d’intérêt
pour l’industrie se confirme également. Durable ou non, l’investissement dans
l’industrie ou des projets industriels est perçu comme un levier stratégique
pour contribuer à la relance du tissu productif. Ce retour vers des filières concrètes
et stratégiques illustre la volonté des family Offices de soutenir des secteurs
créateurs de valeur et ancrés dans les territoires.
Les résultats mettent
en lumière une évolution notable dans les priorités des Family Offices en
matière de stratégies d’investissement. Si les facteurs macro-économiques tels
que l’inflation, les politiques monétaires, et les dynamiques de croissance, demeurent
les principaux facteurs d’impact, la montée en puissance des tensions
géopolitiques (+38%) révèle un véritable tournant. Longtemps estimées comme
secondaires, ces considérations s’imposent désormais comme un élément
structurant dans la gestion de patrimoniale. Face à un environnement
international instable, les familles recherchent davantage de stabilité et de
visibilité, intégrant de plus en plus la géopolitique dans leurs décisions
d’allocation. Dans ce contexte, les conditions d’exercice en France - qu’elles
soient fiscales, juridiques ou réglementaires - constituent un enjeu central
dans leurs choix de structuration et d’investissement.
Rémi Béguin,
responsable du Baromètre de l’AFFO, rappelle : « On évoque souvent
les marchés, les fonds, les capitaux… Mais on oublie que derrière certains des
investissements les plus patients et les plus structurants pour notre pays, il
y a des familles à travers leurs FO, discrètes, engagées, visionnaires. Dans un
monde traversé par les crises et l’instabilité, celles-ci prennent la posture
d’acteurs enracinés, qui pensent le temps long, qui soutiennent ce qui fait la
solidité d’une nation, son industrie, ses territoires, sa capacité à créer de
la valeur localement. »
Jean-Christophe
Liaubet, associé EY Fabernovel, poursuit : « Nouvelle économie, nouvelle ère
pour l’investissement entrepreneurial. À l’heure où les défis de transformation
s’intensifient et convergent, il devient essentiel — pour la compétitivité de
la France et de l’Europe — de mobiliser des capitaux patients et engagés. Notre
baromètre montre que les Family Offices ouvrent la voie : ils prouvent qu’il
est possible d’investir autrement, en soutenant l’économie réelle avec leur
vision long terme, leur vécu d’entrepreneurs, leurs réseaux et leurs valeurs.
Leur engagement croissant illustre un capitalisme entrepreneurial qui ne se
contente pas de financer, mais qui accompagne, transforme et transmet — en
conjuguant innovation et responsabilité. C’est une excellente nouvelle pour nos
entreprises, nos territoires et les générations futures. »
En 2024, les Family
Offices placent le private equity au cœur de leur stratégie, confirmant la
montée en puissance du non coté
Le private equity
s’impose comme la première classe d’actifs dans les allocations des familles,
représentant 37,5% de leurs investissements. Il devance largement les actions
cotées (17,3%), l’immobilier d’investissement (12,8%), la dette cotée et privée
(10,8%) et la liquidité (9 %).
Suivent les
infrastructures, qui atteignent 2,9%, ainsi qu’un ensemble de placements
alternatifs représentant au total 9,7% : les produits structurés et hedge funds
(5,3%), les forêts, vignobles et fonciers agricoles (2,1%), les investissements
passion tels que l’art ou l’automobile (0,9%), les matières premières (0,5%),
l’or et les métaux précieux (0,5%), et enfin les cryptomonnaies et actifs
numériques (0,4%).
Allocations des Family
Offices : focus sur les classes d’actifs en 2024 et leurs tendances pour 2025
Selon Rémi Béguin,
responsable du Baromètre de l’AFFO : « Pour les Family Offices, investir n’est
plus une affaire seulement de performance : c’est aussi une affaire de
convictions, d’impact et de sens ».
Le private equity représente 37,5% des
allocations des Family Offices, réparties entre l’investissement direct (28,2%)
et l’investissement via des fonds (9,4%). Cette classe d’actifs enregistre une
progression notable, avec une hausse de 15 points par rapport à l’année précédente
(16 points pour l’investissement direct, et une baisse de 1 point pour
l’investissement dans les fonds).
Les perspectives pour
2025 confirment cette dynamique : près de la moitié des répondants anticipent
une augmentation de leurs investissements en direct, tandis que 40% prévoient
une stabilité et seulement 10% une baisse. Une tendance similaire se retrouve
pour les investissements réalisés via des fonds.
Cette montée en
puissance du private equity s’accompagne d’un engagement croissant dans le
capital des PME (40%) et des ETI (30%), confirmant la volonté des Family
Offices de soutenir l’économie réelle de manière ciblée, en accompagnant le
développement d’entreprises porteuses de croissance durable.
Dans ce contexte, le
co-investissement représente en moyenne 28% des stratégies d’allocation, une
part amenée à se stabiliser, voire à progresser en 2025. Cette dynamique
reflète une volonté croissante des familles de mutualiser les expertises et de
saisir des opportunités collectivement.
Les actions cotées représentent 17,3% des
allocations, en baisse de près de 4 points (12,4% en investissement direct et
4,9% via des fonds) avec une stabilité pour les investissements en direct mais
une baisse pour les investissements via les fonds (3 points) par rapport à
l’année précédente.
Pour 2025, 30% des
répondants estiment que la part des actions cotées en direct devrait
progresser, tandis que 65 % anticipent une stabilité et 5% une baisse.
Concernant l’investissement via des fonds,
20 % prévoient une hausse, 70% une
stabilité et 10% une diminution.
L’immobilier
d’investissement
représente 12,8% des allocations en 2024, enregistrant une baisse de plus de 8
points par rapport à l’an dernier. Pour 2025, un peu plus de 20% des répondants
anticipent une reprise, 46% s’attendent à une stabilité, tandis que 30%
prévoient une poursuite du recul.
La dette cotée ou
privée,
représente 10,8% des allocations en 2024, en recul de plus de 2 points, après
avoir connu un fort regain d’intérêt l’année précédente (+7 points). Les dettes
cotées représentent 7,2% en baisse de près de 3 points (4,5% via les fonds en
baisse de 1 point et 2,7% via le direct en baisse de
2 points). Les dettes
privées représentent 3,6% en hausse de 1 point (2,4% via les fonds en hausse de
1 point et 1,2% via le direct qui reste stable.
En 2025, 25%
considèrent que cette classe d’actifs devrait progresser, 45% anticipent une
stabilité, et 10% une baisse.
Les infrastructures représentent 2,9% des
allocations (1,8% en direct et 1,1% via des fonds, stable par rapport à l'année
précédente). Pour 2025, 12% envisagent une hausse, 47 % anticipent une
stabilité, tandis que 20% prévoient une baisse.
Les placements
alternatifs
représentent 9,7% et restent stable par rapport à l’année précédente.
Secteurs &
thématiques d’investissements des familles
En 2024, les Family
Offices orientent leurs investissements vers des secteurs alliant résilience et
innovation, avec une préférence pour la technologie (63%), la santé (49%),
l’immobilier (41%), l’industrie (33%) et l’énergie (31%). Cette stratégie traduit
une volonté de concilier performance et pertinence stratégique, dans un
environnement toujours incertain.
La volonté de conjuguer
croissance et rentabilité s’impose également comme un axe stratégique majeur
pour la moitié des répondants. Cette orientation traduit une approche
d’investissement de plus en plus sélective et disciplinée, fondée sur la
solidité des modèles économiques et la capacité des entreprises à générer de la
valeur de manière durable. Les thématiques de la transformation technologique,
en réponse aux enjeux de la transformation numérique (32%), ainsi que
l’innovation et la disruption (30%), s’imposent parmi les sujets les plus
structurants. La consolidation par croissance externe (36%) et l’investissement
durable (32%), sont deux leviers également jugés essentiels pour bâtir des
stratégies pérennes et alignées avec les évolutions du marché.
Les grandes
préoccupations des familles
En 2025, la protection
de la famille (100%) et la transmission intergénérationnelle de leur patrimoine
culturel et professionnel (98%) demeurent des priorités incontestées, en hausse
de 9 points par rapport l’année précédente. Les changements de politiques
fiscales (89%), la transformation numérique (83%), la gouvernance (82%, malgré
une baisse de 7 points), ainsi que les questions de sécurité restent également
parmi les thématiques les plus identifiées.
Parallèlement, les
familles se montrent de plus en plus attentives aux nouveaux risques. La
sensibilisation aux enjeux liés à l’IA et à la cybersécurité progresse
fortement, atteignant respectivement 74%
(+34 points) et 78% (+14 points),
suscitent un intérêt croissant.
À l’inverse, la
philanthropie (71%, en baisse de 9 points) et la transition énergétique et la
neutralité carbone (56%, en recul de 14 points) enregistrent un repli cette
année, tout en demeurant des sujets importants. Les dimensions liées aux
nouveaux modèles d’affaires durables (44%), à la diversité et l’inclusion dans
les entreprises détenues (46%) et les nouveaux modes de financement de
l’innovation (50%) restent encore insuffisamment intégrées.
L’éducation des membres
de la famille (78%), les nouvelles modalités d’investissement – club deals,
fonds – (74%), les technologies émergentes – IA, blockchain, quantique… – (72%)
et les enjeux géopolitiques (72%) font leur entrée dans le baromètre et sont
d’emblée identifiés comme des thématiques stratégiques, montrant une prise de
conscience des familles face aux grandes évolutions et à leurs impacts sur leur
patrimoine.
Définir le Family
Office
Un Family Office est une organisation de personnes aux services des intérêts patrimoniaux d’une ou de plusieurs familles dans la durée. Il les accompagne dans les domaines de la fiscalité, de l’investissement, de l’organisation familiale, de la gouvernance et des relations familiales. Véritable maître d’œuvre, le Family Office pilote et déploie la stratégie patrimoniale d’une famille en s’entourant des meilleurs experts et spécialistes.


