Par
Emmanuel Esteves chez Eureka Solutions.
L’ERP est le cœur des
opérations d’une entreprise, centralisant des données stratégiques sur la
gestion des finances, des clients, des fournisseurs et des stocks. Pourtant, un
accès mal sécurisé à cet outil peut ouvrir la porte à des cyberattaques dévastatrices.
Une mauvaise gestion des permissions, des mots de passe faibles ou l’absence
d’authentification renforcée sont autant de failles que les hackers exploitent
pour compromettre le système et voler des données sensibles.
Face à la montée des
menaces, sécuriser les accès ERP est une priorité absolue. Une gestion
rigoureuse des droits des utilisateurs, une authentification robuste et une
surveillance proactive permettent de réduire considérablement les risques et de
garantir la protection des informations critiques de l’entreprise.
Pourquoi la gestion des
accès est cruciale pour la sécurité de l’ERP ?
L’ERP est le centre
névralgique de l’entreprise, regroupant des données stratégiques sur la gestion
financière, les clients, les fournisseurs et les processus internes. Si les
accès à cet outil ne sont pas strictement contrôlés, les risques de compromission
augmentent considérablement. Une simple faille dans la gestion des permissions
peut ouvrir la porte à des cybercriminels ou entraîner des erreurs humaines aux
conséquences parfois désastreuses.
Les risques liés à une
mauvaise gestion des permissions
Laisser des accès trop
larges aux utilisateurs représente une menace majeure. Si chaque employé peut
consulter ou modifier des informations sensibles sans restriction, les risques
d’erreurs ou de malveillance interne augmentent. Un utilisateur disposant de
droits administrateurs qu’il n’a pas réellement besoin d’utiliser pourrait, par
inadvertance, supprimer des données essentielles ou altérer des paramètres
critiques de l’ERP.
L’un des problèmes
fréquents réside dans la gestion des anciens comptes utilisateurs. Lorsqu’un
collaborateur quitte l’entreprise, son accès à l’ERP doit être immédiatement
révoqué. Or, dans de nombreuses PME, ces comptes restent actifs par négligence,
offrant ainsi une opportunité aux attaquants qui pourraient exploiter ces
identifiants pour s’introduire dans le système.
Un autre risque vient
des mots de passe faibles ou réutilisés. Si un utilisateur utilise le même mot
de passe pour plusieurs services, une fuite de données sur un site tiers peut
exposer les accès à l’ERP. Sans politique stricte de gestion des mots de passe
et d’authentification renforcée, une attaque par force brute ou via des
identifiants volés devient bien plus simple à exécuter.
Authentification :
Quelles sont les meilleures méthodes pour sécuriser son ERP ?
L’authentification
multi-facteurs (MFA) : un impératif
L’authentification
multi-facteurs (MFA) est aujourd’hui l’une des mesures de cybersécurité les
plus efficaces pour protéger l’accès aux ERP. Contrairement à une
authentification classique basée uniquement sur un mot de passe, la MFA exige
une seconde validation, rendant une tentative d’intrusion bien plus difficile
pour un attaquant.
Ce deuxième facteur
peut prendre différentes formes : un code temporaire envoyé par SMS ou via une
application d’authentification, une clé physique de sécurité, ou encore une
reconnaissance biométrique. Même si un pirate parvient à récupérer un mot de passe,
il lui sera quasiment impossible de se connecter sans ce second élément de
vérification.
Les entreprises qui ne
mettent pas en place la MFA s’exposent à des risques accrus, notamment en cas
de vol d’identifiants. Avec la recrudescence des attaques par credential
stuffing et phishing, un simple mot de passe ne suffit plus à garantir la
sécurité d’un ERP. Activer cette protection est une étape incontournable pour
réduire les intrusions et protéger l’accès aux données critiques.
Gestion des mots de
passe et erreurs à éviter
Bien que la MFA
renforce considérablement la sécurité, une bonne gestion des mots de passe
reste essentielle. Trop souvent, les entreprises adoptent des pratiques à
risque qui compromettent la protection de leur ERP. L’une des erreurs les plus
fréquentes est l’utilisation de mots de passe trop simples ou réutilisés. Les
combinaisons classiques comme « 123456 », « admin » ou « nomdelentreprise »
sont encore bien trop courantes et constituent des cibles faciles pour les
cybercriminels. Il est impératif d’imposer des mots de passe robustes,
comprenant une combinaison de lettres, de chiffres et de caractères spéciaux,
et de s’assurer qu’ils ne soient pas utilisés sur d’autres plateformes.
L’absence d’un
gestionnaire de mots de passe sécurisé est un autre problème courant. Trop
d’entreprises permettent encore à leurs employés de stocker leurs identifiants
dans des fichiers non sécurisés ou de les noter sur papier. L’utilisation d’un
gestionnaire dédié permet de centraliser et chiffrer ces informations,
garantissant un accès sécurisé aux mots de passe tout en limitant les risques
d’oubli ou de compromission.
Enfin, il est crucial
de forcer le renouvellement régulier des mots de passe et de surveiller les
connexions suspectes. Une politique obligeant les utilisateurs à modifier leurs
identifiants tous les trois à six mois réduit les risques de vol d’accès. De
plus, un système de surveillance permettant d’alerter en cas de tentative de
connexion inhabituelle ou provenant d’un appareil inconnu permet d’anticiper
rapidement une éventuelle attaque.
Sécuriser l’accès à un
ERP passe donc par la mise en place d’une authentification robuste et une
gestion rigoureuse des mots de passe. Dans la prochaine section, nous verrons
comment optimiser la gestion des permissions pour limiter les risques liés aux accès
excessifs et garantir un contrôle strict des utilisateurs.
Gestion des permissions
: Comment limiter les accès aux seules personnes autorisées ?
Principe du moindre
privilège : pourquoi et comment l’appliquer
Le principe du moindre
privilège est une règle fondamentale en cybersécurité qui consiste à attribuer
à chaque utilisateur uniquement les droits dont il a besoin pour effectuer ses
tâches, et rien de plus. Appliqué à un ERP, ce principe permet de réduire
considérablement les risques de compromission des données et de limiter
l’impact d’une erreur humaine ou d’une cyberattaque.
En pratique, cela signifie que les collaborateurs doivent avoir des accès strictement définis en fonction de leur rôle. Un employé du service comptabilité ne devrait pas pouvoir modifier des informations dans le module de gestion des stocks, et un commercial ne devrait pas avoir accès aux configurations système de l’ERP. En restreignant les permissions, on empêche la propagation d’une attaque et on minimise les erreurs qui pourraient perturber l’activité de l’entreprise.
Pour appliquer
efficacement ce principe, il est important d’auditer régulièrement les droits
d’accès des utilisateurs et de s’assurer qu’ils sont toujours adaptés à leurs
responsabilités. Lorsqu’un employé change de poste ou quitte l’entreprise, ses
accès doivent être immédiatement révisés ou supprimés afin d’éviter toute
faille de sécurité.
Différents niveaux de
permissions selon les utilisateurs
Dans un ERP, tous les
utilisateurs n’ont pas besoin du même niveau d’accès. Il est donc essentiel de
définir des rôles et des groupes d’utilisateurs en fonction de leurs besoins
métier.
On peut distinguer
plusieurs catégories d’accès :
• Les administrateurs ERP, qui ont un accès total
au système, mais dont le nombre doit être strictement limité. Ces profils
doivent être réservés aux responsables informatiques ou aux dirigeants ayant un
rôle actif dans la gestion du système.
• Les utilisateurs avancés, qui ont des
permissions spécifiques leur permettant de modifier des données ou de
paramétrer certains aspects du logiciel, mais sans accès aux fonctions
critiques de sécurité ou de configuration.
• Les utilisateurs standards, qui ont uniquement
accès aux fonctionnalités nécessaires à leur travail, comme la consultation de
données ou la saisie d’informations, sans pouvoir modifier des paramètres
sensibles.
L’idéal est d’adopter
une gestion granulaire des permissions, où chaque action dans l’ERP est
contrôlée et attribuée selon des règles précises. Cela permet d’éviter qu’un
utilisateur lambda ne puisse, par erreur ou par malveillance, modifier des
paramètres cruciaux du système.
Enfin, il est
recommandé d’utiliser des outils de suivi et de journalisation des accès pour
détecter toute anomalie. Un journal des connexions et des modifications
effectuées dans l’ERP permet d’identifier rapidement une activité suspecte et
de réagir avant qu’un incident majeur ne survienne.
En appliquant une
gestion rigoureuse des permissions, les entreprises réduisent drastiquement
leur exposition aux risques et garantissent une meilleure protection des
données stratégiques contenues dans leur ERP. Dans la prochaine section, nous
verrons quelles bonnes pratiques adopter pour surveiller efficacement les
connexions et prévenir toute tentative d’accès frauduleux.
Sécuriser ses accès ERP
avec les bonnes pratiques et outils adaptés
Audit et contrôle
régulier des accès
La sécurité des accès à
un ERP ne repose pas uniquement sur des configurations initiales. Une
protection efficace passe par une surveillance continue et des audits réguliers
des droits et permissions accordés aux utilisateurs.
Un audit de sécurité
des accès doit être effectué périodiquement pour identifier d’éventuelles
failles, telles que des comptes inactifs toujours actifs, des permissions trop
larges ou des tentatives de connexion suspectes. Ce processus permet d’évaluer
si les règles d’accès sont respectées et si des ajustements sont nécessaires.
Lorsqu’un employé change de poste ou quitte l’entreprise, ses accès doivent
être immédiatement révoqués ou ajustés pour éviter qu’un compte obsolète ne
devienne une porte d’entrée pour une attaque.
Le suivi des connexions
est également essentiel. Mettre en place un journal d’activités permet de
repérer rapidement toute connexion inhabituelle, comme une tentative d’accès
depuis un pays étranger ou à des horaires inhabituels. Un système d’alertes peut
être configuré pour prévenir l’administrateur en cas d’anomalies, réduisant
ainsi le temps de réaction en cas de menace.
L’utilisation d’un
système de gestion des identités et des accès (IAM – Identity and Access
Management) peut également renforcer la gouvernance des accès en centralisant
leur gestion et en assurant une traçabilité complète des actions des
utilisateurs.
Mise en avant d’une
démarche avancée pour sécuriser son ERP
Il est nécessaire d’intégrer
plusieurs fonctionnalités avancées pour assurer une gestion sécurisée des accès
et protéger les données stratégiques des entreprises. L’authentification
multi-facteurs (MFA) est directement intégrée à l’ERP, garantit une protection
accrue contre les tentatives d’usurpation d’identité. Cette fonctionnalité
ajoute une couche de sécurité essentielle, en empêchant toute connexion non
autorisée même en cas de vol de mot de passe.
Le système de gestion
des permissions de l’ ERP permet une administration granulaire des droits
d’accès. Chaque utilisateur peut se voir attribuer des rôles précis, limitant
son accès uniquement aux fonctionnalités nécessaires à son activité.. Cette
approche basée sur le principe du moindre privilège réduit considérablement les
risques d’erreur humaine et d’exploitation malveillante des comptes
utilisateurs. Pour garantir une surveillance continue, l’ERP peut proposer un
journal des connexions et des modifications, permettant de retracer chaque
action effectuée sur le système. Les administrateurs peuvent ainsi identifier
rapidement toute anomalie et prendre des mesures correctives avant qu’une
faille ne soit exploitée.
Enfin, des mises à jour régulières assurent que le système reste protégé contre les nouvelles menaces. En adoptant une stratégie proactive et en s’appuyant sur des solutions ERP industrielles, les entreprises peuvent sécuriser efficacement leurs accès et protéger durablement leurs données contre les cybermenaces. La cybersécurité n’est pas un effort ponctuel, mais un processus continu qui doit être intégré à la gestion quotidienne de l’entreprise. Un ERP mal sécurisé peut devenir une porte d’entrée pour les cybercriminels, mettant en péril l’ensemble des données et des processus de l’entreprise. Une gestion rigoureuse des accès, combinée à des pratiques de cybersécurité éprouvées, est essentielle pour protéger cet outil central.


