Alors que les nuages s’amoncellent au-dessus des perspectives de croissance françaises et que la discussion budgétaire s’engage dans un contexte aussi chahuté que contraint, le METI (Mouvement des entreprises de taille intermédiaire), a confié à Olivier Lluansi, professeur du CNAM et auteur de « Réindustrialiser, le défi d’une génération » la rédaction d’un mode d’emploi pour renouer avec la prospérité économique et sociale en activant puissamment le levier de la compétitivité.
Ce mode d’emploi du
produire et travailler en France verse au débat 15 propositions assises sur une
démonstration : la compétitivité est le plus court chemin vers la prospérité.
Malgré les mesures de
redressement compétitif initiées depuis plus d’une dizaine d’années, la France n’a
jamais vraiment fait le choix de la compétitivité. Elle continue de battre des
records : poids des impôts et des taxes de production, prélèvements sur le
travail qualifié, complexité des normes et des contrôles… Certes la
désindustrialisation a été pour partie enrayée ces dernières années sous
l’effet de réformes favorables à l’activité ; preuve que nous connaissons les
recettes. Mais nous nous sommes arrêtés au milieu du gué alors que la tendance
commençait à peine à s’inverser.
Résultat : les crises se répètent
et affaiblissent chaque fois un peu plus les entreprises du « produire et travailler
en France ». Le METI est toutefois convaincu qu’il n’y a rien là
d’irrémédiable. C’est pourquoi il s’est associé à l’expert de l’industrie,
Olivier Lluansi, pour mettre au point un mode d’emploi, opérationnel et
réaliste, qui décline 15 propositions suivant trois niveaux de concrétisation :
celles qui ne coûtent rien à l’État ; celles qui coûtent un peu mais rapportent
beaucoup ; celles qui demandent une réforme des approches de l’État et de
l’Europe. Assorties d’analyses de l’institut d’études économiques REXECODE,
elles constituent 15 leviers à activer simultanément.
Ce mode d’emploi a
vocation à nourrir le débat à l’approche des prochaines échéances budgétaires
et électorales. Celles-ci exigeront des choix forts, conditionnant l’avenir de
notre économie et de notre industrie : allons-nous renouer avec les mauvaises
recettes du passé, qui produiront inexorablement les mêmes effets (destruction
d’emplois et délitement du tissu productif), continuer avec des ajustements
tels des rustines dont le résultat est aujourd’hui sous nos yeux (activité
malmenée, déficit et dette publics aggravés), ou trancher enfin en faveur de
l’activité et créer les conditions de la prospérité (investissements soutenus,
emplois bien rémunérés, transformation ambitieuse) ?
Le mode d’emploi
proposé par le METI choisit résolument la dernière alternative. Aligner le niveau de prélèvements
obligatoires des entreprises sur la moyenne européenne, simplifier les
implantations et extensions industrielles via une dérogation préfectorale ;
mobiliser la commande publique au bénéfice d’entreprises locales et engagées ;
assurer l’accès à une énergie compétitive, décarbonée et en quantité suffisante
; garantir la pérennité de l’apprentissage, désormais plébiscité : ces mesures comptent
parmi les 15 leviers identifiés par Olivier Lluansi pour renouer avec une
France industrielle.
Ce mode d’emploi ne
cherche ni à surprendre, ni à impressionner. L’industrie ne se construit pas à la faveur
d’effets d’annonce ou de tables renversées mais en poursuivant un cap clair,
une démarche patiente et persévérante, inscrite dans le long terme, à l’image
des entreprises dont elle permettra l’essor.
« Mode d’emploi du produire et travailler en
France »
: Rapport Lluansi METI