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[Etudes] Futurs retraités : entre espoirs et inquiétudes, où en est leur moral ?

Baromètre MIF, réalisé par Odoxa.


Entre impatience et inquiétude, les futurs retraités abordent cette nouvelle étape avec des sentiments contrastés. S’ils aspirent à plus de liberté et de nouveaux projets, ils sont nombreux
à se sentir mal informés et préoccupés par leur avenir financier.


Face à un système jugé complexe et une retraite qu’ils estiment insuffisante, l’épargne devient une solution privilégiée — mais qui masque de fortes inégalités sociales.

 

« Les Français focalisés sur la date de départ à la retraite, n'ont qu'une idée assez peu précise des moyens financiers dont ils disposeront. Leur taux de remplacement est encore mal connu et les moyens de compléter leur retraite restent peu développés. Or de nombreuses solutions existent. Face à un système perçu comme complexe et à des inquiétudes grandissantes sur le pouvoir d'achat, le rôle de la MIF est de sensibiliser et de donner à chacun les moyens de préparer financièrement cette nouvelle étape de vie avec confiance. », commente Olivier Sentis, Directeur général de la MIF.

 

Des futurs retraités pessimistes

 

54% d’entre eux estiment que leur niveau de vie sera inférieur à celui de leurs parents

La retraite suscite chez les futurs retraités des sentiments ambivalents, mêlant impatience et inquiétude. Si 60% d’entre eux l’attendent avec impatience — un enthousiasme qui grimpe à 67% chez les 55-64 ans —, ils sont tout aussi nombreux (56%) à juger sa préparation complexe, et plus d’un tiers (37%) appréhendent l’arrêt de leur activité professionnelle.

 

Pour la grande majorité (85%), la retraite représente cependant le début d’une nouvelle vie, synonyme de repos (84%), de voyages (88%), d’activités culturelles ou physiques (plus de 70%) et de lien social. Nombreux sont ceux qui envisagent un changement de cadre de vie : 64 % pensent à changer de région et 47% à s’installer à l’étranger.

 

Mais derrière ces projets, se cachent aussi des préoccupations : 33% craignent une dégradation de leurs relations sociales, 26 % redoutent de se sentir inutiles, et 37% des 45-64 ans redoutent une fin de carrière marquée par le chômage. À ces inquiétudes s’ajoute un certain pessimisme financier : 54% des futurs retraités estiment que leur niveau de vie sera inférieur à celui de leurs parents, et 35% pensent que leurs enfants seront encore moins bien lotis à leur propre retraite. Ainsi, la retraite s’annonce à la fois comme une libération espérée et un bouleversement redouté.

 

Une inquiétude alimentée par une forte méconnaissance du fonctionnement de la retraite

 

L’inquiétude des futurs retraités face à la retraite s’explique en grande partie par une méconnaissance du système et un manque de culture financière. Plus de la moitié (52%) déclarent mal comprendre le fonctionnement de la retraite, un chiffre encore plus élevé chez les employés et ouvriers (62%). Parmi les sources d’informations sur la retraite, seuls les relevés de carrière sont consultés par la majorité des futurs retraités (64%).

 

Si les données calendaires (âge, trimestres) sont relativement bien connues, les aspects pratiques le sont beaucoup moins : les futurs retraités se sentent mal informés sur les démarches administratives (61%), sur les contrats à souscrire (62%) et sur les solutions liées à la dépendance (72%).

 

La culture financière reste à renforcer : seuls 30% connaissent leur taux de remplacement et 55% comprennent mal la pension de réversion, pourtant essentielle. Malgré ces lacunes, la récente réforme des retraites semble avoir changé les perceptions : 45% se sentent désormais capables de travailler à temps plein après 62 ans (contre 30% en 2023) et 47% aimeraient poursuivre une activité, même partielle, après leur départ. Un signe que, malgré les incertitudes, les futurs retraités cherchent à mieux se projeter.

 

Les futurs retraités anticipent une baisse d’1/3 de leur pouvoir d’achat

 

Anticipant une baisse moyenne de 32% de leur pouvoir d’achat à la retraite, les futurs retraités sont nombreux à se préparer financièrement : 65% mettent de l’argent de côté et 62% ont déjà souscrit un produit d’épargne. Pourtant, seuls 14% estiment que leur retraite obligatoire sera suffisante, et 42% pensent qu’ils ne pourront maintenir leur niveau de vie qu’en ayant constitué un complément de revenus. Cette prise de conscience s’est accentuée ces dix dernières années, portée par les incertitudes économiques (crises, inflation, finances publiques).

 

La question financière est perçue comme presque aussi cruciale que la santé pour vivre une retraite satisfaisante (66% vs 80%). Toutefois, cette préparation reste très inégalitaire : si 76% des foyers aisés épargnent, c’est le cas de seulement 39% des plus modestes. Même constat pour les produits d’épargne-retraite, détenus par 83% des cadres contre 38% des foyers modestes. L’assurance-vie reste le placement le plus courant (45%), devant le PER (24%) ou l’épargne salariale (22%).
Enfin, malgré l’existence de dispositifs d’épargne d’entreprise, près de la moitié des futurs retraités (44%) déclarent mal les connaître, preuve d’un besoin d’information encore important.


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