Étude mondiale de Natixis Investment
Managers
• Face à la persistance de l’inflation, deux
tiers des investisseurs particuliers dans le monde (66%) déclarent épargner
moins, en raison de la hausse des dépenses courantes.
• Près d’un sur deux (48%) craint que si les
sept grandes entreprises technologiques
(les « Magnificent 7 ») venaient à
connaître des difficultés, cela entraînerait des répercussions négatives sur la
valeur de leurs placements.
• Un tiers des investisseurs particuliers à
l’échelle mondiale souhaite que leur conseiller financier leur donne accès à
des opportunités sur le marché des actifs privés.
• 91% d’entre eux font davantage confiance à
leur conseiller financier qu’à leur propre jugement.
Après quinze années
marquées par des taux bas, des rendements soutenus et une faible volatilité,
les investisseurs particuliers à travers le monde s’inquiètent désormais des
effets de l’instabilité sur leurs objectifs à long terme, influençant d’autant
leurs choix d’épargne et leur planification financière.
L’étude menée par
Natixis Investment Managers auprès de plus de 7 050 investisseurs particuliers
disposant de plus de 100 000$ investis en épargne – dans 21 pays, dont 500 en
France et 3 300 en Europe, révèle un changement d’état d’esprit significatif :
les attentes de rendement des investisseurs ont chuté, tandis que l'inflation
suscite de réelles inquiétudes. Dans ce contexte, les particuliers cherchent
avant tout des conseils clairs de la part de leurs conseillers financiers.
Ainsi, la valeur perçue du conseil professionnel reste clé.
L’inflation érode les
gains et complique l’atteinte des objectifs de long terme
À l’échelle mondiale,
l’inflation demeure la première source d’inquiétude pour 51% des particuliers.
Deux tiers (66%) déclarent épargner moins du fait de la hausse des prix, et 59%
estiment qu’elle a réduit leurs gains.
Dans ce contexte, 38%
affirment rencontrer plus de difficultés à atteindre leurs objectifs à long
terme.
Si l’inflation se
rapproche aujourd’hui des objectifs des banques centrales, seuls 41% des
répondants considèrent qu’elle appartient au passé. La prudence reste donc de
mise chez les épargnants qui gardent en tête les fortes hausses des prix depuis
la pandémie.
En France, le
classement des préoccupations diffère un peu :
l’inflation n’arrive qu’en troisième position (34%), derrière la crise
économique (46%) et les conflits internationaux (43%), à égalité avec un
potentiel krach boursier (34%).
L’impact fiscal
représente également un enjeu fort notamment chez les épargnants français : 40%
des Français voient les impôts comme un risque majeur, et 35% souhaitent des
stratégies d’investissement fiscalement optimisées. Cela se traduit dans leurs
attentes vis-à-vis du conseil : 74% des investisseurs particuliers dans le
monde bénéficiant d’un accompagnement attendent de leur conseiller financier
qu’il les aide à optimiser leur charge fiscale.
Des attentes de
rendement plus réalistes, mais toujours ambitieuses
Bien que dans ce
contexte complexe, les investisseurs particuliers revoient leurs ambitions à la
baisse, on note qu’en 2025 ces derniers visent un rendement net de 7,3%
au-dessus de l’inflation, en baisse de 33% par rapport aux 10,9% espérés l’an
passé. Mais les Français affichent des attentes supérieures à la moyenne : 9,6%
en 2025, contre 8,9% en 2023.
Aussi, à travers le
monde, les investisseurs particuliers espèrent encore un rendement réel de 10,7%
à long terme – un objectif que les conseillers jugent trop élevé, recommandant
une cible plus réaliste de 8,3%.
Mais ces rendements
nécessitent une prise de risque potentiel. Or, seuls 53% des répondants se
disent à l’aise avec le niveau de risque nécessaire – une proportion quasi
équivalente en France (51%).
Le rendement réel à
long terme espéré demeure donc ambitieux de la part des interrogés alors que
leur compréhension des mécanismes financiers reste perfectible, notamment sur
les obligations.
À titre d’exemple, un
test mené pendant l’étude révèle que seuls 3% des 7 050 investisseurs
interrogés ont répondu correctement à une question technique portant sur la
valeur des obligations actuelles et futures en cas de baisse des taux.
Malgré cela, près de
50% des investisseurs détiennent déjà des obligations et plus de 40% des
répondants dans le monde comme les Français, prévoient d’augmenter leur
exposition aux obligations cette année.
Enfin, la concentration
croissante des marchés autour des géants technologiques suscite des
inquiétudes : 48% des investisseurs s’alarment d’une trop grande dépendance aux
« Magnificent Seven ».
Des marchés privés à
l’intelligence artificielle, les investisseurs particuliers scrutent les
nouvelles opportunités
Confrontés à
l’instabilité des marchés cotés, les investisseurs particuliers élargissent
leurs horizons.
À l’échelle mondiale,
44% déclarent que plus ils s’informent sur les marchés privés, plus ils
souhaitent y investir. La moitié d’entre eux estime que les performances
potentielles justifient les coûts supplémentaires. Mais 56% restent freinés par
des problèmes de liquidité.
En France, 51%
déclarent déjà investir dans les actifs privés, 48% souhaitent intensifier leur
engagement et 60% y sont encouragés par leur conseiller financier.
Concernant la
technologie, l’intelligence artificielle suscite des réactions partagées. Les
investisseurs particuliers sont prudents :
• 42% y voient
la plus grande opportunité d’investissement d’une génération
• 51% estiment qu’il s’agit
d’une bulle spéculative prête à éclater
En France, les
investisseurs particuliers partagent cette prudence : 70% reconnaissent le
potentiel transformateur de l’IA, mais 54% la considèrent aussi comme une
bulle, et 50% jugent ses risques supérieurs à ses bénéfices.
Un besoin accru
d’accompagnement, personnalisé et humain
Dans un monde plus
complexe, les investisseurs particuliers à travers le monde semblent vouloir
une relation plus resserrée avec leur conseiller financier :
• 46% souhaitent un
accompagnement pour la planification des revenus à la retraite
• 46% attendent un conseil
financier tout terrain
La dimension humaine
reste fondamentale. En effet, 33% des répondants estiment essentiel que leur
conseiller financier comprenne leur situation personnelle, et 31% apprécient
tout simplement qu’il les écoute. Les réseaux sociaux, quant à eux, restent la
source la moins crédible (17%).
En France également, la
dimension humaine est primordiale : 48% des répondants valorisent
particulièrement la capacité d’écoute de leur conseiller financier, 40% sa
pédagogie, et 38% son accompagnement à 360 degrés en matière de planification
financière.
Seuls 18% des
répondants français utilisent aujourd’hui un robot-conseiller (contre 25% dans
le monde), et seulement 26% privilégient le conseil digital. Toutefois, 50%
reconnaissent que les progrès technologiques pourraient les amener à envisager
ces solutions à l’avenir.
Les services les plus
demandés par les investisseurs particuliers français, au-delà de la gestion
d’actifs, incluent :
• Des stratégies fiscales efficaces (35%)
• La planification de la retraite (35%)
• L’accès aux investissements privés (32%)
• Une planification financière globale (30%)
Gad Amar, Directeur de la Distribution pour l’Europe de l’Ouest, Natixis Investment Managers, conclut : « En France comme ailleurs, les investisseurs particuliers veulent aujourd’hui des conseils clairs et plus de personnalisation dans leur relation avec leur conseiller financier. La France se distingue par un attachement très fort à la pédagogie, à l’écoute et à la fiscalité ainsi qu’un appétit prononcé pour les solutions à capital protégé : des attentes qui dépassent largement la simple gestion d’actifs. La montée de l’incertitude renforce la valeur du conseil humain, perçu comme un repère fiable face à la complexité des marchés et une certaine défiance envers les AI et algorithmes. »