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[Tribune] Le design face à l'urgence : Cumulus lance une déclaration mondiale pour un avenir régénératif

Dans un monde secoué par les turbulences économiques, l’accélération technologique et les urgences climatiques, le design se positionne comme un levier de transformation sociale, écologique et culturelle.


Tel est le message porté par la Cumulus Design Declaration 2025, un manifeste international qui appelle à une refonte profonde des pratiques de design vers une approche régénérative, inclusive et centrée sur la planète.

 

Ce texte ambitieux, fruit de deux années de consultation au sein du réseau Cumulus — qui réunit plus de 400 écoles d'art, de design et d'architecture à travers 60 pays — marque une évolution décisive par rapport à la Déclaration de Kyoto de 2008. Dans un contexte d’instabilité géopolitique, d’épuisement des ressources et de déséquilibres sociaux croissants, les signataires affirment que le design ne peut plus se limiter à l’innovation fonctionnelle ou esthétique : il doit désormais être porteur de justice, de paix et de résilience.

 

« Il ne s’agit plus simplement de concevoir pour l’humain, mais avec et pour le vivant dans son ensemble. Le design devient un acte politique, éthique, et profondément collectif », affirme Lorenzo Imbesi, président de l’association Cumulus et professeur à l’Université Sapienza de Rome.

 

Une déclaration pour notre époque

 

Intitulée « Réaffirmer l’engagement du design envers l’inclusion, la collaboration et une innovation bénéfique à la planète face aux défis contemporains globaux », la déclaration engage le monde du design à rompre avec les modèles anthropocentrés du passé. Elle promeut une approche « pluriverselle » qui reconnaît la diversité des savoirs — des technologies émergentes aux sagesses autochtones — et qui replace le designer au coeur des enjeux démocratiques, sociaux et environnementaux de notre temps.

 

« Le design doit cesser d’accompagner les transitions imposées. Il doit en être l’initiateur, l’aiguillon critique et créatif », souligne Roberto Iniguez, vice-recteur au TEC de Monterrey (Mexique) et co-animateur de la démarche.

 

Cinq axes majeurs :

• Le passage du design durable au design régénératif ;

• L’exigence d’une inclusivité radicale fondée sur la solidarité et la justice sociale ;

• La nécessité d’une coopération transdisciplinaire pour faire face aux disruptions technologiques (IA, biotechnologie, post-humanité) ;

• La décolonisation des pratiques et la valorisation des savoirs vernaculaires ;

• La défense d’une éthique du soin, de l’empathie et de la paix dans les projets de design.

 

« Le design n’est pas neutre. Il influence les comportements, les territoires, les relations sociales.
En tant qu’étudiants, nous avons la responsabilité de réinventer ses codes et d’exiger qu’il serve le bien commun »,
témoigne Ayna Seddigh, étudiante internationale à L’École de design Nantes Atlantique et ambassadrice étudiante Cumulus.



Une portée internationale

 

Signée par des figures du design mondial comme Yrjö Sotamaa (Finlande, fondateur de l’association Cumulus), cette déclaration est aussi une invitation à l’action : elle encourage écoles, institutions et entreprises à revoir leurs curriculums, leurs modèles économiques et leur rapport à l’innovation. Dans un monde qui vacille, elle affirme que le design peut — et doit — être un moteur de résilience et d’espoir.

 

La mise en forme de la déclaration a été réalisée par le designer Ruedi Baur, dans un esprit visuel affirmant la diversité et l’énergie du message.


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