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[Initiatives] Réorienter les investissements vers le Sud global

Du 28 au 30 avril, la Jamaïque a accueilli l’édition 2025, du Global Climate Finance Forum (GCFF), un rendez-vous international décisif visant à rééquilibrer les flux financiers climatiques mondiaux.

 

L‘événement a réuni plus de 50 investisseurs, PME climatiques et décideurs venus de plus de

15 pays. Ceux qui subissent le plus les impacts du changement climatique doivent aussi être les plus proches des capitaux nécessaires pour y répondre. Le Forum a posé les bases pour un changement de paradigme : mobiliser le capital privé en faveur d’innovations portées par le Sud global.

 

Alors que le Sud global concentre la majorité de la population mondiale et la plus forte croissance des émissions, il ne perçoit que 15% du financement climatique mondial. Le GCFF 2025 s’est donné pour mission de réécrire cette inéquitable équation, à travers trois objectifs majeurs :

 

Valoriser les solutions climatiques innovantes portées par les PME du Sud global

• Rééquilibrer les flux de capitaux transfrontaliers en faveur d’une finance plus juste

• Influencer l’agenda international à l’approche de la COP30 (10 au 21 novembre à Belém, Brésil).

 

Un dialogue de fond, ancrés dans la réalité des territoires

 

La Jamaïque est un leader en matière de financement climatique : du lancement de la première obligation contre les catastrophes climatiques à l’investissement dans les PME vertes, les énergies renouvelables et des systèmes de crédit inclusifs. Avec un accès sans visa pour 99 pays, elle incarne une conviction essentielle du GCFF : les discussions climatiques mondiales doivent avoir lieu là où la majorité mondiale peut véritablement participer.

 

Le forum a mis en lumière les freins systémiques à l’investissement dans les PME climatiques : taux d’intérêt prohibitifs (jusqu’à 27%), instabilité monétaire (comme au Nigeria, où le Naira a perdu 400% de sa valeur en 4 ans), exigences excessives d’« investisseurs leaders », ou encore politiques fiscales inadaptées.

 

Des solutions concrètes ont émergé :

• En Inde, l’entreprise Nunam donne une seconde vie aux batteries de véhicules électriques pour créer des solutions de stockage d’énergie accessibles.

• Au Brésil, le collectif Courageous Land développe des systèmes agroforestiers innovants, mêlant reforestation, souveraineté alimentaire et emploi rural. 

• En Afrique australe, Grid Africa installe des mini-réseaux solaires pour garantir l’énergie dans les zones sous-desservies.

 

Les visites de terrain, telles que celle de Stush in the Bush, PME jamaïcaine agro-écologique, ont permis de matérialiser les valeurs de résilience, d’inclusion et de durabilité au cœur du Forum.


Des recommandations stratégiques pour transformer la finance climatique

 

Matthew Samuda et d’autres ministres jamaïcains ont rappelé que les Small Island Developing States (SIDS) comme la Jamaïque sont à la fois très vulnérables aux impacts climatiques et particulièrement bien placés pour porter l’innovation climatique. Ils ont souligné les limites des mécanismes actuels de financement climatique, qui ne reconnaissent pas toujours les bénéfices systémiques et développementaux des projets du Sud. Ils ont plaidé pour la mise en place de cadres financiers plus équitables, plus réactifs, et pour des instruments comme le Blue-Green Fund permettant de mieux canaliser les capitaux publics et privés vers des solutions locales à fort impact.

 

Les principales recommandations issues des groupes de travail incluent :

•   Adapter les instruments financiers aux réalités locales, avec des critères standardisés mais flexibles ; 

•   Positionner les gestionnaires de fonds locaux comme pivots des dispositifs d’investissement ;

•   Renforcer la visibilité des PME climatiques via des campagnes ciblées et des outils de mise en relation investisseurs-entreprises ;

•   Lancer une stratégie internationale de communication pour transformer la perception du risque dans les pays du Sud.

 

36 engagements pour une nouvelle ère du financement climatique

 

Face aux différents constats qui freinent l’accès des pays du Sud aux financements, les participants du GCFF 2025 ont pris 36 engagements concrets pour transformer durablement l’écosystème de la finance climatique. Ces engagements ne sont pas purement symboliques : ils incarnent une volonté partagée de changer les règles du jeu, en créant des solutions à la fois ambitieuses, ancrées localement et reproductibles.

 

Parmi les 36 engagements :

•   Créer des instruments fiscaux incitatifs pour flécher l’épargne institutionnelle vers les PME climatiques ;

•   Lancer des fonds mixtes innovants, gérés localement, pour dé-risquer les investissements ;

•   Développer de nouveaux produits financiers adaptés (prêts à impact, plateformes de financement participatif…) ;

•   Mettre en place des programmes de renforcement des capacités pour améliorer la gouvernance et la lisibilité des projets climatiques ;

•   Construire une base de données transparente des PME climatiques du Sud global.


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