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[Etudes] Salaires : à un an de la Directive Européenne sur la Transparence, les inégalités de genre persistent

Enquête Robert Half « Ce que veulent les candidats 2025 »

 

À un an de la transposition de la Directive européenne sur la transparence salariale, prévue pour le 7 juin 2026, les lignes bougent pour les entreprises. Dernier signal en date : le lancement, ce 21 mai, d’un cycle de concertation par le ministère du Travail autour d’un projet de refonte totale de l’index égalité femmes-hommes – qui sera calculé à partir des sept critères de la Directive européenne.

 

Entre tabous persistants, attentes élevées et disparités marquées entre femmes et hommes, l’enquête Robert Half Ce que veulent les candidats 2025 dresse un nouvel état des lieux sur le rapport des salariés français à leur rémunération.

 

Au-delà du tabou persistant autour du salaire, ce sont surtout les femmes qui pâtissent des inégalités. Moins à l’aise pour négocier ou demander des augmentations, l’étude démontre qu’elles se sentent également moins légitimes à le faire. La transparence salariale pourrait bien, à terme, changer la donne.

 

Un sentiment d’injustice largement répandu entre les genres

 

Si 46% des salariés français se déclarent très ou plutôt satisfaits de leur salaire actuel, ce contentement apparent masque une réalité plus nuancée : 41% estiment pour autant être sous-payés. Un sentiment particulièrement prononcé pour les femmes (45%), comparé aux hommes (38%).

 

 

 

Cela traduit une perception persistante d’un décalage entre la rémunération reçue et la valeur réelle que les salariés estiment apporter à l’entreprise.

 

La fréquence des augmentations salariales, elle, reste basse et l’écart se creuse davantage entre les genres :

• Si 37% des hommes ont reçu une augmentation au cours de la dernière année, ce n’est le cas que de 30% des femmes

• 17% des hommes n’ont pas reçu d’augmentation depuis plus de deux ans, contre 21 % des femmes et

• 9% des femmes déclarent n’avoir jamais reçu d’augmentation, contre 6% des hommes.

 

Près d’un salarié français sur deux (47 %) envisage de demander une augmentation en 2025.

 

Mais derrière ce chiffre global se cache une inégalité structurelle : 57% des hommes envisagent de faire cette démarche, contre seulement 36% des femmes.

 

 


 

La négociation salariale : un terrain inconfortable, surtout pour les femmes

 

48% des salariés déclarent ne pas se sentir à l’aise pour négocier leur salaire. Ce malaise est encore plus marqué chez les femmes : elles sont 59% à l’éprouver, soit plus de 10 points au-dessus de la moyenne. À l’inverse, seuls 37% des hommes partagent ce sentiment. Et pourtant, la négociation reste un moment clé pour espérer une évolution salariale.

 

 

 

 

Les principaux freins évoqués :

•   L’absence de repère clair sur ce qu’ils peuvent ou doivent demander est la première difficulté mise en avant par les répondants (50%)

•   La deuxième (44%) concerne l’entrée en matière : comment aborder le sujet sans craindre un rejet ou une mauvaise interprétation ?

•   Enfin, 38% se disent simplement intimidés par ce type d’échange.

 

La Directive européenne sur la transparence salariale pourrait contribuer à libérer la parole, notamment avec les managers. Aujourd’hui, un tiers des salariés (33%) estiment que leur entreprise ou leur hiérarchie donne le sentiment que ce type de conversation est malvenu.

 

Les critères invoqués pour justifier une demande d’augmentation restent classiques :

•   49% s’appuient sur leur ancienneté,

•   45% sur leurs résultats,

•   41% sur l’évolution de leur poste (nouvelles missions, nouvelles compétences acquises)

 

Nous observons sur le terrain depuis quelques années maintenant, une attente toujours plus forte en termes de transparence sur le marché du recrutement. Mais également un réel besoin d’accompagnement sur la question salariale, tant du côté des entreprises et que des candidats. Les salariés ne sont pas toujours armés pour parler de salaire sereinement. La transposition de la Directive européenne ne suffira pas à elle seule à lever les blocages : il est essentiel d’aider les entreprises à s’emparer rapidement du sujet (à travers les mesures à appliquer de la Directive) et à instaurer un climat de confiance, ce qui enverra un signal fort en termes de culture d’entreprise.


Poser des repères concrets sur les salaires au sein de l’entreprise sera déterminant pour l’attractivité des futures recrues, et pour la rétention des collaborateurs, notamment lors de leurs négociations. explique Matthieu Imbert-Bouchard, Directeur général de Robert Half France.

 

Vers la transparence : un cap législatif, mais une culture qui reste à bâtir

 

La transparence salariale progresse lentement mais sûrement dans les usages : 49% des salariés déclarent parler ouvertement de leur salaire avec leurs collègues - une hausse de 2 points en un an.

 

Mais cette liberté de parole nouvelle ne s’accompagne pas encore d’un sentiment de maîtrise ou de pouvoir d’action. En d’autres termes : on parle davantage de salaire… sans forcément mieux savoir comment le négocier.

 

La Directive à venir cristallise à la fois des espoirs :

•   36% pensent qu’elle facilitera les négociations en entretien,

•   34% au sein de l’entreprise,

•   et 32% jugent qu’elle est attendue depuis longtemps ;

… et des craintes :

•   26% redoutent qu’elle crée des tensions entre collègues,

•   et 21% qu’elle complique les négociations.

 


 

Enfin, la transparence devient un critère pour les candidats : 54% des salariés refusent désormais de répondre à une offre d’emploi si le salaire n’est pas affiché. Ce rejet du flou est un signal clair envoyé aux employeurs : la transparence ne sera bientôt plus un bonus, mais une exigence de base.

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