La FNAIM du Grand Paris invite les élus
d’Île-de-France à se mobiliser pour le logement
L’accès au logement en
Île-de-France est devenu un casse-tête, et nous constatons chaque jour un peu
plus l’attrition du parc locatif privé. Les logements quittent le marché de la
location à un rythme alarmant, sans être remplacés. Résultat ? Moins d’offres,
plus de tensions, et une crise du logement qui s’aggrave.
Ce n’est pas une
surprise : le secteur de la construction traverse une crise majeure. En 2024,
seulement 330 400 logements ont été autorisés à la construction, soit une
baisse de 12,3% par rapport à 2023. Les mises en chantier ont également chuté,
atteignant 263 100 logements, soit une baisse de 11,1% sur un an. Quant au parc
ancien, il est lui aussi fragilisé, tant par des prix et des taux élevés que
par l’interdiction de mise en location des logements classés G, effective
depuis le 1er janvier 2025, au nombre de
192 000 dans le parc locatif privé rien
qu’en Île-de-France.
Pourtant le parc privé
est une étape essentielle dans le parcours résidentiel entre la location et
l’accession à la propriété.
Des décisions
technocratiques déconnectées du terrain
Les propriétaires
bailleurs se trouvent aujourd’hui pris en étau. D’un côté, des obligations de
travaux très coûteuses, dont le retour sur investissement est incertain voire
inexistant. 43% des propriétaires de
logements G préfèrent donc vendre que faire des travaux puis louer. De l’autre,
un empilement de mesures contraignantes : encadrement des loyers, permis de
louer, augmentation des DMTO, fiscalité confiscatoire…
Dans certaines villes d’Île-de-France, le renouvellement du permis de louer à chaque changement de locataire peut entraîner une perte sèche de plusieurs mois de loyers. Et l’encadrement des loyers, censé protéger les locataires, produit l’effet inverse. Ces dispositifs dissuadent l’investissement et poussent les bailleurs à quitter le jeu. Une fausse bonne idée, comme tant d’autres, qui sacrifie la fluidité du parc locatif au prétexte d’un dogmatisme réglementaire.
Il est temps de changer
de cap
Sans investisseurs
privés dans le Grand Paris, il n’y aura tout simplement plus de logements.
Chacun doit agir à son niveau mais surtout l’État doit changer de posture. La
contrainte permanente n’est pas une politique. C’est une fuite en avant.
Nous avons besoin d’une
réponse structurelle et équitable qui inclurait un statut du bailleur privé,
sur le modèle de celui des investisseurs financiers, permettant d’équilibrer
les charges, de reconnaître l’utilité sociale de l’investissement locatif, et
d’encourager la mise en location longue durée.
A la place de
l’encadrement des loyers, valoriser les dispositifs incitatifs, simples et
lisibles qui en échange d'un loyer modéré accordent une exonération partielle
d’impôts sur les revenus locatifs.
Enfin, les
professionnels de l’immobilier peuvent aider les maires à simplifier le
dispositif du permis de louer et à mieux orienter les ressources vers la lutte
contre les marchands de sommeil.
Voilà des mesures de
bon sens à même de faire revenir les investisseurs en Île-de-France et
d’élargir l’offre disponible dans cette zone tendue.
Conclusion d'Olivier Princivalle, président de la FNAIM du Grand Paris : « Face à l’urgence,
j’en appelle aux maires, souvent en première ligne de la crise du logement.
Joignez vos voix à celles des professionnels de l’immobilier pour convaincre le
Parlement de sortir des dogmes et d’adopter des mesures à la hauteur de l’enjeu.
Investir dans le logement ne doit plus être une course d’obstacles. Redonnons confiance aux propriétaires. Réconcilions les Français avec l’immobilier locatif. Et surtout, mettons fin à cette politique du bâton. L’heure est à l’incitation, à l’équilibre, à la responsabilité partagée. »